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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 07:45

 

Or donc, Abraham a enfin réussi à avoir un fils de Sarah (mais est-il vraiment son fils? La question reste en suspens, cf. l'histoire "Naissance d'Isaac", auto-pub).

 

Toujours est-il qu'Isaac grandit, pas toujours en sagesse, mais Abraham et Sarah, bien que vieux, arrivent tant bien que mal à canaliser l'énergie du gamin.

 

Jusqu'au jour où Dieu se décide à reprendre contact avec Abraham.

 

Il l'appelle sur son portable. Quand Abraham voit s'afficher le n° de Dieu, il se dit que les ennuis recommencent :

 

quand Dieu te téléphone, c'est soit que tu as fais une c*******, soit qu'il a un de ces plans qui n'appartiennent qu'à lui.

 

En tous les cas, c'est pas bon signe…

 

Dieu dit donc : "Allo, Abraham? C'est moi!"

 

Abraham répond : "Salut, Dieu. Comment va, sur ton nuage? Tu as envie d'un petit pastis, d'une petite côtelette, ou quelque chose du genre?"

 

Dieu dit : "Pas vraiment, je voulais juste m'assurer qu'on est toujours amis".

 

"Bien sûr, qu'on est toujours amis", réplique Abraham (il se gaffe, avec Dieu, c'est qu'il est susceptible, question amitié).

 

"Dans ce cas, prouve-le, dit Dieu : prends ton fils Isaac, ton fils chéri, et pars avec lui pour le pays de Moriyya

 

(c'est où? Quelque part au Lésotho, ou quoi? Abraham n'en sait rien)

 

Et là, tu l'offriras en sacrifice pour me prouver que tu m'aimes."

 

Abraham n'y croit pas : voilà environ un demi-siècle que Dieu n'arrête pas de lui répéter qu'il lui donnera un fils,

 

Et, au passage, une descendance plus nombreuse que les étoiles du ciel,

 

Voilà qu'il lui passe par la tête de la lui enlever, sa descendance!

 

"Et dis donc, Dieu, t'es sûr de ton coup, là? C'est pas un peu gonflé, ce que tu me demandes là?"

 

"Abraham, tu ne discutes pas, et tu y vas. J'ai mes raisons. Exécution!"

 

Bon, bon, Abraham a déjà appris depuis longtemps qu'il ne faut jamais discuter avec Dieu (ou alors, il faut prévoir une bonne réserve de pastis)

 

Il se met donc en route le lendemain à l'aube, harnache son âne Planplan, et part avec deux serviteurs et son fils Isaac.

 

En chemin, il trouve du vieux bois sec, qu'il embarque après l'avoir coupé en bûchettes, et continue son trajet en suivant l'itinéraire que Dieu lui avait indiqué par sms.

 

Le troisième jour, il aperçoit le lieu du rendez-vous.

 

Ça ressemblait à un Campanile, où tu peux te faire un grill en partant en vacances.

 

Abraham dit à ses deux serviteurs : "Restez donc sur le parking avec l'âne, moi je pars avec le gamin.

 

On a un besoin pressant, mais on est de retour dans pas longtemps."

 

Tu parles de besoin pressant! Il est un peu dissimulateur, Abraham.

 

Il embarque le bois qu'il a trouvé en chemin, ainsi que son briquet, et, sans plus d'explication, s'en va avec son fils.

 

Isaac, qui est naïf, mais pas tant que ça, lui demande, en cours de route :

 

"Dis donc, papounet, le bois, le briquet, tout ça, je comprends bien que c'est pour faire un méchoui…

 

Mais l'agneau, on n'en a pas… Tu comptes faire quoi, sans agneau ?"

 

"tkt, répond Abraham, Dieu pourvoira."

 

Moi, je serais Isaac, je me dirais que mon père est trop confiant…

 

Mais bon, les deux continuent leur route dans la campagne derrière le Campanile.

 

Abraham s'arrête dans la clairière que Dieu lui avait indiquée dans son divin sms.

 

Il construit un joli feu entre quelques briques, comme on le lui avait appris à faire aux scouts,

 

dispose bien soigneusement le journal de la veille (Nazareth-Infos, il est abonné depuis des années) roulé en boule,

 

y ajoute le petit bois, met le feu, attend que ça prenne,

 

balance quelques grosses bûches…

 

et chope son fils Isaac, essaie de l'égorger avec un long couteau pointu, pour le mettre à griller sur le barbecue!

 

Il est fou, le mec : faire griller son fils comme une vulgaire saucisse!

 

Sans les herbes aromatiques, en plus!

 

Voyant le massacre, l'ange du Seigneur, d'une poigne de fer, retient le bras d'Abraham :

 

"Eh, mais, ça va pas, la tête? Et les épices? tu as oublié les épices!

 

De toute façon, Dieu ne t'as jamais demandé de sacrifier ton fils

 

(ah non? Abraham n'en est pas convaincu)

 

C'était juste pour rire, pour voir si tu aimais vraiment Dieu."

 

Abraham n'est pas certain d'apprécier la plaisanterie,

 

 pas plus qu'Isaac du reste,

 

mais ils savent que Dieu a parfois un sens de l'humour qui échappe aux humains…

 

"De toute façon, reprend l'ange, tu sais bien que Dieu préfère l'agneau, ou la chèvre, surtout bien juteux.

 

Regarde, là, dans les buissons!"

 

Abraham regarde : il voit un bouc dont les cornes sont empêtrées dans le feuillage du buisson.

 

Une aubaine : il n'y a plus qu'à s'approcher, et à lui flanquer un bon coup d'Opinel en travers du gosier!

 

(puis à le dépêtrer du feuillage du buisson, mais ça, après tout ce qu'il vient de vivre, pour Abraham, c'est du boulot de boy-scout).

 

Il zigouille donc ce pauvre bouc, et l'offre à Dieu

 

(Dieu préfère les côtelettes d'agneau, mais il ne crache quand même pas sur un méchoui de bouc, c'est plus fort comme goût, mais ça lui plaît quand même).

 

Dieu est content, il remercie bien poliment Abraham et Isaac

 

(qui se dit qu'il est passé pas très loin de l'élimination définitive dans la coupe du monde de Dieu)

 

et Dieu remonte sur son nuage, histoire de digérer en paix.

 

Mais il se rend compte qu'avec tout ça, il a oublié de dire une truc à son pote Abraham.

 

Il envoie donc un ange-sms, pour lui laisser un texto :

 

"T'été pré à me donner ton fils. Mci, mec.

 

Moi je te donnerai une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et le sable de la mer

 

(il se répète, là, Dieu)

 

Et le monde entier sera béni parce que tu m'auras écouté

 

Et je te laisse, j'ai plus de crédit."

 

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