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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 20:31


Voilà trois mois que Moïse a entraîné les Hébreux dans un trekking en plein désert, dans le but avoué de les faire sortir d'Egypte, où ils étaient esclaves,

 

et des les amener jusqu'en Canaan (futur Israël), la terre que Dieu leur avait promise depuis Abraham (ça fait un bail, mais Dieu n'oublie jamais ses promesses, il n'a qu'une parole).

 

Au bout de trois mois, ils glandent toujours dans le désert, mais ils arrivent enfin au Sinaï, là où il y a une haute montagne

 

(c'est pas le Mont Blanc, mais ça fait quand même 2285m d'altitude, cette collinette).

 

Le peuple décide de camper au pied de la montagne, et Moïse, qui est leur chef, décide quant à lui d'aller faire un petit coucou à son pote Dieu, qui fait parfois un bout de chemin en direction des hommes

 

mais pas trop, alors, il s'arrête souvent au sommet d'une montagne.

 

Moïse se met donc à escalader le mont Sinaï. Purée, c'est pas évident, avec ce soleil : il transpire comme une motte de beurre hors du frigo, mais il finit quand même par arriver en haut.

 

Là, Dieu dit à Moïse : "Redescends, et porte ce message au peuple d'Israël"

 

"Hey, redescends, redescends, qu'il dit Moïse, c'est quoi pour un accueil, ça : je viens à peine d'arriver! Je crève de faim et de soif, en plus.

 

T'aurais pas un truc sympa à grignoter, et une petite bière bien fraîche?"

 

"Ok, dit Dieu, t'énerve pas, j'allais te la donner, ta bière, et aussi quelques olives et des cacahouètes."

 

Moïse fait un peu la tronche : des olives et des cacahouètes, pour un ventre affamé qui cavale depuis trois mois dans le désert, et qui vient de se taper une jolie escalade, c'est un peu short.

 

"Euh, t'aurais pas quelque chose qui tienne un peu plus au corps, genre hamburger-frites, par hasard ?"

 

"Ah non, répond Dieu, mais il me reste quelques côtelettes d'agneau. Ça te dit?"

 

Si ça lui dit, à Moïse ? Oh que oui! Sa dernière côtelette d'agneau remonte à la veille de leur départ d'Egypte, autant dire au déluge.

 

Pendant que Moïse s'empiffre, Dieu lui dit ce qu'il doit dire au peuple :

 

"Bon, voilà, j'ai été sympa avec vous : je vous ai libérés des Egyptiens, et je vous ai portés à travers le désert comme sur les ailes d'un aigle."

 

Là, Moïse, il trouve que Dieu exagère un tantinet : "comme", c'est pas la réalité.

 

En fait, ils se sont tout coltiné à pied, oui, dans le sable du désert, sous un soleil de plomb, et sans grand-chose à se mettre dans le ventre le soir.

 

Mais bon, il ne veut pas vexer Dieu (il a un peu peur que, du coup, Dieu lui piquerait la dernière côtelette d'agneau qui est dans le plat et qui lui fait de l'œil).

 

Alors, il laisse Dieu causer

 

(du temps qu'il cause, il ne mange pas, Dieu est poli : il ne parle jamais la bouche pleine, et donc Moïse en profite, mine de rien, pour subtiliser la dernière côtelette).

 

Dieu poursuit donc : "Au fond, je vous aime bien, vous, mon peuple. Donc, je continuerai à vous protéger.

 

Mais à une condition."

 

"Aie, se dit Moïse, quand Dieu se met à poser des conditions, c'est mal barré. Qu'est-ce qu'il va encore nous inventer?"

 

"Tkt, dit Dieu, c'est juste une alliance que je vais faire avec vous. Une sorte de contrat, quoi. T'es d'accord?"

 

"Attends, dit Moïse, faut que je consulte la base."

 

Il prend son portable, appelle le peuple, et leur transmet la proposition de Dieu.

 

La base se consulte, et accepte le contrat.

 

Sauf qu'ils n'avaient pas encore compris que, dans les contrats, t'as intérêt à tout bien lire avant de signer, même les trucs écrits tout en bas en police 8 et en italique…

 

Puis Dieu dit à Moïse : "Toi et moi, on est copains, mais, vis-à-vis du peuple, je préférerais garder un certain incognito…

 

Alors, voilà, je vais faire venir un nuage, qui empêchera le peuple de me voir, mais pas de m'entendre."

 

Moi, je serais le peuple, je m'en méfierais un peu, de ces cachotteries…

 

Dieu ajoute : "Je viendrai dans trois jours.

 

Mais si les Hébreux ne me verront pas, moi, je les verrai.

 

Et je trouve qu'en ce moment, ils sont un peu pas très propres sur eux.

 

Alors, dis-leur de faire un brin de toilette et de laver leur vêtements, pour dans trois jours."

 

Il croit quoi, Dieu ? Qu'il y a des pressings à chaque coin de dunes, et des douches derrière le moindre palmier, dans le désert?

 

"Il faudra aussi que tu leur dises de ne pas approcher de la montagne, sous peine de mort : c'est MA montagne, et j'aime pas qu'on piétine mes plates-bandes!"

