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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 17:58


C'est le bon moment pour enfin connaître la vérité sur la naissance de Jésus

Il y a au moins deux versions, de la naissance, et surtout de la conception de Jésus.

Deux si on s'en tient à la Bible, trois si on va voir du côté des rabbins… Mais commençons par la Bible.

Deux évangiles (sur quatre) racontent la conception et la naissance de Jésus, mais ils ne sont pas d'accord sur tous les détails. Mais, ça, c'est pas grave, c'est comme dans un film policier : les témoins n'ont pas toujours la même version des faits

Commençons par écouter le compte rendu de Matthieu. On écoutera ensuite Luc, et on verra bien si leurs témoignages concordent

Pour Matthieu, les choses commencent avec l'établissement de l'arbre généalogique de Jésus. D'après ses recherches, sa lignée remonterait au moins à Abraham, ce qui est déjà pas mal

Il est très sûr de lui, Matthieu, quand il s'agit de décliner l'ascendance lointaine de Jésus, mais il devient un peu moins catégorique quand on arrive à Joseph

Au lieu de répéter : "Machin engendra Chose, qui engendra Bidule", tout à coup, il laisse planer un doute.

Il écrit : "Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus"

Mouais, ça donne quand même à penser que si Marie est bien la mère, pour le père, c'est moins certain…

Matthieu poursuit, très allusivement, en disant qu'accordée en mariage à Joseph (et en principe, à cette époque, pas de sexe avant le mariage), elle se retrouva néanmoins enceinte par le fait du Saint-Esprit

Qui c'est, celui-là? Matthieu préfère jeter le voile pudique du silence là-dessus…

Joseph, un brave type dans le fond, ne veut pas faire de scandale, et décide de rompre en secret.

Mais voilà qu'un ange de Dieu lui apparaît en songe et lui dit : " tkt, Joseph, tu peux quand même épouser Marie : le môme qu'elle a dans le ventre, ben c'est Dieu qui le lui a mis dedans par l'Esprit-Saint

Le gosse, tu l'appelleras Jésus, parce qu'il sauvera son peuple du péché (parce que Jésus, ça veut dire :"Dieu sauve")"

Joseph n'est pas trop ravi, il aurait préféré un prénom plus original (Kevin, par exemple), mais bon, il ne discute pas : comme c'est un brave type, il n'aime pas la bagarre, surtout pas avec un ange, et en pleine nuit.

Donc, le matin, il se lève, s'en va chez les parents de Marie, leur réclame sa fiancée, et la rapatrie illico presto chez lui.

Mais comme cette histoire de Saint-Esprit qui fait une fécondation in-vitro avec la semence de Dieu dans le ventre de Marie lui coupe un peu les moyens, il ne touche pas à sa femme jusqu'à l'accouchement (et même après, mais ça, c'est la faute des mages, voir plus loin)

Et bon, le bébé arrive, et Joseph, bonne poire, l'appelle Jésus. Et comme en hébreu, Jésus, c'est "Yéchoua", il le surnomma vite "Yéyé"

Ça se passait à Bethléem, au temps du roi Hérode. Voilà que débarquent à Jérusalem, au palais d'Hérode, une bande de mages qui venaient des pays de l'Est.

Matthieu ne dit combien il sont, et encore moins qu'ils sont rois. Ça, c'est la tradition qui l'a ajouté plus tard, pour qu'on puisse faire de jolies crèches avec des rois mages habillés de grands manteaux d'apparat et avec une couronne sur le crâne.

Les mages demandent à Hérode : "Où est le roi des juifs qui vient de naître? Nous avons vu son étoile, et on vient lui apporter quelques cadeaux"

Quand il entend ça, Hérode est quand même troublé : c'est quoi, cette histoire? Jusqu'à nouvel ordre, le roi des juifs, c'est lui, non?

Il appelle donc ses mages à lui, et leur demande : "C'est où, qu'il est censé naître, le roi des juifs?"

Les mages d'Hérode lui répondent : "On voit bien que tu es un mécréant et un athée! A Bethléem, voyons, c'est marqué dans la Bible"

Et vous savez maintenant que si c'est marqué dans la Bible, c'est que c'est forcément vrai…

Alors Hérode fait venir les mages de l'Est, et il leur dit : "J'ai relu ma Bible (menteur), et j'ai retrouvé où il devait naître : c'est à Bethléem Allez-y de ma part, et quand vous l'aurez trouvé, revenez me dire où il habite exactement, pour que j'aille moi aussi lui apporter un petit cadeau" (re-menteur)

Bon, voilà les mages qui vont à Bethléem, guidés par le gps de l'étoile du bébé-roi. Comme c'est un gps très sophistiqué, il les amène pile devant la maison de Joseph et Marie.

Ils entrent, ils voient Marie et le bébé (Joseph était parti acheter des couches-culottes). Ils sont tous contents, les mages : c'est vraiment un beau bébé!

Alors, ils défont leurs bagages et offrent à Marie les cadeaux qu'ils avaient apportés : de l'or, de l'encens, et de la myrrhe.

mages.jpg

L'or, ça fait plaisir à Marie, comme à presque toutes les femmes : chic, elle va pouvoir se faire faire une broche avec la photo de son bébé au milieu.

L'encens aussi, ça vient toujours à point : ça ne sent pas toujours la rose quand elle doit changer la couche-culotte de Jésus

Mais la myrrhe, ça elle se demande bien ce qu'elle va pouvoir en faire… Qu'est-ce que c'est que ce truc qui ressemble à de l'huile essentielle?

Alors les mages lui expliquent que c'est un peu comme du baume du tigre, mais en bien mieux : non seulement ça sent bon (du coup, Marie met son nez dessus, renifle : ouais, faut aimer…)

Mais ça sert aussi à soigner des tas de bobos et maladies : c'est un bon anti-infectueux, ça tue le ver solitaire, c'est un antiseptique et un anti-inflammatoire

Ah, et aussi, c'est un anaphrodisiaque (un truc qui fait l'effet inverse que celui généralement escompté)

Ça, ça l'intéresse, Marie, parce que depuis la naissance du bébé, ces trucs-là, ça ne lui dit plus rien. Mais elle n'aimerait pas que son Joseph aille voir ailleurs, quand même. Alors, zou, quelques gouttes tous les matins dans le café de Joseph, et la voilà tranquille…

Bon, là-dessus, les mages vont dormir, ils sont quand même un peu fatigués par ce voyage.

Pendant le nuit, un ange de Dieu leur dit : "Ne retournez pas à Jérusalem chez Hérode, il vous a menti : il ne veut pas apporter un cadeau au bébé, mais le zigouiller de peur qu'il prenne sa place sur le trône"

Et comme ça, les mages repartent par un itinéraire bis…

La nuit suivante, l'ange apparaît cette fois à Joseph (quel boulot, d'être un ange : toutes les nuits dehors à avertir les gens de tas de dangers qui les guettent)

Il dit à Joseph : "Lève-toi, prends ta femme et le gamin, et déguerpis en vitesse en Egypte. Et restes-y jusqu'à nouvel ordre, parce qu'Hérode a de mauvaises intentions envers l'enfant"

Et bon, Joseph qui commence à avoir l'habitude d'obéir sans discuter aux ordres de l'ange, se lève en pleine nuit, embarque Marie et Jésus, et file en Egypte.

Pendant ce temps, Hérode, qui attendait le retour des mages, commence à se demander s'il ne s'est pas fait avoir par ces gaillards.

Et Hérode, qui déteste par-dessus tout se faire berner, entre dans une colère noire, et envoie une escouade de soldats à Bethléem. "Tuez-moi tous les mômes de moins de deux ans, à Bethléem et dans les alentours, pour être sûr que dans le tas, il y ait au moins le bon qui passe à la trappe"

Et bon, les soldats partirent pour Bethléem et y massacrèrent joyeusement des centaines de bébés.

innocents.jpg

Quelques années plus tard, Hérode finit quand même par mourir (bien fait pour lui).

L'ange-avertisseur s'en va en Egypte, et dit à Joseph que c'est bon, la route est libre, Hérode est mort, il peut retourner au pays.

Rebelote, Joseph embarque Marie et Jésus, et après avoir fait leurs adieux aux voisins, ils se mettent en route pour Israël.

Sauf qu'à la frontière, Joseph apprend que c'est Archélaüs qui règne en Judée à la place de son père Hérode. Joseph se dit que, comme la pomme ne tombe pas loin du pommier, le fils ne doit pas être mieux que le père. "

M****, on fait quoi, maintenant, qu'il se dit, Joseph, on retourne en Egypte?"

Heureusement, l'ange, qui décidément n'est pas au chômage, lui dit d'aller plutôt en Galilée, que là, c'est calme (enfin, pour le moment)

Bon, il obéit une fois de plus, et va habiter dans un village qui s'appelle Nazareth. Ce qui explique qu'on dit "Jésus de Nazareth", bien qu'il soit né à Bethléem et ait grandi en Egypte.

Voilà, c'est tout pour Matthieu. La prochaine fois, on apprendra comment Luc voit les choses…

 

 

 



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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 12:06


 C'est un mec, il s'appelle Job (vous commenciez à vous en douter, qu'il s'appelle Job, mais il faut bien commencer par quelque part, hein?)

 

Le gars, il est tombé dans la marmite de chance depuis tout petit, et on peut affirmer sans trop s'avancer qu'il en a bu quelques bons bols.

 

Il est hyper-riche : 7.000 moutons, 3.000 chameaux, 500 paires de bœufs (oui, ça allait par paire, en ce temps-là, comme les saucisses de Vienne ou de Montbéliard).

 

Sans compter 500 ânesses (et seulement un âne, le veinard d'étalon!)

 

Plus plein de domestiques.

 

Et sept fils et trois filles. Et la femme qui va avec pour les produire.

 

Et il vivait dans un palace, qu'à côté de ça, le Ritz ressemble à une cabane de sdf…

 

Et en plus de tout ça, incroyable mais vrai, c'était un homme honnête et droit, et qui aimait beaucoup Dieu et le priait tous les jours, matin et soir (au moins).

