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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 20:58

Jésus a de plus en plus de succès, avec ses histoires, ses miracles et sa critique du politique (tiens, lui aussi, déjà?), si bien que ça suscite pas mal de jalousie, surtout dans les rangs des autorités religieuses.

 

Qui décident que ce type-là, il faudrait le faire taire. Définitivement.

 

Alors, le diable, qui est toujours du côté de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir, décide de leur donner un petit coup de main.

 

Et il entre dans la tête de Judas, qui est un des 12 copains attitrés de Jésus.

 

Judas, plein de Satan, s'en va trouver les grands prêtres des juifs (les évêques de l'époque), et discute avec eux sur le meilleur moyen de choper Jésus.

 

Les grands prêtres sont tout contents, et "Tope-là, mon gars, trente deniers si tu nous dis quand et comment mettre le grappin sur cet agitateur."

 

Trente deniers, c'est pas rien : presque 2 ans de salaire d'un ouvrier en Palestine au premier siècle.

 

(José Bové peut se faire du souci pour ses "amis" : pour 30.000 €, il y en a bien l'un ou l'autre qui sera prêt à faire pareil…).

 

Voilà que c'est justement la Pâque (au singulier, celle des juifs, celle qui commémore la sortie d'Égypte. Celle des chrétiens, ce sera pour plus tard, et ne me demandez pourquoi elle est au pluriel, je n'en sais rien).

 

Jésus dit à deux de ses meilleurs potes, Pierre et Jean : "Il faut qu'on se trouve un endroit pour fêter la Pâque".

 

"Oui, mais où ?, disent les deux. Depuis qu'on te connaît, on est un peu sdf…"

 

Jésus leur répond : "Allez en ville, et dès que vous y serez, un mec viendra à votre rencontre. Vous ne pourrez pas le louper : il portera une cruche d'eau sur l'épaule."

 

Ça peut paraître idiot, comme signe de reconnaissance, mais à cette époque, la corvée eau, c'était pour les femmes…

 

"Suivez-le, et quand il entrera dans une maison, vous direz au proprio : “Le Maître te fait dire qu'il veut fêter la Pâque chez toi”.

 

Alors, le proprio vous montrera un belle salle à l'étage. C'est là que vous ferez les préparatifs.

 

Et n'oubliez pas l'agneau : vous savez que je suis comme mon Père-qui-est-aux-cieux, j'adore la côtelette d'agneau juste cuite à point"

 

Bon, Pierre et Jean obéissent, font tout bien comme il faut, si bien que le soir, voilà les 13 amis réunis à table.

 

Jésus est un peu tristounet. Il sait que c'est la dernière fois qu'il fait la fête avec ses copains.

 

Alors, pendant le repas, il prend un bout de pain, remercie Dieu, comme tout bon juif, le montre à ses copains, et leur dit :

 

"Vous voyez ce pain ? Et bien, c'est comme si c'était mon corps…"

 

Et crac, il le coupe en petits bouts : "mon corps qui va être mis en morceaux pour vous. Partagez-le vous entre vous."

 

Puis, il prend un verre de vin, remercie à nouveau Dieu (et Noé au passage, qui a quand même inventé le vin, et la cuite qui va avec…), et dit :

 

"Vous voyez ce vin ? Et bien c'est comme mon sang : il va gicler et arroser tout le monde. Buvez tous, partagez-le vous aussi, et pas de dispute, il y en aura pour tout le monde!

 

Faites ça pour moi, en en ma mémoire. Chaque fois que vous mangerez du pain et boirez du vin, hein, pas seulement aux grandes occasions".

 

(Là-dessus, il n'a pas été très écouté, Jésus).

 

Jésus, qui a visiblement envie de causer, ce soir-là (ou qui veut vider son sac), poursuit :

 

"Mais je vous préviens : il y a ici, autour de cette table, un gars qui s'apprête à me livrer. Malheur à lui : il aurait mieux valu qu'il ne naisse pas, ce gars!"

 

Tout le monde commence à se regarder d'un air suspicieux : de qui il parle?

 

Sauf Judas, qui fait semblant de récupérer une mouche en train de se noyer dans son verre de pinard…

 

Jésus dit à Pierre : "Toi, comme t'es pas très malin, j'ai beaucoup prié pour toi, pour que tu aies la foi.

 

Pour l'instant, ça ne sert pas à grand-chose, mais quand je ne serai plus là, c'est toi qui devras affermir la foi des autres."

 

Pierre, indigné, répond : "Dis donc, Jésus, tu le sais bien : avec toi, pour toi, je suis prêt à aller en prison, et même à mourir!"

 

Jésus rigole doucement : "Pierrot le fou, avant que le coq ait chanté, tu auras trois fois nié me connaître, c'est moi qui te le dis, tu peux en être certain."

 

Mais Pierre jure ses grands dieux que non (ça commence bien, tiens!).

 

Jésus continue (le vin lui délie la langue, on dirait) : "Vous vous souvenez, au début ? Je vous avais interdit de prendre quoi que ce soit pour la route : ni sac, ni sandale, ni bourse (celle-là, il l'a donnée à Judas, c'était pas malin de sa part, je trouve. M'enfin, passons), ni manteau, ni épée?"

 

"Ouais, qu'ils répondent, même qu'on s'est passablement gelés, sans manteau et sans sandales, surtout l'hiver…"

 

"Eh bien maintenant, je vous dis d'acheter une épée, c'est le moment!"

 

"Ben tiens, on en a juste deux, là, disent les disciples".

 

"OK, ça suffit, dit Jésus. Et maintenant, allons-y, les choses sérieuses ne font que commencer".

 

Et les choses sérieuses, c'est pour la prochaine fois.

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commentaires

J
<br /> Il y a 2 façons d'écrire Pâques ? Au singulier et au pluriel. Tiens donc...<br /> Je dormirais moins bête, ce soir.<br /> <br /> C'est le repas de la Cène, non, que tu nous contes là, n'est-ce pas ? Il va y avoir du grabuge, alors, si ma mémoire est bonne. J'attends la suite, alors.<br /> <br /> Bonne journée, Betty, et bisous du renard.<br /> <br /> <br />
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