 

(il a un sens aigu de la propriété, Dieu, des fois).

 

"Et en plus, pas de relations sexuelles pendant trois jours :

 

il faut que vous soyez chastes comme des footballeurs lors de la coupe du monde, pour garder toute votre vigueur et votre énergie à écouter mes divines paroles."

 

Je ne suis pas certaine que, sur ce coup-là, il ait été entendu, en tout cas pas dans une certaine équipe tricolore…

 

Et effectivement, le troisième jour, Dieu se manifeste au peuple :

 

le matin, il y a comme des voix, des éclairs, une nuée qui recouvre la montagne,

 

et on entend un bruit comme celui d'une vuvuzela assourdissante ; dans le camp, tout le peuple se met à trembler et à se boucher les oreilles.

 

Tout le peuple se rue devant la montagne, dans l'espoir de voir Dieu. Ça leur fait un effet foot, quoi…

 

Pas de chance : il y avait ce matin-là un brouillard pire qu'à Londres au mois de novembre.

 

Par contre, on aurait dit que les vuvuzélas s'étaient multipliées par cent, voire par mille, tellement ça faisait de potin.

 

Le seul qui semblait ne pas en être incommodé, c'était Moïse.

 

Faut dire qu'il avait eu la bonne idée de débrancher son sonotone.

 

Du coup, les vuvuzélas, pour lui, c'était juste comme si une mouche lui zonzonnait autour (veinard, va!).

 

Dieu dit à Moïse : "Monte, et puis redescends dire aux Hébreux de monter vers moi. Puis, remonte avec eux."

 

"Dieu, t'es sûr que tu te sens bien ? Tu viens de me dire, il y a pas plus tard que trois jours, que personne n'avait le droit de toucher à cette montagne, et maintenant, tu voudrais les faire monter dessus?

 

En plus, moi, je refuse de faire tous ces allers-retours : c'est plus de mon âge!"

 

"Tiens, j'ai dit ça, il y a trois jours, dit Dieu ? On devait en être à la quatrième bière, parce que je ne me rappelle plus trop…

 

Mais bon, OK, monte seulement avec ton frère Aaron, et je vous dirai ce que j'ai écrit dans mon contrat.

 

Je suis assez fier de ce contrat, d'ailleurs, j'ai décidé d'appeler ça les dix commandements…

 

Pas mal, hein, comme titre, pour un film ?"

 

Ben, justement, le scénario du film, c'est pour la prochaine fois.

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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 07:45

 

Or donc, Abraham a enfin réussi à avoir un fils de Sarah (mais est-il vraiment son fils? La question reste en suspens, cf. l'histoire "Naissance d'Isaac", auto-pub).

 

Toujours est-il qu'Isaac grandit, pas toujours en sagesse, mais Abraham et Sarah, bien que vieux, arrivent tant bien que mal à canaliser l'énergie du gamin.

 

Jusqu'au jour où Dieu se décide à reprendre contact avec Abraham.

 

Il l'appelle sur son portable. Quand Abraham voit s'afficher le n° de Dieu, il se dit que les ennuis recommencent :

 

quand Dieu te téléphone, c'est soit que tu as fais une c*******, soit qu'il a un de ces plans qui n'appartiennent qu'à lui.

 

En tous les cas, c'est pas bon signe…

 

Dieu dit donc : "Allo, Abraham? C'est moi!"

 

Abraham répond : "Salut, Dieu. Comment va, sur ton nuage? Tu as envie d'un petit pastis, d'une petite côtelette, ou quelque chose du genre?"

 

Dieu dit : "Pas vraiment, je voulais juste m'assurer qu'on est toujours amis".

 

"Bien sûr, qu'on est toujours amis", réplique Abraham (il se gaffe, avec Dieu, c'est qu'il est susceptible, question amitié).

 

"Dans ce cas, prouve-le, dit Dieu : prends ton fils Isaac, ton fils chéri, et pars avec lui pour le pays de Moriyya

 

(c'est où? Quelque part au Lésotho, ou quoi? Abraham n'en sait rien)

 

Et là, tu l'offriras en sacrifice pour me prouver que tu m'aimes."

 

Abraham n'y croit pas : voilà environ un demi-siècle que Dieu n'arrête pas de lui répéter qu'il lui donnera un fils,

 

Et, au passage, une descendance plus nombreuse que les étoiles du ciel,

 

Voilà qu'il lui passe par la tête de la lui enlever, sa descendance!

 

"Et dis donc, Dieu, t'es sûr de ton coup, là? C'est pas un peu gonflé, ce que tu me demandes là?"

 

"Abraham, tu ne discutes pas, et tu y vas. J'ai mes raisons. Exécution!"

 

Bon, bon, Abraham a déjà appris depuis longtemps qu'il ne faut jamais discuter avec Dieu (ou alors, il faut prévoir une bonne réserve de pastis)

 

Il se met donc en route le lendemain à l'aube, harnache son âne Planplan, et part avec deux serviteurs et son fils Isaac.

 

En chemin, il trouve du vieux bois sec, qu'il embarque après l'avoir coupé en bûchettes, et continue son trajet en suivant l'itinéraire que Dieu lui avait indiqué par sms.