 

Mais voilà, Job était un angoissé de nature. Pas tellement pour lui, mais pour ses fils

 

(pour ses filles aussi, mais beaucoup moins).

 

Parce ses sept fils s'invitaient mutuellement, à tour de rôle, chaque soir pour faire la fête.

 

Donc, ils faisaient la fête tous les soirs, vu qu'ils étaient sept.

 

Et ils invitaient aussi leurs sœurs, surtout pour qu'il y ait quelqu'un pour les servir à table, vider les cendriers et ramasser les canettes de bière une fois la fête finie.

 

Alors, après chaque fête (tous les matins, quoi), Job offrait un sacrifice à Dieu

 

(en général un agneau bien tendre), des fois que ses fils et ses filles aient fait des c*** pendant leur soirée, ou pire, aient blasphémé Dieu.

 

Ça lui coûtait cher en agneaux, mais bon, il était riche, et, en fin de compte, la vie d'un agneau a nettement moins d'importance qu'une belle amitié, surtout avec Dieu.

 

Bref, voilà pour Job. Béni des dieux, et en prime, de Dieu.

 

Quant à Dieu, justement, quand il sentait monter l'odeur de l'agneau grillé, il était tout content, et se félicitait d'avoir un copain comme Job.

 

"Faudra que je songe à noter dans mon iPhone d'aller un jour lui rendre visite, à Job, se dit Dieu.

 

Il est sympa, ce gars. Et puis, à force de sentir l'odeur des côtelettes d'agneau, j'ai une franche envie d'en grignoter quelques-unes".

 

Dieu en était là dans ses réflexions gastronomico-philanthropiques lorsqu'il voit arriver, à l'autre bout de son nuage, ce cher Satan.

 

Il se dit que cet apôtre de Satan, il a un air pas très catholique.

 

"D'où tu viens, comme ça ?, lui demande Dieu. Tu ne m'as pas l'air franc du collier. Qu'est-ce que tu as encore inventé?"

 

"Moi?, rien, dit Satan, j'ai juste été faire un petit tour sur terre…"

 

Dieu, qui connaît bien ce diable de Satan, commence à renifler quelque chose de pas très net.

 

"Ah oui, et qu'est-ce que tu as été y faire, sur terre?"

 

"Bof, pas grand-chose, je suis juste passé voir ton ami Job…"

 

Dieu n'aime pas ça du tout : Job, c'est son pote, et il compte surtout aller se taper un méchoui chez lui un de ces jours.

 

"Touche pas à Job, mon vieux, compris ? C'est un homme honnête et droit, qui me prie au moins deux fois par jour, et qui m'offre des sacrifices d'agneaux tendres et juteux.

 

En plus, il m'adore!"

 

"Ouais, qu'il répond Satan, pas difficile, hein, de t'adorer, quand, comme lui, tout va pour le mieux.

 

Facile, de te considérer comme un ami, quand tu lui balances bénédiction sur bénédiction.

 

Je ne suis pas aussi certain qu'il continuerait à te considérer comme son meilleur ami s'il n'était pas aussi chanceux.

 

Si tout à coup, il était plutôt maudit que béni, pas certain que vos rapports seraient toujours aussi amicaux."

 

Dieu, qui aime les challenges (et qui est aussi un petit peu titillé de savoir si Job l'aime vraiment pour lui-même ou pour les bénédictions), dit à Satan :

 

"OK, d'accord, je te permets de redescendre sur terre et d'aller mettre l'amitié de Job pour moi à l'épreuve.

 

Mais je te préviens : fais tout ce que tu veux, mais tu ne touches pas à un cheveu de sa tête!"

 

Satan promet : ça ne lui coûte pas grand-chose :

 

ça fait au moins vingt ans que Job est plus chauve qu'un œuf!

 

Et donc, Satan descend, et se met à envoyer des malheurs à Job.

 

Un jour, un messager arrive en courant devant le palace de Job et lui dit : "Tes bœufs étaient occupés à labourer et tes ânesses broutaient tranquillement, quand est arrivée une bande de voleurs.

 

Ils ont kidnappé tout ton bétail, et ils ont massacré tous tes serviteurs!

 

Je suis le seul rescapé : je faisais justement pipi derrière un arbre, ils ne m'ont pas vu."

 

Il a à peine fini de parler que voilà un autre messager qui arrive, catastrophé : "Le champ où étaient parqués tes moutons a été entièrement ravagé par le feu!

 

Personne n'a eu le temps de se sauver, tous sont morts, et les bergers aussi!

 

Je suis le seul rescapé, je prenais justement mon bain dans la rivière."

 

Un troisième arrive, pour dire que, cette fois, ce sont des étrangers qui ont fait main basse sur les chameaux, et ont zigouillé les chameliers.

 

Un quatrième arrive (oui, c'est du tragi-comique digne d'une pièce de boulevard, mais la Bible aime bien ce genre de comique de répétition).

 

Enfin, comique, pas trop pour Job.

 

Le quatrième dit : "Tes fils et tes filles étaient en train de faire la fête sous un chapiteau géant, quand tout à coup, il y a eu une tornade, qui a tout renversé.

 

Le chapiteau leur est tombé dessus, et, à première vue, ils sont tous morts. Aucun survivant."

 

Bref, que des bonnes nouvelles.

 

Effondré, Job trouve quand même le courage de se lever (quelle force de caractère, le mec).

 

Il déchire son manteau en signe de deuil (il s'en fout, de toute façon, il en a d'autres), veut aussi se raser la tête en signe de deuil, mais se rappelle soudain qu'il est chauve…

 

Il rattrape son oubli, puis dit : "Je suis sorti tout nu du ventre de ma mère, je retournerai tout nu dans le ventre de la terre.

 

Dieu a donné? Dieu a repris! Que le nom de Dieu soit béni! Inch Allah!"

 

C'est là qu'on se rend compte qu'en plus, Job était un visionnaire, puisqu'Allah n'existait pas encore formellement sous ce nom…

 

"Dammit, se dit Satan, c'est un dur à cuire, celui-là, il n'a même pas maudit Dieu, au contraire, il l'a même béni!"

 

Et Satan se dit qu'il va devoir passer à la vitesse supérieure pour arriver à ses fins.

 

Mais ça, c'est pour la prochaine fois. Tout le monde est fatigué, à commencer par Satan lui-même.

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 20:40

En gros, c'est l'histoire d'un homme et d'une femme. Il sera aussi question de blé, dans tous les sens de ce terme,

 

Et de pieds… enfin, de pied : dans le sens de le prendre, son pied…

 

Mais soyons galants, et commençons par la femme. Elle s'appelle Ruth. Elle est veuve.

 

Avec sa belle-maman Noémie, qui est veuve elle aussi, elle habite au pays de Moab.

 

Donc à l'étranger par rapport à Israël, le pays d'origine de Noémie.

 

Une fois que tout les hommes de la famille sont morts, Noémie commence à avoir sérieusement le mal du pays.

 

Qu'est-ce qui la retient ici, après tout, à part trois tombes à entretenir (celle de son mari et celle des ses deux fils) ?

 

Donc, elle décide de retourner passer ses vieux jours en Israël.

 

Noémie dit à ses deux belles-filles : "Puisque vous êtes veuves toutes les deux, retournez chez vos parents.

 

Moi, je suis une vieille bique qui a vécu, et je n'ai pas envie d'être une charge pour vous."

 

Elle se disait aussi qu'elle n'avait pas follement envie d'entretenir ses deux belles-filles.

 

Une des deux, Orpa (c'est assez rare que la Bible se donne la peine de nommer les femmes, surtout si elles ne joueront aucun rôle dans l'histoire, pour que je le mentionne).

 

Orpa donc, dit : "OK, je retourne chez ma mère."

 

Elle fait la bise à Noémie, puis s'en va sans plus se tracasser.

 

Mais Ruth, elle, n'est pas d'accord : elle l'aime bien, la vieille Noémie, dans le fond.

 

Et puis, l'idée de voyager, de découvrir du pays, ça lui plaît assez.

 

Alors, elle dit à Noémie : "Pas question, je ne te quitte pas, je pars avec toi!"

 

"Mais non, dit Noémie. En plus, dans mon pays, c'est pas le même Dieu qu'ici. Tu ne vas jamais t'y faire!"

 

Fallait justement pas dire ça à Ruth : le dieu de son pays (enfin, les dieux, il y en avait un paquet), elle ne les trouve pas des plus sympas.

 

Alors, elle insiste tellement auprès de Noémie que celle-ci finit par céder.

 

Et comme ça, elles arrivent toutes les deux en Israël, très exactement à Bethléem.

 

(tiens, tiens, Bethléem, ça ne vous dit rien ? Ben oui, le petit Jésus. Et vous verrez qu'il y a un rapport avec le petit Jésus. Lointain rapport, mais rapport tout de même)

 

Quand les gens de Bethléem les voient arriver, tout le monde s'exclame :

 

"Tiens, mais qui revoilà ? C'est Noémie! Ça fait plus de 10 ans que tu as quitté le pays, on ne pensait plus que tu reviendrais!"

 

Et voilà Noémie qui commence à raconter tous ses malheurs : son mari mort, ses deux fils morts, deux belles-filles qui ne lui ont pas donné de petits-enfants.

 

Et en prime, une des belles-filles qui s'accroche à elle pire que le velcro d'une basket quand il a décidé de tenir…

 

(pas comme le velcro mâle de ma basket gauche qui refuse de se solidariser avec sa moitié femelle, les trois quarts du temps).

 

Quand elles sont arrivées à Bethléem, c'était juste l'été, au début de la moisson.

 

Ça n'a pas l'air comme ça, mais le détail est important.

 

Noémie avait un lointain cousin, du côté de son mari, un mec friqué, qui s'appelait Boaz.

 

Ruth dit comme ça à Noémie : "On n'a pas trop de sous, et la vie est chère ici.

 

Alors, j'ai une idée : je vais aller dans les champs, et je ramasserai tout le blé que les paysans ont oublié de ramasser."