 

Le troisième jour, il aperçoit le lieu du rendez-vous.

 

Ça ressemblait à un Campanile, où tu peux te faire un grill en partant en vacances.

 

Abraham dit à ses deux serviteurs : "Restez donc sur le parking avec l'âne, moi je pars avec le gamin.

 

On a un besoin pressant, mais on est de retour dans pas longtemps."

 

Tu parles de besoin pressant! Il est un peu dissimulateur, Abraham.

 

Il embarque le bois qu'il a trouvé en chemin, ainsi que son briquet, et, sans plus d'explication, s'en va avec son fils.

 

Isaac, qui est naïf, mais pas tant que ça, lui demande, en cours de route :

 

"Dis donc, papounet, le bois, le briquet, tout ça, je comprends bien que c'est pour faire un méchoui…

 

Mais l'agneau, on n'en a pas… Tu comptes faire quoi, sans agneau ?"

 

"tkt, répond Abraham, Dieu pourvoira."

 

Moi, je serais Isaac, je me dirais que mon père est trop confiant…

 

Mais bon, les deux continuent leur route dans la campagne derrière le Campanile.

 

Abraham s'arrête dans la clairière que Dieu lui avait indiquée dans son divin sms.

 

Il construit un joli feu entre quelques briques, comme on le lui avait appris à faire aux scouts,

 

dispose bien soigneusement le journal de la veille (Nazareth-Infos, il est abonné depuis des années) roulé en boule,

 

y ajoute le petit bois, met le feu, attend que ça prenne,

 

balance quelques grosses bûches…

 

et chope son fils Isaac, essaie de l'égorger avec un long couteau pointu, pour le mettre à griller sur le barbecue!

 

Il est fou, le mec : faire griller son fils comme une vulgaire saucisse!

 

Sans les herbes aromatiques, en plus!

 

Voyant le massacre, l'ange du Seigneur, d'une poigne de fer, retient le bras d'Abraham :

 

"Eh, mais, ça va pas, la tête? Et les épices? tu as oublié les épices!

 

De toute façon, Dieu ne t'as jamais demandé de sacrifier ton fils

 

(ah non? Abraham n'en est pas convaincu)

 

C'était juste pour rire, pour voir si tu aimais vraiment Dieu."

 

Abraham n'est pas certain d'apprécier la plaisanterie,

 

 pas plus qu'Isaac du reste,

 

mais ils savent que Dieu a parfois un sens de l'humour qui échappe aux humains…

 

"De toute façon, reprend l'ange, tu sais bien que Dieu préfère l'agneau, ou la chèvre, surtout bien juteux.

 

Regarde, là, dans les buissons!"

 

Abraham regarde : il voit un bouc dont les cornes sont empêtrées dans le feuillage du buisson.

 

Une aubaine : il n'y a plus qu'à s'approcher, et à lui flanquer un bon coup d'Opinel en travers du gosier!

 

(puis à le dépêtrer du feuillage du buisson, mais ça, après tout ce qu'il vient de vivre, pour Abraham, c'est du boulot de boy-scout).

 

Il zigouille donc ce pauvre bouc, et l'offre à Dieu

 

(Dieu préfère les côtelettes d'agneau, mais il ne crache quand même pas sur un méchoui de bouc, c'est plus fort comme goût, mais ça lui plaît quand même).

 

Dieu est content, il remercie bien poliment Abraham et Isaac

 

(qui se dit qu'il est passé pas très loin de l'élimination définitive dans la coupe du monde de Dieu)

 

et Dieu remonte sur son nuage, histoire de digérer en paix.

 

Mais il se rend compte qu'avec tout ça, il a oublié de dire une truc à son pote Abraham.

 

Il envoie donc un ange-sms, pour lui laisser un texto :

 

"T'été pré à me donner ton fils. Mci, mec.

 

Moi je te donnerai une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et le sable de la mer

 

(il se répète, là, Dieu)

 

Et le monde entier sera béni parce que tu m'auras écouté

 

Et je te laisse, j'ai plus de crédit."

 

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 20:54

Un jour, Dieu qui s'ennuyait ferme sur son nuage (qui n'existait pas encore, d'ailleurs), laissa errer son regard sur l'immensité du cosmos.

Son jugement fut sans appel : c'était le b*** complet, un vrai tohu-bohu!

"Non, je ne peux pas laisser ça comme ça, qu'il se dit Dieu. Si jamais j'ai de la visite, j'aurais l'air de quoi, avec un cosmos pas rangé propre-en ordre?

Bon, faut que je m'active, ça commence à me taper sur mes divins nerfs, tout ce bazar! Je vais faire un grand nettoyage de tout ça, genre big-bang.

Et d'abord, pour commencer, on n'y voit rien, dans ce foutu cosmos : lumière!"

Et la lumière fut.

"Ah, dit Dieu, on y voit déjà plus clair."

Et comme Dieu aime bien que chaque chose soit bien étiquetée, bien à sa place

(il doit être suisse, Dieu),

il sépare la lumière des ténèbres, et il prend une décision lourde de conséquences :

la lumière, il l'appelle "jour", et les ténèbres "nuit".

Pas con, le mec…

Pas con du tout, parce que du coup, il y eut un soir, et il y eut un matin. Donc, ce fut le premier jour du monde…

Dieu commençait à trouver que, dans le fond, faire du rangement, c'était assez amusant

(s'il veut, il peut venir assouvir ses soifs de rangement chez Betty, il aura de quoi meubler ses loisirs…)

Alors, il continue ; il se dit : "Bon, toutes ces étoiles et ces astres qui se baladent n'importe où, ça fait quand même négligé".

Il rassemble donc toutes les étoiles et les astres en un seul lieu, en l'air, et, comme il est toujours aussi maniaque de mettre des noms sur les choses, il décide que cette zone-là s'appellera "ciel".

(c'est le deuxième jour, et il avait vu à la télé l'émission de Dechavanne, il lui pique le nom, sans même lui demander de droits d'auteur).

D'ailleurs, pourquoi il demanderait des droits d'auteur, hein : l'auteur du monde, jusqu'à preuve du contraire, c'est lui, pas Dechavanne.

Dieu sent tout à coup comme une sorte d'humidité qui traverse ses baskets. Il regarde ses pieds :

horreur : de la flotte partout! Or, Dieu déteste avoir les pieds mouillés, ça lui donne le rhume de cerveau.

Il empoigne alors sa serpillière, et éjecte toute la flotte de son céleste palais. Il appelle la flotte "mer", et son palais "terre".

"Enfin au sec", se dit-il, en jetant un vieux kleenex, et en reniflant encore une fois ou deux.

Dieu se rend compte que ça fait du bien, et il décide que c'est bon, de vivre au sec.

Mais bon, toute cette terre nue, grise et plate, ça le déprime un peu, alors, il décide de faire un peu de coloriage.

Il dit : "Là, j'aimerais bien un peu de verdure, de l'herbe, des arbres, surtout des avec des fruits (tiens, des pommes, c'est bien, des pommes, ça fait joli en logo)

et puis là, tiens, un petit parterre de fleurs. Allez, zou, exécution!"

Et ce fut comme ça. C'était joli comme tout, bucolique, plaisant à voir.

Dieu voit que c'est bien, il est content. C'est le troisième jour.

"Ben dis donc, qu'il se dit, avec un peu d'entraînement, je vais arriver par faire des trucs très sympas, moi!"

Du coup, le lendemain, il met toute la gomme :

il se dit : "Bon, maintenant que, le premier jour, j'ai rangé toutes ces étoiles et ces astres dans la même compartiment, faudrait peut-être voir à ce que ça me serve à quelque chose.

Alors, on dira que les étoiles, ça servira pour déterminer les mois et les saisons, la latitude et la longitude

Et les astres, pour dire quand c'est le jour et quand c'est la nuit, quand c'est le moment du dodo et celui de bosser

(sauf pour les chouettes et les chauve-souris, mais ça, comme il ne les avait pas encore créées, il s'en foutait un peu).

"Ah, c'était une bonne idée, ça, se réjouit Dieu : je vais pouvoir dire que c'est le quatrième jour."

Et ce fut donc le quatrième jour, foi de Dieu.

(et ne me demandez pas pourquoi il y a eu trois jours avant que Dieu se décide de faire des jours et des nuits :

je serai tentée de répondre que Dieu est un peu lent à réagir, mais ça ne lui ferait pas plaisir.)

Dieu regarde avec un brin de satisfaction tout ce qu'il vient de faire : c'est bien!

Oui, mais c'est pas très animé, tout ça : tout ce ciel bleu, sans rien dedans, toute cette mer bleue

(tiens, il a manqué d'imagination, sur ce coup, faire le ciel et la mer de la même couleur, j'aurais cru qu'il serait plus inventif).

Mais passons, tout le monde peut avoir ses moments de faiblesse, même Dieu.

N'empêche qu'il a une idée de génie : il dit :

"Tiens, dans le ciel, je verrais bien des oiseaux, qui volètent joyeusement, et dans les mer, des gros monstres marins, genre des baleines ou des serpents de mer, qui font peur aux touristes en Ecosse."

Dieu fait tout ça, regarde, et voit que c'est bon. Alors, il dit à toutes ces créatures : "Allez-y, soyez féconds, reproduisez-vous, multipliez-vous, et remplissez la terre".

Il avait omis de préciser de ne pas emplir la tête de scénaristes sadiques, qui s'empressèrent de produire des films comme

"Les oiseaux", "Le bal des vampires", "Les dents de la mer", "Arachnophonia" et autres horreurs propres à provoquer des nuits blanches,

Ce fut le cinquième jour.

Les horribles bestioles attendirent la nuit, mais mirent (malheureusement) l'ordre de Dieu à exécution (surtout les araignées).

Dieu dit : "Maintenant que j'ai décoré le ciel et la mer, attaquons-nous à la terre (oui, Dieu se parle au pluriel de majesté, quand il est très content de lui…)

Alors, sur cette terre, qu'est-ce que je vais bien pouvoir y mettre, pour que ça fasse joli?