 

C'était permis par la loi de Dieu, et même obligatoire : si un pauvre venait se servir après que les moissonneurs étaient passé, tout était pour lui.

 

Et les moissonneurs, d'abord, ils n'avaient qu'à faire gaffe de ne pas laisser traîner trop d'épis derrière eux, hein?

 

Coup de bol pour Ruth, le champ dans lequel elle se rend, c'est justement un champ de Boaz

 

(qui plus tard, ouvrira une chaîne de magasins : Auchan).

 

Boaz arrive en tournée d'inspection, voit une nana qu'il ne connaît pas, et qui ratisse son champ derrière ses ouvriers

 

(elle faisait les soldes, quoi, en cette période, c'était une distraction déjà très prisée par les femmes).

 

Boaz demande qui c'est, cette femme, à quoi son contremaître lui explique que c'est la belle-fille de la veuve d'un de ses cousins.

 

Boaz ne voit pas trop de quelle veuve ni de quel cousin parle le contremaître, mais ce qu'il voit, ça lui plaît assez :

 

Il trouve Ruth vachement à son goût!

 

Alors, Boaz, qui a aussi la bosse du commerce, appelle Ruth, et lui dit : "Ecoute-moi bien : je vais te faire comme une sorte de carte de fidélité.

 

Si tu ne vas pas ailleurs faire tes courses qu'à Auchan, 10% de plus sur toute la marchandise que tu pourras enfourner dans ton caddie."

 

10%, c'est tentant, se dit Ruth, surtout que ça va lui éviter de cavaler d'un champ à l'autre.

 

Ruth dit : "Merci beaucoup, mais pourquoi tant de gentillesse pour moi?"

 

Elle n'est pas naïve au point de se douter que le coup de la carte de fidélité, ça cache peut-être une arnaque…

 

"Bah, dit Boaz, avec son sourire le plus commerçant, on m'a dit comment tu avais été sympa avec Noémie. Donc, c'est juste pour te remercier."

 

Comme quoi, on n'a rien inventé : de nos jours, dans un magasin, on te dit aussi bien haut : "merci de votre visite", mais tout bas, on dit : "merci pour mon tiroir-caisse".

 

Au moment du repas, Boaz continue son opération marketing-séduction, et il lui dit :

 

"Viens donc t'asseoir au resto : aujourd'hui, café et dessert offerts!"

 

Bon, après avoir mangé, Ruth retourne dans le champ Auchan, et ramasse des épis de blés jusqu'au soir.

 

Elle est fourbue, mais ravie : elle a fait de sacrées bonnes affaires!

 

Elle rentre chez Noémie, et lui montre tout ce qu'elle a rapporté d'Auchan. Noémie n'en revient pas : génial, les voilà tirées d'affaire pour un moment!

 

"Tu as trouvé ça où, demande Noémie ?"

 

"Ben, chez Auchan, chez Boaz".

 

Alors, Noémie lui dit de retourner tous les jours chez Auchan de Boaz, jusqu'à la fin des soldes (euh, pardon, des moissons), et de rafler tout ce qu'elle pouvait.

 

Un soir, elle lui dit : "Tu es veuve, mais pas encore si vieille que ça. Tu ne voudrais pas que je te trouve un mari, Ruth?"

 

Mais Ruth lui dit que d'accord, mais à Auchan…

 

Alors, Noémie lui conseille de se mettre sur son trente et un, de se parfumer avec son meilleur parfum, et d'aller ce soir à Auchan.

 

Ruth est étonnée : le soir, quelle idée : ça ferme à la tombée de la nuit!

 

Mais Noémie lui dit : "Non, pas ce soir, c'est les nocturnes.

 

Et le soir des nocturnes, c'est le patron en question qui fait la fermeture. Alors, regarde bien où il va une fois que tout le monde est parti, et suis-le.

 

Et puis, quand il se sera couché, découvre-lui ses pieds, et couche-toi aussi.

 

(Flippy et Naushi savent, pour les pieds, prière de leur demander de vous décoder la métaphore…)

 

Ruth, en fille obéissante, fait comme Noémie lui a dit.

 

Boaz, qui avait bien mangé, bien bu, et qui voyait les euros s'accumuler dans le tiroir-caisse, était de très très bonne humeur…

 

Il se couche près de son coffre-fort, et s'endort, tout heureux, sur son coussin de dollars.

 

Mais voilà Ruth qui arrive, et qui lui découvre les pieds, et se couche à côté.

 

Au milieu de la nuit, Boaz se réveille : il a comme un frisson.

 

Il regarde : bon Dieu, où est passé son pantalon de pyjama ? Il est pourtant tout à fait certain de l'avoir mis avant de s'endormir.

 

Et qu'est-ce que c'est que ce truc, là, roulé en boule à côté de lui?

 

Son pantalon de pyjama?

 

Non, une femme…

 

Il la secoue, et lui dit : "Hey, t'es qui, toi?"

 

Ruth lui répond : "C'est moi, Ruth. Epouse-moi, comme ça le pognon, il restera dans la famille. Et puis, tu es mon plus proche parent"

 

Pas con, l'argument.

 

Alors Boaz lui dit : "Je vois que tu es une brave fille, que tu n'as pas couru derrière n'importe quel mec, pauvre ou riche, mais que tu m'as voulu, moi.

 

Tu as la bosse du commerce et le sens du beau, toi. C'est bien.

 

Sauf que, dans la famille, il y a encore un parent plus proche que moi. Il aurait le droit de demander à t'épouser"

 

"Oui, mais il est vieux, moche, et sans un rond, répond Ruth."

 

Pas con non plus, l'argument.

 

"Tu sais quoi, dit Boaz, passe le reste de la nuit avec moi. Après, on verra bien si l'autre voudra t'épouser."

 

D'une pierre deux coups : de un, il passe la nuit avec Ruth ;

 

De deux, il se doute bien qu'après ça, l'autre ne voudra plus d'une Ruth dégriffée…

 

Bref, de fil en aiguille, Boaz la comble de cadeaux et de cartes de fidélité, il l'épouse

 

Et lui fait aussi un peu un gamin.

 

Le gamin en question, il s'appellera Obed, son fils à lui s'appellera Jessé, et le fils de Jessé ne sera nul autre que le grand roi David.

 

Qui, si vous vous souvenez bien, est quelque part l'arrière-arrière-arrière-arrière-arrière grand père de Jésus…

 

Moralité : Jésus a, quelque part, été acheté en soldes à Auchan.

 

 

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 12:03


Dieu avait donc rassemblé les Hébreux au pied du mont Sinaï, en leur promettant de faire avec eux une alliance, une sorte de contrat, quoi.

 

Avec des lettres écrites en tout petit dans la bas que t'as intérêt à lire si tu veux pas te faire avoir…

 

Il fait venir Moïse sur le sommet de la montagne, pour qu'il prenne des notes, s'éclaircit la voix, et commence, très solennel :

 

"C'est moi, ton Dieu, qui t'ai fait sortir d'Egypte et de son esclavage."

 

"Ah, ça, on ne peut pas dire le contraire : même que ça fait des mois qu'on tourne en rond dans le désert, en direction d'une soi-disant terre promise qui se fait attendre, pensent les Hébreux."

 

Mais ils se la coincent, parce qu'ils sentent bien que Dieu a des grands projets pour eux.

 

"Alors, dit Dieu, comme je suis bien gentil avec vous, on va faire un deal, OK?

 

(moi, je serais Hébreu, je me dirais : méfiance)

 

J'édicte des règles, et si vous les suivez, je vous conduis vers un pays où coulent le lait et le miel."

 

(il aurait aussi pu leur promettre de les conduire vers un pays où coulent la bière et le vin, ça les aurait plus motivés, à mon avis)

 

Il y a bien deux ou trois petits malins qui se disent que quand Dieu édicte des règles, c'est pas bon signe.

 

Mais le gros de la troupe est d'accord.

 

"Règle numéro un : tu n'auras pas d'autre Dieu que moi!"

 

Ça, les Hébreux, ça leur paraît un peu tomber sous le sens : où voulez-vous qu'ils trouvent des autres dieux au plein milieu de nulle part?

 

"Règle numéro deux : tu ne te feras pas d'image des choses vivantes, ni dans le ciel, ni sur la terre."

 

Là, il y en a un ou deux qui commencent à tiquer (ce sont les sculpteurs et les peintres) : "ah oui, et tu as une bonne raison, pour interdire ça?"

 

"Parfaitement, dit Dieu : tout le monde sait que l'âme est dans sa représentation. Donc, si vous capturez l'âme d'un être vivant, vous serez comme des dieux.

 

Et ça, hors de question : je tiens à l'exclusivité de mon statut, cf. règle numéro 1.

 

Et d'ailleurs, j'enchaîne avec la règle n° 3 : tu ne te serviras pas de mon nom pour dire ou faire des bêtises, j'ai horreur qu'on me prenne pour prétexte à faire des c*****"

 

Suis pas sûr qu'il ait bien été entendu, sur ce coup-là, Dieu…

 

"Règle n° 4 : souviens-toi du dimanche, et profites-en pour te reposer."

 

Alors là, à l'écoute de cette règle, tout le monde se met à applaudir : "Oui, super, génial, on l'aime bien, celle-là!"

 

Sauf quelques esprits grincheux, qui se demandent déjà quand on va enfin passer aux RTT…

 

"Règle n° 5 : respecte ton père et ta mère, afin que tes jours soient prolongés dans le pays que je vous donnerai."

 

"Qu'est-ce qu'il raconte ?, demande un Hébreu un peu lent à la comprennette."

 

"Il dit que tu dois obéir à tes parents, sans quoi tu ne feras pas de vieux os, et tintin pour l'héritage."

 

"Même ton père super-chiant et ta mère qui t'oblige à manger des légumes à tous les repas?"

 

"Même eux."

 

"Silence, là-bas, vous deux, vous poserez vos questions après! Je continue. Règle n° 6 : tu ne tueras pas.

 

Enfin, tu ne tueras pas d'être humain. Les animaux, tu peux, et tu même en faire un sport : le safari."

 

Il y en a bien quelques-uns qui se demandent si les femmes, c'est vraiment considéré comme un être humain.

 

Ou les noirs… peut-être que les noirs, on peut…

 

Ben non, même pas…

 

"Règle n° 7 : tu ne commettras pas d'adultère."

 

Gros remous dans l'assemblée : celle-là, elle ne leur plaît qu'à moitié.

 

Certains essaient de négocier : "Seulement avec un femme mariée, c'est interdit?"

 

"Non, répond Dieu, même avec une femme pas mariée : suffit qu'un des deux soit marié, et, paf, c'est un adultère!"

 

Du coup, il y a des petits malins qui décident de ne pas se marier, pour échapper à la règle n° 7 et de profiter quand même du butinage…

 

"Règle n° 8 : tu ne voleras pas."

 

"Même pas le fisc ?, demande un Hébreu."

 

Dieu a un petit moment d'hésitation : le fisc, c'est quand même le plus grand des voleurs qui jouisse d'une impunité et d'une liberté totales.

 

Alors voler le fisc, c'est pas voler, c'est comme si tu jouais à Robin des Bois, dans le fond…

 

Mais comme Dieu n'aime pas qu'une règle souffre d'exception, il décide que même pas le fisc.

 

(ou alors, faut être très prudent)

 

"Règle n° 9 : tu ne diras de faux témoignage contre ton voisin."

 

"Même si c'est une crapule ? Même s'il a été salaud avec moi ?, même s'il tond sa pelouse le samedi après-midi quand je veux faire la sieste ?"

 

"Même comme ça, dit Dieu : ou tu dis la vérité, ou tu la boucles."

 

Et enfin, règle n° 10 : tu ne seras pas jaloux de ton voisin.

 

Ni de lui, de son boulot qui paie deux fois plus que le tien, ni de sa femme, qui est tellement plus sexy que la tienne,

 

ni de sa bagnole, qui est tellement plus belle que ta vieille poubelle de Peugeot, ni de sa maison qui est tellement plus grande que la tienne."

 

Evidemment, l'Hébreu qui avait justement un voisin qui avait une belle maison, un bon boulot, une nouvelle bagnole, et une femme super-mignonne, il s'étrangle un peu :

 

pas en être jaloux, ça va pas être fastoche!

 

"Bon, voilà, j'ai fini, dit Dieu. Des questions?"

 

Tant de doigts se lèvent qu'on dirait un champ d'éoliennes en Suède.

 

"Euh, tes dix règles, là, on peut choisir celle qu'on préfère et oublier les autres?"

 

"Ah ben non, dit Dieu, c'est un multi-pack. À prendre ou à laisser…"

 

C'est bête, parce que le gars qui venait de poser la question, il aurait volontiers pris toutes les règles, sauf la n° 7 (adultère), 10 (jalousie), et, puisqu'il avait envie de la femme de son voisin,

 

qu'il détestait (le voisin, pas la voisine, bien sûr), la n° 6 (homicide).

 

Et comme c'est le genre de mec raisonneur, il dit quand même à Dieu :

 

"c'est pas pour t'offenser, mais quand même, tu trouves ça faisable, toi, d'obéir à ces 10 règles sans les enfreindre, ne fût-ce que de temps en temps?

 

On n'est pas des saints, quand même!

 

"Oh, je sais bien, dit Dieu, mais puisque vous êtes comme des ânes, j'ai prévu le bâton et la carotte, pour vous les faire suivre (plus ou moins) :

 

le bâton, ça s'appelle la punition (elle variera au cours des siècles à venir, mais en gros, c'est pas ce qu'il y a de plus drôle) ;

 

et la carotte, ce sera mon pardon. Mais faudra pas recommencer trop souvent vos c****, mon pardon, il est peut-être illimité, mais pas ma patience!"

 

Là-dessus, il se retire, laissant les Hébreux plutôt interloqués, se demandant si, sur ce coup-là, ils ne se sont pas fait (encore) avoir par ce coquin de Dieu.

 

Un qui va avoir du boulot à faire respecter le règlement, c'est le lieutenant Moïse.

 

D'ailleurs, ça ne va pas tarder : profitant de son absence (il était parti au QG de Dieu), ils ont vite enfreint les règles n° 1 et 2.

 

Mais ça, c'est une autre histoire…

 

 


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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 20:31


Voilà trois mois que Moïse a entraîné les Hébreux dans un trekking en plein désert, dans le but avoué de les faire sortir d'Egypte, où ils étaient esclaves,

 

et des les amener jusqu'en Canaan (futur Israël), la terre que Dieu leur avait promise depuis Abraham (ça fait un bail, mais Dieu n'oublie jamais ses promesses, il n'a qu'une parole).

 

Au bout de trois mois, ils glandent toujours dans le désert, mais ils arrivent enfin au Sinaï, là où il y a une haute montagne

 

(c'est pas le Mont Blanc, mais ça fait quand même 2285m d'altitude, cette collinette).

 

Le peuple décide de camper au pied de la montagne, et Moïse, qui est leur chef, décide quant à lui d'aller faire un petit coucou à son pote Dieu, qui fait parfois un bout de chemin en direction des hommes

 

mais pas trop, alors, il s'arrête souvent au sommet d'une montagne.

 

Moïse se met donc à escalader le mont Sinaï. Purée, c'est pas évident, avec ce soleil : il transpire comme une motte de beurre hors du frigo, mais il finit quand même par arriver en haut.

 

Là, Dieu dit à Moïse : "Redescends, et porte ce message au peuple d'Israël"

 

"Hey, redescends, redescends, qu'il dit Moïse, c'est quoi pour un accueil, ça : je viens à peine d'arriver! Je crève de faim et de soif, en plus.

 

T'aurais pas un truc sympa à grignoter, et une petite bière bien fraîche?"

 

"Ok, dit Dieu, t'énerve pas, j'allais te la donner, ta bière, et aussi quelques olives et des cacahouètes."

 

Moïse fait un peu la tronche : des olives et des cacahouètes, pour un ventre affamé qui cavale depuis trois mois dans le désert, et qui vient de se taper une jolie escalade, c'est un peu short.

 

"Euh, t'aurais pas quelque chose qui tienne un peu plus au corps, genre hamburger-frites, par hasard ?"

 

"Ah non, répond Dieu, mais il me reste quelques côtelettes d'agneau. Ça te dit?"

 

Si ça lui dit, à Moïse ? Oh que oui! Sa dernière côtelette d'agneau remonte à la veille de leur départ d'Egypte, autant dire au déluge.

 

Pendant que Moïse s'empiffre, Dieu lui dit ce qu'il doit dire au peuple :

 

"Bon, voilà, j'ai été sympa avec vous : je vous ai libérés des Egyptiens, et je vous ai portés à travers le désert comme sur les ailes d'un aigle."

 

Là, Moïse, il trouve que Dieu exagère un tantinet : "comme", c'est pas la réalité.

 

En fait, ils se sont tout coltiné à pied, oui, dans le sable du désert, sous un soleil de plomb, et sans grand-chose à se mettre dans le ventre le soir.

 

Mais bon, il ne veut pas vexer Dieu (il a un peu peur que, du coup, Dieu lui piquerait la dernière côtelette d'agneau qui est dans le plat et qui lui fait de l'œil).

 

Alors, il laisse Dieu causer

 

(du temps qu'il cause, il ne mange pas, Dieu est poli : il ne parle jamais la bouche pleine, et donc Moïse en profite, mine de rien, pour subtiliser la dernière côtelette).

 

Dieu poursuit donc : "Au fond, je vous aime bien, vous, mon peuple. Donc, je continuerai à vous protéger.

 

Mais à une condition."

 

"Aie, se dit Moïse, quand Dieu se met à poser des conditions, c'est mal barré. Qu'est-ce qu'il va encore nous inventer?"

 

"Tkt, dit Dieu, c'est juste une alliance que je vais faire avec vous. Une sorte de contrat, quoi. T'es d'accord?"

 

"Attends, dit Moïse, faut que je consulte la base."

 

Il prend son portable, appelle le peuple, et leur transmet la proposition de Dieu.

 

La base se consulte, et accepte le contrat.

 

Sauf qu'ils n'avaient pas encore compris que, dans les contrats, t'as intérêt à tout bien lire avant de signer, même les trucs écrits tout en bas en police 8 et en italique…

 

Puis Dieu dit à Moïse : "Toi et moi, on est copains, mais, vis-à-vis du peuple, je préférerais garder un certain incognito…

 

Alors, voilà, je vais faire venir un nuage, qui empêchera le peuple de me voir, mais pas de m'entendre."

 

Moi, je serais le peuple, je m'en méfierais un peu, de ces cachotteries…

 

Dieu ajoute : "Je viendrai dans trois jours.

 

Mais si les Hébreux ne me verront pas, moi, je les verrai.

 

Et je trouve qu'en ce moment, ils sont un peu pas très propres sur eux.

 

Alors, dis-leur de faire un brin de toilette et de laver leur vêtements, pour dans trois jours."

 

Il croit quoi, Dieu ? Qu'il y a des pressings à chaque coin de dunes, et des douches derrière le moindre palmier, dans le désert?

 

"Il faudra aussi que tu leur dises de ne pas approcher de la montagne, sous peine de mort : c'est MA montagne, et j'aime pas qu'on piétine mes plates-bandes!"

 

(il a un sens aigu de la propriété, Dieu, des fois).

 

"Et en plus, pas de relations sexuelles pendant trois jours :

 

il faut que vous soyez chastes comme des footballeurs lors de la coupe du monde, pour garder toute votre vigueur et votre énergie à écouter mes divines paroles."

 

Je ne suis pas certaine que, sur ce coup-là, il ait été entendu, en tout cas pas dans une certaine équipe tricolore…

 

Et effectivement, le troisième jour, Dieu se manifeste au peuple :

 

le matin, il y a comme des voix, des éclairs, une nuée qui recouvre la montagne,

 

et on entend un bruit comme celui d'une vuvuzela assourdissante ; dans le camp, tout le peuple se met à trembler et à se boucher les oreilles.