Ah, des grosses bêtes pas méchantes, des bestioles rien que pour embêter Betty

(il conçut donc le concept "araignée", s'amusant follement à l'idée de la réaction de générations d'êtres humains de sexe féminin),

Et des bêtes sauvages (spécialement customisées pour le plaisir de générations d'êtres humains de sexe masculins avides de safari).

Dieu fait donc tout ça, mais il se dit que dans un zoo comme celui qu'il vient de monter, il faut quand même un gardien.

Sinon, ce sera le b***, et il n'a pas du tout envie de descendre toutes les cinq minutes pour régler des querelles de voisinage.

Il réfléchit un long moment : c'est que, en 5 jours, il a déjà abattu pas mal de boulot, trouvé des tas de concepts inédits.

Il faut qu'il frappe un grand coup, à présent.

Et, effectivement, il se frappe un grand coup, sur le front :

"Suis-je bête (mais non, c'est de l'auto-dérision, je ne suis pas bête, puisque je suis Dieu!).

Je sais! Je vais faire l'être humain!"

Je ne suis pas certaine que c'était sa meilleure idée, à Dieu…

"Alors, on va dire qu'il va nous ressembler (là, Dieu continue à ressentir les effets du syndrome Louis XIV)

et qu'il sera comme nous : lui aussi, il sera le chef de tout ce zoo que j'ai créé.

Sauf que le chef en chef, ce sera toujours moi, non, mais des fois!

Donc, Dieu crée l'homme et la femme à son image : des petits chefs qui vont passer leurs nerfs sur ces pauvres bestioles qui n'ont pas demandé à naître.

Dieu dit : "C'est pas tout ça, les gars, mais une équipe de deux, pour surveiller toute cette création, c'est un peu short.

Alors, go, allez-y, permission de minuit :

reproduisez-vous, soyez féconds, et remplissez toute la terre! Et surveillez bien tous les animaux que j'y ai mis.

Et puisque tout travail mérite salaire, vous pourrez manger de tous les fruits et les légumes que j'ai fait pousser :

les radis sont mûrs, les salades aussi, les framboises et les fraises ne vont pas tarder.

Dieu se sent très fier de lui : il prend de l'altitude, regarde tout bien ce qu'il a fait, et se dit :

"C'est bien. C'est très bien, même, en toute modestie."

Ça, c'était le sixième jour.

Dieu se dit : "Je pense que j'ai bien bossé, et que je mérite une petite, mais divine sieste."

Alors, il se retira sur son nuage, décida d'arrêter son rp, et de décréter qu'il était temps d'aller se reposer.

Et comme c'est Dieu, il décide au passage, que le repos du dimanche, c'est sacré!

Et que si les témoins de Jéhovah viennent sonner à la porte de son nuage, il sait déjà comment il les recevra : avec un autocollant "Je donne mon sang"!

Voilà, c'est tout pour la création, en tout cas pour cette version. Il en existe une autre, mais c'est pour une prochaine fois…

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 07:13

 



  Bonjour, m'sieurs-dames, je me présente : mon nom est Lapôtre. Paul Lapôtre. Je suis inspecteur de police.

 

Enfin, je devrais plutôt parler de tout ça au passé, car depuis cette étrange rencontre, ma vie d'avant, elle ne compte plus vraiment…

 

j'ai même changé de nom, histoire de faire table rase du passé : avant, je m'appelais “Saul Detarse”…

 

Vous avez un peu de temps ? Oui ? Parfait, alors, si vous voulez, je vous raconte tout ça.

 

Avant cette rencontre donc, j'étais l'inspecteur de police le plus célèbre de tout Jérusalem, et même plus loin que ça, en toute modestie.

 

Faut dire que j'avais mis toutes les chances de mon côté : Hébreu fils d'Hébreux (de la tribu de Benjamin, c'est vous dire !), Pharisien fils de Pharisien ;

 

j'ai fait mes classes auprès du grand Gamaliel, le juriste le plus célèbre de l'époque, peut-être même de tout les temps.

 

La loi ? Je la connaissais par cœur. Le règlement ? Je l'appliquais à la lettre, sans aucun état d'âme.

 

Bref, un pedigree irréprochable. Un champion de la Loi, je vous dis, msieurs-dames.

 

Et maintenant, je suis un hors-la-loi… rejeté par ceux-là même en qui j'avais mis toute ma confiance… Enfin, bref, passons.

 

J'avais entendu parler d'une bande de loubards, qui foutait la pagaille à Jérusalem, et même au-delà.

 

Entre eux, ils s'appelaient “frères”, mais nous, on les surnommait “chrétiens”, parce qu'ils prétendaient que leur chef était un certain Jésus, dont le nom de code était “Christ”.

 

Un drôle de type, d'ailleurs. Je le connaissais de réputation, ce Jésus,

 

et je dois dire que j'ai été plutôt content d'apprendre qu'il avait été crucifié à Jérusalem, et de savoir que cet agitateur avait enfin été réduit au silence.

 

Mais sa bande de copains, ses disciples, comme ils disaient, ont monté tout un scénario, et ont fait croire à des tas de gogos que ce Jésus, et bien, il n'était pas mort !

 

Dieu l'avait ressuscité des morts, qu'ils disaient !

 

Ils avaient si bien réussi à embobiner les naïfs que cette bande, au lieu de se dissoudre après la mort de leur chef, avait au contraire pris de l'ampleur, et gagnait de plus en plus de terrain.

 

C'est qu'ils n'étaient pas inoffensifs, voyez-vous, m'sieurs-dames, ces gens : ils avaient beau prêcher l'amour du prochain, c'étaient de dangereux rebelles.

 

Ils ne respectaient plus rien, à part leur Jésus, et disaient que la loi, ça n'a pas d'importance. Vous vous rendez compte ? La loi, pas d'importance !

 

J'ai donc été trouver le commissaire principal (Granprêtre, c'était son nom), et je lui ai demandé de me mettre sur l'enquête.

 

Non seulement il était ravi de mon initiative, mais il m'a donné carte blanche :

 

j'avais les pleins pouvoirs, je pouvais embastiller et soumettre à la question tous les chrétiens qui me tombaient sous la main !

 

J'avais appris, par un indic, qu'un nid d'agitateurs chrétiens sévissait à Damas.

 

J'ai donc décidé de frapper un grand coup là-bas, et je me suis mis en route pour Damas.

 

À ce propos, d'ailleurs, m'sieurs-dames, il faut que je vous dise une chose : tout ce que les peintres ont pu raconter à mon sujet est totalement faux :

 

non, je n'étais pas à cheval !

(à part sur le règlement…)

 

Je ne suis pas de ceux qui aiment parader sur un fougueux étalon arabe, qui caracole et qui lève la jambe plus haut qu'une danseuse du Crazy-Horse, moi, m'sieurs-dames !

 

Quand je partais sur une enquête, je préférais prendre ma fidèle Deux-Bœufs (la “Deub”, comme on disait), peut-être moins rapide, mais tellement plus sûre.

 

Bref, je m'étais mis en route, et j'avais embarqué à mes côtés quelques jeunes flics motivés, ainsi que mon chauffeur préféré, ce brave Bouvier.

 

C'est vrai qu'on n'avançait pas très vite.

 

Je dis à Bouvier : “Dis donc, tu ne pourrais pas la pousser un peu, cette charrette ? à cette allure-là, on n'y sera pas avant un moment.”.

 

“Ben, c'est que c'est pas évident, me répond Bouvier : elle a tendance à se rebiffer contre l'aiguillon…”.

 

On finit quand même par s'approcher de Damas (il était quoi ?, pas loin de midi), quand tout à coup, une lumière éblouissante m'a comme enveloppé !

 

Ça peut vous paraître bizarre, m'sieurs-dames, et pourtant c'est la stricte vérité : une lumière éblouissante, j'peux pas dire mieux !

 

J'ai pensé une fraction de seconde : “Zut, on s'est fait flasher !”

 

J'en tombe de saisissement de ma Deub, complètement sonné :

 

j'aurais jamais pensé que j'allais un jour choper un excès de vitesse avec cette vieille Deub !

 

J'entends alors une voix qui me dit en hébreu (je m'en souviens très bien, que c'était de l'hébreu) :

 

“Saul, Saul, pourquoi tu me persécutes ?” Moi, je réponds : “Qui es-tu, Seigneur ?”

 

Il me répond : “C'est moi, Jésus, celui que tu persécutes. Mais debout, relève-toi, et va en ville : là-bas, on te dira ce que tu dois faire.”

 

Me voyant tombé de la Deub, voilà Bouvier et les autres qui s'affolent : “Mais qu'il nous fait là, Lapôtre ? Il est tombé dans les pommes, ou quoi ?”

 

Et ils se mettent à me secouer comme un pommier !

 

Faut dire, m'sieurs-dames, que la lumière, ils l'avaient vue, mais la voix, y a que moi qui l'avais entendue…

 

Alors, il pensaient que j'avais eu un malaise à cause de cette lumière.

 

Toujours est-il que, malaise ou pas, j'étais devenu complètement aveugle, m'sieurs-dames : le black total ! Je ne me voyais même plus les mains !

 

Mes camarades m'ont aidé à me relever et à remonter dans la Deub, et m'ont conduit à Damas, chez un collègue policier qui habitait dans la Rue Droite.

 

Trois jours, m'sieurs-dames, trois jours que je suis resté sans rien voir, complètement aveugle, presque mort.

 

Trois jours, sans rien manger ni boire, comme en catalepsie…

 

Jusqu'au moment où un certain Ananias, un de ces chrétiens, est entré dans la maison, et m'a dit :

 

“Saul, mon frère (quand je l'ai entendu m'appeler son “frère”, j'ai failli m'étrangler, et j'aurais vu rouge si je n'avais pas été plongé dans la nuit noire !),

 

Saul, mon frère, c'est Jésus qui m'envoie, pour que, grâce à lui, tu retrouves la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit.”

 

Le Saint-Esprit, à cette époque-là, je ne savais pas trop ce que c'était, moi, sauf que je savais que ces chrétiens n'avaient que ce mot à la bouche, que c'était pour eux le signe qu'ils appartenaient à la bande…

 

Mais retrouver la vue, ah, ça oui, je le voulais ! Alors, j'ai laissé faire cet Ananias…

 

Dès qu'il a posé les mains sur moi, il y a comme des écailles qui me sont tombées des yeux, et j'ai retrouvé la vue !