 

Tout le peuple se rue devant la montagne, dans l'espoir de voir Dieu. Ça leur fait un effet foot, quoi…

 

Pas de chance : il y avait ce matin-là un brouillard pire qu'à Londres au mois de novembre.

 

Par contre, on aurait dit que les vuvuzélas s'étaient multipliées par cent, voire par mille, tellement ça faisait de potin.

 

Le seul qui semblait ne pas en être incommodé, c'était Moïse.

 

Faut dire qu'il avait eu la bonne idée de débrancher son sonotone.

 

Du coup, les vuvuzélas, pour lui, c'était juste comme si une mouche lui zonzonnait autour (veinard, va!).

 

Dieu dit à Moïse : "Monte, et puis redescends dire aux Hébreux de monter vers moi. Puis, remonte avec eux."

 

"Dieu, t'es sûr que tu te sens bien ? Tu viens de me dire, il y a pas plus tard que trois jours, que personne n'avait le droit de toucher à cette montagne, et maintenant, tu voudrais les faire monter dessus?

 

En plus, moi, je refuse de faire tous ces allers-retours : c'est plus de mon âge!"

 

"Tiens, j'ai dit ça, il y a trois jours, dit Dieu ? On devait en être à la quatrième bière, parce que je ne me rappelle plus trop…

 

Mais bon, OK, monte seulement avec ton frère Aaron, et je vous dirai ce que j'ai écrit dans mon contrat.

 

Je suis assez fier de ce contrat, d'ailleurs, j'ai décidé d'appeler ça les dix commandements…

 

Pas mal, hein, comme titre, pour un film ?"

 

Ben, justement, le scénario du film, c'est pour la prochaine fois.

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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 07:45

 

Or donc, Abraham a enfin réussi à avoir un fils de Sarah (mais est-il vraiment son fils? La question reste en suspens, cf. l'histoire "Naissance d'Isaac", auto-pub).

 

Toujours est-il qu'Isaac grandit, pas toujours en sagesse, mais Abraham et Sarah, bien que vieux, arrivent tant bien que mal à canaliser l'énergie du gamin.

 

Jusqu'au jour où Dieu se décide à reprendre contact avec Abraham.

 

Il l'appelle sur son portable. Quand Abraham voit s'afficher le n° de Dieu, il se dit que les ennuis recommencent :

 

quand Dieu te téléphone, c'est soit que tu as fais une c*******, soit qu'il a un de ces plans qui n'appartiennent qu'à lui.

 

En tous les cas, c'est pas bon signe…

 

Dieu dit donc : "Allo, Abraham? C'est moi!"

 

Abraham répond : "Salut, Dieu. Comment va, sur ton nuage? Tu as envie d'un petit pastis, d'une petite côtelette, ou quelque chose du genre?"

 

Dieu dit : "Pas vraiment, je voulais juste m'assurer qu'on est toujours amis".

 

"Bien sûr, qu'on est toujours amis", réplique Abraham (il se gaffe, avec Dieu, c'est qu'il est susceptible, question amitié).

 

"Dans ce cas, prouve-le, dit Dieu : prends ton fils Isaac, ton fils chéri, et pars avec lui pour le pays de Moriyya

 

(c'est où? Quelque part au Lésotho, ou quoi? Abraham n'en sait rien)

 

Et là, tu l'offriras en sacrifice pour me prouver que tu m'aimes."

 

Abraham n'y croit pas : voilà environ un demi-siècle que Dieu n'arrête pas de lui répéter qu'il lui donnera un fils,

 

Et, au passage, une descendance plus nombreuse que les étoiles du ciel,

 

Voilà qu'il lui passe par la tête de la lui enlever, sa descendance!

 

"Et dis donc, Dieu, t'es sûr de ton coup, là? C'est pas un peu gonflé, ce que tu me demandes là?"

 

"Abraham, tu ne discutes pas, et tu y vas. J'ai mes raisons. Exécution!"

 

Bon, bon, Abraham a déjà appris depuis longtemps qu'il ne faut jamais discuter avec Dieu (ou alors, il faut prévoir une bonne réserve de pastis)

 

Il se met donc en route le lendemain à l'aube, harnache son âne Planplan, et part avec deux serviteurs et son fils Isaac.

 

En chemin, il trouve du vieux bois sec, qu'il embarque après l'avoir coupé en bûchettes, et continue son trajet en suivant l'itinéraire que Dieu lui avait indiqué par sms.

 

Le troisième jour, il aperçoit le lieu du rendez-vous.

 

Ça ressemblait à un Campanile, où tu peux te faire un grill en partant en vacances.

 

Abraham dit à ses deux serviteurs : "Restez donc sur le parking avec l'âne, moi je pars avec le gamin.

 

On a un besoin pressant, mais on est de retour dans pas longtemps."

 

Tu parles de besoin pressant! Il est un peu dissimulateur, Abraham.

 

Il embarque le bois qu'il a trouvé en chemin, ainsi que son briquet, et, sans plus d'explication, s'en va avec son fils.

 

Isaac, qui est naïf, mais pas tant que ça, lui demande, en cours de route :

 

"Dis donc, papounet, le bois, le briquet, tout ça, je comprends bien que c'est pour faire un méchoui…

 

Mais l'agneau, on n'en a pas… Tu comptes faire quoi, sans agneau ?"

 

"tkt, répond Abraham, Dieu pourvoira."

 

Moi, je serais Isaac, je me dirais que mon père est trop confiant…

 

Mais bon, les deux continuent leur route dans la campagne derrière le Campanile.

 

Abraham s'arrête dans la clairière que Dieu lui avait indiquée dans son divin sms.

 

Il construit un joli feu entre quelques briques, comme on le lui avait appris à faire aux scouts,

 

dispose bien soigneusement le journal de la veille (Nazareth-Infos, il est abonné depuis des années) roulé en boule,

 

y ajoute le petit bois, met le feu, attend que ça prenne,

 

balance quelques grosses bûches…

 

et chope son fils Isaac, essaie de l'égorger avec un long couteau pointu, pour le mettre à griller sur le barbecue!

 

Il est fou, le mec : faire griller son fils comme une vulgaire saucisse!

 

Sans les herbes aromatiques, en plus!

 

Voyant le massacre, l'ange du Seigneur, d'une poigne de fer, retient le bras d'Abraham :

 

"Eh, mais, ça va pas, la tête? Et les épices? tu as oublié les épices!

 

De toute façon, Dieu ne t'as jamais demandé de sacrifier ton fils

 

(ah non? Abraham n'en est pas convaincu)

 

C'était juste pour rire, pour voir si tu aimais vraiment Dieu."

 

Abraham n'est pas certain d'apprécier la plaisanterie,

 

 pas plus qu'Isaac du reste,

 

mais ils savent que Dieu a parfois un sens de l'humour qui échappe aux humains…

 

"De toute façon, reprend l'ange, tu sais bien que Dieu préfère l'agneau, ou la chèvre, surtout bien juteux.

 

Regarde, là, dans les buissons!"

 

Abraham regarde : il voit un bouc dont les cornes sont empêtrées dans le feuillage du buisson.

 

Une aubaine : il n'y a plus qu'à s'approcher, et à lui flanquer un bon coup d'Opinel en travers du gosier!

 

(puis à le dépêtrer du feuillage du buisson, mais ça, après tout ce qu'il vient de vivre, pour Abraham, c'est du boulot de boy-scout).

 

Il zigouille donc ce pauvre bouc, et l'offre à Dieu

 

(Dieu préfère les côtelettes d'agneau, mais il ne crache quand même pas sur un méchoui de bouc, c'est plus fort comme goût, mais ça lui plaît quand même).

 

Dieu est content, il remercie bien poliment Abraham et Isaac

 

(qui se dit qu'il est passé pas très loin de l'élimination définitive dans la coupe du monde de Dieu)

 

et Dieu remonte sur son nuage, histoire de digérer en paix.

 

Mais il se rend compte qu'avec tout ça, il a oublié de dire une truc à son pote Abraham.

 

Il envoie donc un ange-sms, pour lui laisser un texto :

 

"T'été pré à me donner ton fils. Mci, mec.

 

Moi je te donnerai une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et le sable de la mer

 

(il se répète, là, Dieu)

 

Et le monde entier sera béni parce que tu m'auras écouté

 

Et je te laisse, j'ai plus de crédit."

 

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 07:20

Après la dixième plaie d'Egypte (pour plus de détails, cf. l'histoire sur le sujet – auto-pub…), les Hébreux n'ont pas d'autre choix que celui de se tailler en vitesse d'Egypte.

 

Tout le monde prend donc ses petites affaires, et, à la suite de Moïse et Aaron, se mettent en route, à travers le désert.

 

Direction : la Terre Promise.

 

Sauf que personne ne connaissait vraiment l'itinéraire, et que cette andouille de Moïse avait oublié son gps chez lui.

 

Mais bon, ils y vont quand même, hardis, petits.

 

Quand on apprend à Pharaon que ses esclaves hébreux se sont tous fait la belle, il n'est pas ravi, ravi :

 

et c'est qui, qui va lui construire ses belles pyramides, à présent?

 

Il se dit qu'il faut qu'il les rattrape d'urgence, pour les ramener dans le droit chemin de ses grandioses projets architecturaux.

 

(imaginez un peu, si en France, à Montpellier, par exemple, Frêche voyait soudain se barrer tous les ouvriers du bâtiment italiens!)

 

Pharaon rassemble donc 600 chars d'élite, et réquisitionne tous les autres chars disponibles dans son empire,

 

et il se met en route à la poursuite des Hébreux.

 

Il aime assez ça, Pharaon : c'est comme une chasse au lion, sauf que c'est une chasse aux Hébreux.

 

Il se dit : "Je les rattraperai en un temps record, ces pouilleux : ils sont tous à pied, mais moi, avec ma valeureuse armée de cavaliers, je vais 7 fois plus vite qu'eux.

 

Ah ah ah, vous allez voir, mes gaillards, vous allez la regretter, votre petite excursion dans le désert!"