 

Parfaitement, m'sieurs-dames, comme ça, en un clin d'œil, si je peux me permettre !

 

Après ça, je peux vous dire que j'y ai cru, à leur Jésus Christ !

 

C'est même devenu mon Jésus Christ, et depuis, interdiction à quiconque de dire du mal de lui !

 

J'ai reçu le baptême, j'ai mangé, et j'ai repris des forces.

 

Et depuis, ma vie a changé, m'sieurs-dames, j'peux même pas vous dire comment :

 

j'suis plus inspecteur de police, je suis devenu missionnaire, et je sillonne tout le continent pour faire comprendre à tous que Jésus est bien le Christ…

 

Ah, encore une chose : comme je vous le disais, j'ai changé de nom : je m'appelais Saul, mais maintenant, mon nom, c'est Paul.

 

Vous me direz, il y a juste une lettre de différence…

 

… oui, m'sieurs-dames, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup…

 

Allez, m'sieurs-dames, faut que je m'en aille, maintenant. Et souvenez-vous : mon est Lapôtre. Paul Lapôtre. A vot' service, m'sieurs-dames !

 

 

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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 20:45

À Pâques, donc, le vendredi, Jésus est mort crucifié. Et ressuscité, par la même occasion, le dimanche.

 

Personne n'y croyait vraiment. Sauf quelques-uns qui prétendaient l'avoir vu vivant, sur une route entre Jérusalem et Emmaüs.

 

En route pour aller serrer la main de l'abbé Pierre.

 

(pour plus d'infos, vous rapporter au récit: "Mais où est donc passé Jésus?")

 

N'empêche qu'un beau jour, alors que tous les copains de Jésus sont réunis, voilà t'y pas que, pof, soudain, le voilà qui se pointe!

 

Il leur dit: "Salut, les gens!"

 

Les disciples ont quand même un peu la trouille;

 

ils se disent: "on rêve, c'est un esprit, qu'on est en train de voir là, ou au mieux son corps astral, mais c'est pas lui, impossible!

 

il est entré comment, d'abord? Toutes les portes et les fenêtres sont fermées!"

 

Jésus leur dit: "Quoi, vous avez l'air étonnés de me voir? Limite même pas contents. Pourquoi vous trouvez bizarre que je sois là?"

 

"Ben, parce que t'es censé être mort… et puis, on sait pas, c'est une impression étrange: on dirait que c'est toi, et en même temps pas toi. Un peu comme si t'étais ton frère!"

 

Là, ils ont quand même raison sur un point: puisque Jésus se disait le frère de tout le monde, pourquoi il n'aurait pas pu être son propre frère, hein?

 

Déjà qu'il est le fils de Dieu, et celui de Joseph (au moins; pour plus de détails sur les pères putatifs de Jésus, voir les récits sur sa naissance, merci.)

 

Il leur dit: "Regardez mes pieds et mes mains, bande de sceptiques!"

 

Ils regardent: effectivement, on voit nettement les trous des clous. Donc, c'est lui (sauf s'il a un frère vraiment atteint psychologiquement, et qui aime s'auto-mutiler).

 

"En plus, touchez-moi."

 

Ils touchent, mais prudemment.

 

"Ben vous sentez bien, c'est bien de la chair et des os, je ne suis pas un fantôme, quand même!"

 

Ils sont tout contents, mais quand même encore passablement incrédules

 

(surtout un certain Thomas, dont Luc ne parle pas, sans doute qu'il ne voulait pas faire de peine à son pote Thomas…)

 

Jésus continue, histoire de bien enfoncer le clou

 

(euh, ce n'est, en la circonstance, peut-être pas vraiment l'expression adéquate, mais comme dirait Ponce Pilate: ce que j'ai écrit, j'ai écrit).

 

"Vous auriez pas un petit quelque chose à grignoter? continue Jésus. C'est que j'ai rien mangé depuis Vendredi Saint, moi!"

 

Or, on n'a jamais vu un esprit ou un fantôme réclamer à manger.

 

Là-dessus, les copains de Jésus, ils commencent à se dire qu'ils ne sont pas victimes d'une hallucination collective.

 

Ou alors, s'ils le sont, c'est qu'ils sont tous atteints grave…

 

"Bah, dit un, on a bien un peu de poisson grillé. Désolés, hein, on ne savait pas que t'allais débarquer, on n'a pas fait les courses, c'est tout ce qu'il reste."

 

Du poisson grillé… Jésus aurait préféré une belle entrecôte d'agneau.

 

Mais bon, quand t'as plus bouffé depuis 40 jours, tu fais pas le difficile.

 

Il prend donc le poisson grillé, et se met à le manger devant eux.

 

Non sans y aller de son petit commentaire: "Ouais, pas mauvais, mais pas aussi bon que celui de ma maman: ça manque un peu d'épices, que je trouve, perso."

 

Un peu gonflé, Jésus: il débarque à l'improviste, et il chipote sur ce qu'on lui sert à manger!