 

Mais ce qu'il ne savait pas, c'est que Dieu était du côté des Hébreux, et ça, c'est encore mieux que d'avoir un tigre dans le moteur de ton char!

 

Mais Dieu, qui aime les challenges, mine de rien, il laisse les Egyptiens presque rattraper les Hébreux.

 

Voilà que l'arrière-garde des Hébreux se rend compte qu'ils sont talonnés par les Egyptiens.

 

Ils se mettent alors à appeler Dieu, pour qu'il fasse quelque chose.

 

Mais Dieu, ça l'amuse, cette petite traque, alors, il ne bouge pas le petit bout de son petit, mais céleste doigt.

 

Les Egyptiens s'approchent de plus en plus. Les Hébreux paniquent d'autant plus.

 

En dernier recours, puisque Dieu semble s'être mis aux abonnés absents, ils demandent à Moïse :

 

"Eh, mec, toi qui nous a pratiquement obligés à partir, t'as pas un plan d'urgence pour nous tirer de là?

 

On va se faire canarder par les Egyptiens, et on n'a pas trop envie de crever comme de vulgaires lions dans le désert.

 

Y a rien à dire, tu as eu une idée de génie, de nous faire partir d'Egypte, pour nous faire mourir en plein désert :

 

tu croyais peut-être qu'il n'y avait pas assez de tombeaux pour nous enterrer, en Egypte?

 

À tous les coins de rue, il y en a des pyramides, en Egypte, qu'on a construites nous-mêmes en plus,

 

et où on aurait pu être enterrés peinards sans être obligés de se taper un trekking en plein désert!

 

Bref, non seulement ils ont la pétoche de voir les Egyptiens à leurs trousses, mais ils en veulent un peu (beaucoup) à Moïse de les avoir embarqués dans cette galère.

 

(sans eau, en plus, va donc ramer dans le sable du désert, toi!)

 

Moïse, très sûr de lui, répond :"Pas de panique, les gars! Tout est sous contrôle! Vous verrez, Dieu va s'en mêler.

 

Vous avez vu les Egyptiens aujourd'hui? Ben, vous ne les reverrez plus jamais, promis.

 

Dieu va s'en charger, garanti."

 

En fait, il n'était pas certain à 100% de ce qu'il affirmait, mais il pensait que ces paroles rassureraient ses troupes.

 

Sauf que, tout à coup, catastrophe :

 

voilà les Hébreux devant une mer immense, infranchissable pour eux, vu qu'ils étaient tous à pied, et qu'ils avaient tous oublié leur bouée en Egypte!

 

Moïse appelle Dieu sur son portable : "Je fais quoi, maintenant, pris en sandwich entre la mer et l'armée de Pharaon?", qu'il demande à Dieu.

 

Mais Dieu, pas de très bonne humeur ce jour-là, lui dit :

 

"Qu'est-ce que tu fous à glander à me téléphoner? C'est pas le moment de faire la causette!

 

Voilà ce que tu vas faire : prends ton bâton

 

(oui, paske Moïse marchait en s'appuyant sur un grand bâton, ça aide, pour cavaler dans les dunes de sable)

 

et ton bâton, étends-le sur la mer.

 

Et tu verras, la mer va se couper en deux, et vous pourrez traverser à pied sec."

 

Moui, Moïse est à moitié convaincu, de la combine à Dieu. Mais il n'a pas trop le choix.

 

Alors, il fait comme Dieu lui a dit : il étend son bâton de trekking au-dessus de la mer, frappe un grand coup…

 

Miracle : la mer s'ouvre en deux, et la place laissée libre fait comme une grande autoroute sur laquelle tous les Hébreux s'engouffrent avec joie.

 

On aurait dit un départ en vacances un premier juillet au péage de Lyon!

 

Les Egyptiens, qui ont vu que les Hébreux ont pris l'autoroute de la mer, leur emboîtent le pas.

 

Ils foncent tête baissée, sans même passer par le péage, et se précipitent derrière la cohorte des Hébreux sur l'autoroute Entre-Deux-Mers…

 

Mais ce à quoi n'avait pas pensé Pharaon, mais que ce à quoi ce coquin de Dieu avait bien pensé, lui,

 

c'est que l'autoroute en question, c'était pas du macadam, mais du sable mou et humide…

 

si bien que les roues des chars de l'armée de Pharaon se sont rapidement mises à s'enliser dans tout ce sable, ralentissant leur avance.

 

Pharaon se dit : "Damned! J'ai été fait eu

 

(il a de lointaines origines suisses, qui remontent de temps à autres dans sa phraséologie, surtout quand il est énervé).

 

Demi-tour, tout le monde, sans quoi on va se retrouver embourbés."

 

Au même moment, Dieu, qui s'amuse bien, dit à Moïse : "Reprends ton bâton, et refrappe sur la mer, pour qu'elle revienne à sa place."

 

Moïse obéit : la mer se met à revenir gentiment à sa place, en engloutissant Pharaon, ses chars et ses soldats.

 

Pas un survivant : comme les Hébreux, dans leur précipitation, ils avaient oublié leur bouée et ceux qui savaient un peu nager étaient tellement affolés que leurs gigotements les faisaient couler plutôt que surnager.

 

Quand ils ont vu tout ça, les Hébreux, ils sont vachement soulagés.

 

Et ils se disent qu'après tout, ils ont eu raison de faire confiance en Dieu et en son pote Moïse.

 

Ils ne sont cependant pas au bout de leurs peines pour atteindre cette fameuse Terre Promise.

 

Mais ça, c'est pour une prochaine fois.

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 20:54

Un jour, Dieu qui s'ennuyait ferme sur son nuage (qui n'existait pas encore, d'ailleurs), laissa errer son regard sur l'immensité du cosmos.

Son jugement fut sans appel : c'était le b*** complet, un vrai tohu-bohu!

"Non, je ne peux pas laisser ça comme ça, qu'il se dit Dieu. Si jamais j'ai de la visite, j'aurais l'air de quoi, avec un cosmos pas rangé propre-en ordre?

Bon, faut que je m'active, ça commence à me taper sur mes divins nerfs, tout ce bazar! Je vais faire un grand nettoyage de tout ça, genre big-bang.

Et d'abord, pour commencer, on n'y voit rien, dans ce foutu cosmos : lumière!"

Et la lumière fut.

"Ah, dit Dieu, on y voit déjà plus clair."

Et comme Dieu aime bien que chaque chose soit bien étiquetée, bien à sa place

(il doit être suisse, Dieu),

il sépare la lumière des ténèbres, et il prend une décision lourde de conséquences :

la lumière, il l'appelle "jour", et les ténèbres "nuit".

Pas con, le mec…

Pas con du tout, parce que du coup, il y eut un soir, et il y eut un matin. Donc, ce fut le premier jour du monde…

Dieu commençait à trouver que, dans le fond, faire du rangement, c'était assez amusant

(s'il veut, il peut venir assouvir ses soifs de rangement chez Betty, il aura de quoi meubler ses loisirs…)

Alors, il continue ; il se dit : "Bon, toutes ces étoiles et ces astres qui se baladent n'importe où, ça fait quand même négligé".

Il rassemble donc toutes les étoiles et les astres en un seul lieu, en l'air, et, comme il est toujours aussi maniaque de mettre des noms sur les choses, il décide que cette zone-là s'appellera "ciel".

(c'est le deuxième jour, et il avait vu à la télé l'émission de Dechavanne, il lui pique le nom, sans même lui demander de droits d'auteur).

D'ailleurs, pourquoi il demanderait des droits d'auteur, hein : l'auteur du monde, jusqu'à preuve du contraire, c'est lui, pas Dechavanne.

Dieu sent tout à coup comme une sorte d'humidité qui traverse ses baskets. Il regarde ses pieds :

horreur : de la flotte partout! Or, Dieu déteste avoir les pieds mouillés, ça lui donne le rhume de cerveau.

Il empoigne alors sa serpillière, et éjecte toute la flotte de son céleste palais. Il appelle la flotte "mer", et son palais "terre".

"Enfin au sec", se dit-il, en jetant un vieux kleenex, et en reniflant encore une fois ou deux.

Dieu se rend compte que ça fait du bien, et il décide que c'est bon, de vivre au sec.

Mais bon, toute cette terre nue, grise et plate, ça le déprime un peu, alors, il décide de faire un peu de coloriage.

Il dit : "Là, j'aimerais bien un peu de verdure, de l'herbe, des arbres, surtout des avec des fruits (tiens, des pommes, c'est bien, des pommes, ça fait joli en logo)

et puis là, tiens, un petit parterre de fleurs. Allez, zou, exécution!"

Et ce fut comme ça. C'était joli comme tout, bucolique, plaisant à voir.

Dieu voit que c'est bien, il est content. C'est le troisième jour.

"Ben dis donc, qu'il se dit, avec un peu d'entraînement, je vais arriver par faire des trucs très sympas, moi!"

Du coup, le lendemain, il met toute la gomme :

il se dit : "Bon, maintenant que, le premier jour, j'ai rangé toutes ces étoiles et ces astres dans la même compartiment, faudrait peut-être voir à ce que ça me serve à quelque chose.

Alors, on dira que les étoiles, ça servira pour déterminer les mois et les saisons, la latitude et la longitude

Et les astres, pour dire quand c'est le jour et quand c'est la nuit, quand c'est le moment du dodo et celui de bosser

(sauf pour les chouettes et les chauve-souris, mais ça, comme il ne les avait pas encore créées, il s'en foutait un peu).

"Ah, c'était une bonne idée, ça, se réjouit Dieu : je vais pouvoir dire que c'est le quatrième jour."

Et ce fut donc le quatrième jour, foi de Dieu.

(et ne me demandez pas pourquoi il y a eu trois jours avant que Dieu se décide de faire des jours et des nuits :

je serai tentée de répondre que Dieu est un peu lent à réagir, mais ça ne lui ferait pas plaisir.)

Dieu regarde avec un brin de satisfaction tout ce qu'il vient de faire : c'est bien!

Oui, mais c'est pas très animé, tout ça : tout ce ciel bleu, sans rien dedans, toute cette mer bleue

(tiens, il a manqué d'imagination, sur ce coup, faire le ciel et la mer de la même couleur, j'aurais cru qu'il serait plus inventif).

Mais passons, tout le monde peut avoir ses moments de faiblesse, même Dieu.

N'empêche qu'il a une idée de génie : il dit :

"Tiens, dans le ciel, je verrais bien des oiseaux, qui volètent joyeusement, et dans les mer, des gros monstres marins, genre des baleines ou des serpents de mer, qui font peur aux touristes en Ecosse."

Dieu fait tout ça, regarde, et voit que c'est bon. Alors, il dit à toutes ces créatures : "Allez-y, soyez féconds, reproduisez-vous, multipliez-vous, et remplissez la terre".

Il avait omis de préciser de ne pas emplir la tête de scénaristes sadiques, qui s'empressèrent de produire des films comme

"Les oiseaux", "Le bal des vampires", "Les dents de la mer", "Arachnophonia" et autres horreurs propres à provoquer des nuits blanches,

Ce fut le cinquième jour.

Les horribles bestioles attendirent la nuit, mais mirent (malheureusement) l'ordre de Dieu à exécution (surtout les araignées).

Dieu dit : "Maintenant que j'ai décoré le ciel et la mer, attaquons-nous à la terre (oui, Dieu se parle au pluriel de majesté, quand il est très content de lui…)

Alors, sur cette terre, qu'est-ce que je vais bien pouvoir y mettre, pour que ça fasse joli?

Ah, des grosses bêtes pas méchantes, des bestioles rien que pour embêter Betty

(il conçut donc le concept "araignée", s'amusant follement à l'idée de la réaction de générations d'êtres humains de sexe féminin),

Et des bêtes sauvages (spécialement customisées pour le plaisir de générations d'êtres humains de sexe masculins avides de safari).

Dieu fait donc tout ça, mais il se dit que dans un zoo comme celui qu'il vient de monter, il faut quand même un gardien.

Sinon, ce sera le b***, et il n'a pas du tout envie de descendre toutes les cinq minutes pour régler des querelles de voisinage.

Il réfléchit un long moment : c'est que, en 5 jours, il a déjà abattu pas mal de boulot, trouvé des tas de concepts inédits.

Il faut qu'il frappe un grand coup, à présent.

Et, effectivement, il se frappe un grand coup, sur le front :

"Suis-je bête (mais non, c'est de l'auto-dérision, je ne suis pas bête, puisque je suis Dieu!).

Je sais! Je vais faire l'être humain!"

Je ne suis pas certaine que c'était sa meilleure idée, à Dieu…

"Alors, on va dire qu'il va nous ressembler (là, Dieu continue à ressentir les effets du syndrome Louis XIV)

et qu'il sera comme nous : lui aussi, il sera le chef de tout ce zoo que j'ai créé.

Sauf que le chef en chef, ce sera toujours moi, non, mais des fois!

Donc, Dieu crée l'homme et la femme à son image : des petits chefs qui vont passer leurs nerfs sur ces pauvres bestioles qui n'ont pas demandé à naître.

Dieu dit : "C'est pas tout ça, les gars, mais une équipe de deux, pour surveiller toute cette création, c'est un peu short.

Alors, go, allez-y, permission de minuit :

reproduisez-vous, soyez féconds, et remplissez toute la terre! Et surveillez bien tous les animaux que j'y ai mis.

Et puisque tout travail mérite salaire, vous pourrez manger de tous les fruits et les légumes que j'ai fait pousser :

les radis sont mûrs, les salades aussi, les framboises et les fraises ne vont pas tarder.

Dieu se sent très fier de lui : il prend de l'altitude, regarde tout bien ce qu'il a fait, et se dit :

"C'est bien. C'est très bien, même, en toute modestie."

Ça, c'était le sixième jour.

Dieu se dit : "Je pense que j'ai bien bossé, et que je mérite une petite, mais divine sieste."

Alors, il se retira sur son nuage, décida d'arrêter son rp, et de décréter qu'il était temps d'aller se reposer.

Et comme c'est Dieu, il décide au passage, que le repos du dimanche, c'est sacré!

Et que si les témoins de Jéhovah viennent sonner à la porte de son nuage, il sait déjà comment il les recevra : avec un autocollant "Je donne mon sang"!

Voilà, c'est tout pour la création, en tout cas pour cette version. Il en existe une autre, mais c'est pour une prochaine fois…

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 07:13

 



  Bonjour, m'sieurs-dames, je me présente : mon nom est Lapôtre. Paul Lapôtre. Je suis inspecteur de police.

 

Enfin, je devrais plutôt parler de tout ça au passé, car depuis cette étrange rencontre, ma vie d'avant, elle ne compte plus vraiment…

 

j'ai même changé de nom, histoire de faire table rase du passé : avant, je m'appelais “Saul Detarse”…

 

Vous avez un peu de temps ? Oui ? Parfait, alors, si vous voulez, je vous raconte tout ça.

 

Avant cette rencontre donc, j'étais l'inspecteur de police le plus célèbre de tout Jérusalem, et même plus loin que ça, en toute modestie.

 

Faut dire que j'avais mis toutes les chances de mon côté : Hébreu fils d'Hébreux (de la tribu de Benjamin, c'est vous dire !), Pharisien fils de Pharisien ;

 

j'ai fait mes classes auprès du grand Gamaliel, le juriste le plus célèbre de l'époque, peut-être même de tout les temps.

 

La loi ? Je la connaissais par cœur. Le règlement ? Je l'appliquais à la lettre, sans aucun état d'âme.

 

Bref, un pedigree irréprochable. Un champion de la Loi, je vous dis, msieurs-dames.

 

Et maintenant, je suis un hors-la-loi… rejeté par ceux-là même en qui j'avais mis toute ma confiance… Enfin, bref, passons.

 

J'avais entendu parler d'une bande de loubards, qui foutait la pagaille à Jérusalem, et même au-delà.

 

Entre eux, ils s'appelaient “frères”, mais nous, on les surnommait “chrétiens”, parce qu'ils prétendaient que leur chef était un certain Jésus, dont le nom de code était “Christ”.

 

Un drôle de type, d'ailleurs. Je le connaissais de réputation, ce Jésus,

 

et je dois dire que j'ai été plutôt content d'apprendre qu'il avait été crucifié à Jérusalem, et de savoir que cet agitateur avait enfin été réduit au silence.

 

Mais sa bande de copains, ses disciples, comme ils disaient, ont monté tout un scénario, et ont fait croire à des tas de gogos que ce Jésus, et bien, il n'était pas mort !

 

Dieu l'avait ressuscité des morts, qu'ils disaient !

 

Ils avaient si bien réussi à embobiner les naïfs que cette bande, au lieu de se dissoudre après la mort de leur chef, avait au contraire pris de l'ampleur, et gagnait de plus en plus de terrain.

 

C'est qu'ils n'étaient pas inoffensifs, voyez-vous, m'sieurs-dames, ces gens : ils avaient beau prêcher l'amour du prochain, c'étaient de dangereux rebelles.

 

Ils ne respectaient plus rien, à part leur Jésus, et disaient que la loi, ça n'a pas d'importance. Vous vous rendez compte ? La loi, pas d'importance !

 

J'ai donc été trouver le commissaire principal (Granprêtre, c'était son nom), et je lui ai demandé de me mettre sur l'enquête.

 

Non seulement il était ravi de mon initiative, mais il m'a donné carte blanche :

 

j'avais les pleins pouvoirs, je pouvais embastiller et soumettre à la question tous les chrétiens qui me tombaient sous la main !

 

J'avais appris, par un indic, qu'un nid d'agitateurs chrétiens sévissait à Damas.

 

J'ai donc décidé de frapper un grand coup là-bas, et je me suis mis en route pour Damas.

 

À ce propos, d'ailleurs, m'sieurs-dames, il faut que je vous dise une chose : tout ce que les peintres ont pu raconter à mon sujet est totalement faux :

 

non, je n'étais pas à cheval !

(à part sur le règlement…)

 

Je ne suis pas de ceux qui aiment parader sur un fougueux étalon arabe, qui caracole et qui lève la jambe plus haut qu'une danseuse du Crazy-Horse, moi, m'sieurs-dames !

 

Quand je partais sur une enquête, je préférais prendre ma fidèle Deux-Bœufs (la “Deub”, comme on disait), peut-être moins rapide, mais tellement plus sûre.

 

Bref, je m'étais mis en route, et j'avais embarqué à mes côtés quelques jeunes flics motivés, ainsi que mon chauffeur préféré, ce brave Bouvier.

 

C'est vrai qu'on n'avançait pas très vite.

 

Je dis à Bouvier : “Dis donc, tu ne pourrais pas la pousser un peu, cette charrette ? à cette allure-là, on n'y sera pas avant un moment.”.

 

“Ben, c'est que c'est pas évident, me répond Bouvier : elle a tendance à se rebiffer contre l'aiguillon…”.

 

On finit quand même par s'approcher de Damas (il était quoi ?, pas loin de midi), quand tout à coup, une lumière éblouissante m'a comme enveloppé !

 

Ça peut vous paraître bizarre, m'sieurs-dames, et pourtant c'est la stricte vérité : une lumière éblouissante, j'peux pas dire mieux !

 

J'ai pensé une fraction de seconde : “Zut, on s'est fait flasher !”

 

J'en tombe de saisissement de ma Deub, complètement sonné :

 

j'aurais jamais pensé que j'allais un jour choper un excès de vitesse avec cette vieille Deub !

 

J'entends alors une voix qui me dit en hébreu (je m'en souviens très bien, que c'était de l'hébreu) :

 

“Saul, Saul, pourquoi tu me persécutes ?” Moi, je réponds : “Qui es-tu, Seigneur ?”

 

Il me répond : “C'est moi, Jésus, celui que tu persécutes. Mais debout, relève-toi, et va en ville : là-bas, on te dira ce que tu dois faire.”

 

Me voyant tombé de la Deub, voilà Bouvier et les autres qui s'affolent : “Mais qu'il nous fait là, Lapôtre ? Il est tombé dans les pommes, ou quoi ?”

 

Et ils se mettent à me secouer comme un pommier !

 

Faut dire, m'sieurs-dames, que la lumière, ils l'avaient vue, mais la voix, y a que moi qui l'avais entendue…

 

Alors, il pensaient que j'avais eu un malaise à cause de cette lumière.

 

Toujours est-il que, malaise ou pas, j'étais devenu complètement aveugle, m'sieurs-dames : le black total ! Je ne me voyais même plus les mains !

 

Mes camarades m'ont aidé à me relever et à remonter dans la Deub, et m'ont conduit à Damas, chez un collègue policier qui habitait dans la Rue Droite.

 

Trois jours, m'sieurs-dames, trois jours que je suis resté sans rien voir, complètement aveugle, presque mort.

 

Trois jours, sans rien manger ni boire, comme en catalepsie…

 

Jusqu'au moment où un certain Ananias, un de ces chrétiens, est entré dans la maison, et m'a dit :

 

“Saul, mon frère (quand je l'ai entendu m'appeler son “frère”, j'ai failli m'étrangler, et j'aurais vu rouge si je n'avais pas été plongé dans la nuit noire !),

 

Saul, mon frère, c'est Jésus qui m'envoie, pour que, grâce à lui, tu retrouves la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit.”

 

Le Saint-Esprit, à cette époque-là, je ne savais pas trop ce que c'était, moi, sauf que je savais que ces chrétiens n'avaient que ce mot à la bouche, que c'était pour eux le signe qu'ils appartenaient à la bande…

 

Mais retrouver la vue, ah, ça oui, je le voulais ! Alors, j'ai laissé faire cet Ananias…

 

Dès qu'il a posé les mains sur moi, il y a comme des écailles qui me sont tombées des yeux, et j'ai retrouvé la vue !

 

Parfaitement, m'sieurs-dames, comme ça, en un clin d'œil, si je peux me permettre !

 

Après ça, je peux vous dire que j'y ai cru, à leur Jésus Christ !

 

C'est même devenu mon Jésus Christ, et depuis, interdiction à quiconque de dire du mal de lui !

 

J'ai reçu le baptême, j'ai mangé, et j'ai repris des forces.

 

Et depuis, ma vie a changé, m'sieurs-dames, j'peux même pas vous dire comment :

 

j'suis plus inspecteur de police, je suis devenu missionnaire, et je sillonne tout le continent pour faire comprendre à tous que Jésus est bien le Christ…

 

Ah, encore une chose : comme je vous le disais, j'ai changé de nom : je m'appelais Saul, mais maintenant, mon nom, c'est Paul.

 

Vous me direz, il y a juste une lettre de différence…

 

… oui, m'sieurs-dames, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup…

 

Allez, m'sieurs-dames, faut que je m'en aille, maintenant. Et souvenez-vous : mon est Lapôtre. Paul Lapôtre. A vot' service, m'sieurs-dames !

 

 

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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 20:28

Après l'Ascension de Jésus, les apôtres s'en sont donc retournés à Jérusalem, pour y attendre la cadeau promis par le copain (cf. l'épisode ad hoc).

 

Ils étaient, ce matin-là, tous réunis dans leur squat préféré, quand, tout à coup, la maison semble prise comme dans un tremblement de terre.

 

"M****, qu'ils se disent, ça y est, les CRS de Dieu ont décidé de donner l'assaut pour nous déloger!

 

C'est bête, on venait juste de réussir à pirater l'électricité de voisin, et on était sur le point de se logguer sur sa wifi!"

 

Mais pas du tout : au lieu d'une escouade de gendarmes, voilà qu'apparaissent devant eux des trucs un peu comme des feux follets, des genres de langues de feu, qui virevoltent partout dans la pièce…

 

"Un court-circuit! S'écrie Thomas le sceptique. Je vous l'avais bien dit, que c'était dangereux, tous ces branchements à la con!"

 

Mais non : c'est juste le Saint-Esprit qui déboule, le fameux cadeau promis, et qui se matérialise sous forme de langues de feu,

 

Et qui se pose au-dessus de la tête de chacun des disciples!

 

Du coup, ils reçoivent tous comme une sorte de décharge électrique (Thomas devait avoir un peu raison, dans le fond).

 

Et ils se mettent tous à parler dans une langue qu'ils ne connaissaient pas une minute auparavant.

 

À côté de l'efficacité du Saint-Esprit, les cours de langue Berlitz, c'est de l'arnaque, moi je dis…

 

Or, à Jérusalem, à cette époque de l'année, c'était la grande fête annuelle.

 

Tous les juifs pieux s'y rassemblaient pour la fête de la moisson

 

(et ne me demandez pas pourquoi ils se rassemblaient en ville pour la fête de la moisson, c'est la religion, donc pas très logique).

 

Ils venaient de partout, ces juifs, et donc, ces jours-là, à Jérusalem, on parlait à peu près toutes les langues connues à l'époque où remontent les faits.

 

Ils étaient plutôt étonnés, tous ces juifs, qui bien que juifs, étaient quand même des étrangers sur la terre de leurs origines :

 

Ils entendaient les apôtres parler dans leur propre langue, comme si c'était de la traduction simultanée à l'UNESCO!

 

Ils disaient : "C'est fou, quand même : tous ces mecs, c'est des galiléens (autant dire des pouilleux juste à peine capables de parler à peu près araméen)

 

Et les voilà qui causent notre langue comme si c'était la leur (et sans accent, en plus!)."

 

Très intrigués, ils disaient : "C'est quoi, ce cours de langue accéléré, qu'ils ont pris? Ça a l'air pas mal…"

 

Mais d'autres (les mauvaises langues) disaient plutôt : "Pffffff, c'est rien, ils sont tous saouls. Et on sait bien que l'alcool, pour apprendre une langue, ça désinhibe…"

 

Alors Pierre, qui était là avec ses copains, s'énerve un peu qu'on les traite de poivrots

 

(même si parfois, c'est un peu vrai, c'est qu'ils ont souvent fait la noce, avec leur copain Jésus, surtout à Cana),

 

Pierre donc, se met à hurler à la foule :

 

"Eh, les gars, on se calme! C'est quoi, ces accusations? Bien sûr que non, qu'on n'est pas saouls, il n'est que neuf heures du matin!"

 

Et alors, ça prouve quoi? Ils ne sont peut-être pas encore dessaoulés de la veille, si ça se trouve…

 

Il y va alors d'un long discours plutôt embrouillé, dont il ressort quand même que :

 

primo, la Bible avait prédit qu'un jour ça arriverait, que les gens parleraient d'autres langues grâce au Saint-Esprit-Berlitz;

 

(même les vieux, tout espoir demeure pour Fox et son anglais…);

 

deuxio : qu'il y aurait bien d'autres miracles.

 

(plus fort que le Fox qui parle anglais, j'ose même pas l'imaginer…).

 

D'ailleurs, si vous regardez bien, des miracles, il y en a déjà eu des pelletées, et c'est Jésus qui les a faits.

 

"Moui, faut voir, se disent les auditeurs de Pierre, si c'est pas bêtement des tours de passe-passe…"

 

"Mais, reprend Pierre, tout le monde ici à Jérusalem était jaloux des pouvoirs de Jésus, si bien qu'on l'a fait exécuter en le crucifiant."

 

("Le prophète a dit la véééérité, il doit être exéééécuté" (© Guy Béart).

 

Mais bon, de toute façon, comme il était le fils de Dieu, son Père-qui-est-aux-cieux l'a ressuscité des morts

 

(si, c'est possible : c'est rare, mais possible. De nos jours, on appellerait ça la NDE : Near-Death Experience…)

 

Tertio : d'ailleurs, David (oui, le roi David, le gay-luron dont il faudra que je vous conte un jour les exploits), l'avait prédit, dans la Bible :

 

Ce Jésus, c'est celui que Dieu allait choisir pour Messie (pour sauveur de la planète, quoi)

 

puisque Jésus est ressuscité, et que Dieu avait dit qu'il ressusciterait son Messie.

 

Donc, Jésus est le Messie. CQFD.

 

Son raisonnement tourne un peu en rond, à Pierre, mais on va pas chipoter, hein, c'est pas un cours de philo, qu'il donne.

 

D'autant plus que, bancal ou non, son discours en ébranle plus d'un :

 

"Oui, mais bon, on fait quoi, alors?", qu'ils demandent? "C'est quand même pas de notre faute si des cons ont tué votre pote Jésus…

 

Et puis, si on veut bien rester dans la logique des choses, au fond, c'est une bonne chose qu'il soit mort, sans quoi, il n'aurait pas pu ressusciter

 

(pas con, l'argument)

 

et donc, il n'aurait pas pu devenir le Messie…"

 

(pas con non plus…)

 

Pierre est un peu pris de court : que voulez-vous qu'il réponde à ça ?

 

"Oui, mais bon, de toute façon, vous êtes tous des pécheurs (surtout Fox, qui en plus est pêcheur).

 

Donc, ni une ni deux : "Avouez donc que vous ne valez pas grand-chose, et puis acceptez d'être baptisés au nom de Jésus;

 

Vous verrez, c'est beaucoup moins douloureux que la circoncision.

 

Et après ça, vous pourrez aussi rentrer gratos à l'école du Saint-Esprit-Berlitz, et vous parlerez dans plein de langues…

 

En option, cours de guérisons et de miracles, dont un certain pouvoir de changer l'eau en vin.

 

C'est pas mieux que Harry Potter et ses cours à Poudlard, ça?"

 

La promo de Pierre, elle marche aussi bien que la campagne de marketing de J.K. Rowling,

 

parce que ce jour-là, pas moins de 3000 personnes décident de s'inscrire à l'école du Saint-Esprit-Berlitz et de croire à Jésus.

 

Comme quoi, le ministère de l'éducation a encore des leçons à tirer de la Bible, pour intéresser les jeunes aux études…

 

Fin de l'histoire de Pentecôte.

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