 

Quand on pense que des générations de mamans ont seriné à leurs enfants: "Mange ce qu'on te donne, sans quoi le petit Jésus ne va pas être content."

 

On se demande si les mamans ont vraiment su comme il pouvait être difficile sur la nourriture, le petit Jésus en question…

 

Après avoir mangé, il dit à ses copains: "Vous vous souvenez, de ce que je vous disais avant les événements?"

 

"Euh, tu nous as dit passablement de choses, répondent les disciples, tu pourrais pas préciser un peu?"

 

"Eh bien, que tout ce qui était marqué dans la Bible, ça allait m'arriver."

 

"Ah oui, un peu comme l'horoscope!", s'exclame un des disciples.

 

"Moi, je ne crois pas à l'horoscope, dit Thomas, le Schtroumpf grognon et sceptique de l'époque."

 

Jésus, qui est patient quand il le veut bien, et qui connaît bien sa Bible, se met à leur expliquer tous les passages où ça parle de lui, et de ce qui devait lui arriver.

 

"C'est bien marqué, dans la Bible, que le Christ souffrirait, et ressusciterait le troisième jour, non? Et qu'on irait prêcher son nom dans le monde entier?"

 

"Euh, répondent les disciples, on est moins calés en Bible que toi, mais admettons. Et alors, le rapport?"

 

"Ben, le Christ, c'est moi…"

 

Première nouvelle, se disent les disciples. Surtout, ne pas contrarier un vivant revenu d'entre les morts, d'autant plus que le vivant en question est leur pote Jésus…

 

et qu'ils savent très bien que leur pote Jésus n'aime pas du tout qu'on le contrarie.

 

"Moi, continue Jésus, je vais vous envoyer bientôt un cadeau de la part de mon père numéro un (=Dieu), et vous allez être capables des faire des trucs extraordinaires.

 

Seulement, il faut que vous restiez ici, à Jérusalem, en attendant le cadeau, sans quoi il va atterrir poste restante,

 

et ça serait dommage pour vous, c'est du périssable, à consommer avant la date de péremption.

 

Allez, sur ce, sortons, j'ai envie de faire une petite promenade digestive."

 

Et il les emmène dans un petit bled pas loin, à Béthanie.

 

Arrivé là, il les regarde, et dit: "Tchô, les gars, cette fois je m'en vais pour de bon.

 

Enfin, disons que je m'en vais physiquement pour de bon, mais je vous tiens à l'œil:

 

pas de conneries pour les deux mille ans qui viennent, hein, sans quoi je sévirai!"

 

Et c'est sur cette rassurante bénédiction que tout à coup, pof, il disparaît comme il était apparu:

 

évaporé, le mec, comme aspiré par un nuage qui l'aurait catapulté au ciel!

 

Un brin éberlués, les copains de Jésus mettent un moment avant de réaliser que, primo, Jésus n'est plus là;

 

deuxio, qu'ils se trouvent dans un bled perdu;

 

tertio, qu'ils feraient bien de se magner pour retourner à Jérusalem et attendre le cadeau promis.

 

Mais la poste céleste d'alors n'était pas beaucoup plus rapide que la poste terrestre de nos jours, si bien qu'ils ont quand même dû patienter 10 jours, pour savoir c'était quoi, ce cadeau en question.

 

Et ils ne seront pas déçus, cette fois…

 

Quel cadeau ? Vous le saurez une prochaine fois…


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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 20:56

Dieu, qui s'ennuyait un peu sur son nuage, s'était un jour décidé à s'acheter une télé, histoire de tuer le temps.

 

Et aussi un peu pour surveiller sa collection de pokémons, en regardant le JT.

 

Voilà t'y pas qu'il apprend, aux infos de 20h, qu'il se passe des choses pas très catholiques (ni très protestantes, ni très juives, ni très musulmanes d'ailleurs) à Sodome et à Gomorrhe…

 

Les hommes de Sodome sont des vicieux, qui de plus ont des problèmes d'orientation, et se trompent régulièrement d'entrée (d'où l'adjectif "sodomites") ;

 

Quant à ceux de Gomorrhe, ils papillonnent tellement d'un coin à l'autre qu'ils se sont tous chopé une mst

 

(une gonorrhée, le "m" de Gomorrhe étant devenu "n" par la faute d'un scribe étourdi et atteint dudit mal…).

 

Un peu inquiet quand même, Dieu attrape son téléphone portable, et appelle son copain Abraham :

 

"Dis donc, Abraham, c'est vrai, ce que j'ai entendu à la télé au sujet de Sodome et Gomorrhe ?"

 

Prudent, Abraham répond évasivement : "Euh, chai pas, on entend tant de choses, à la télé…"

 

"On dit qu'ils mènent une vie dissolue, que c'est un vrai lupanar, que les partouzes se suivent sans interruption, que les hommes vont avec les hommes, les femmes avec les femmes,

 

et les hommes avec les femmes, ce qui ne me dérange pas fondamentalement, après tout, je les ai créés pour ça,

 

mais que les hommes aillent avec plusieurs femmes à la fois, je trouve ça un peu choquant.

 

(Dieu a de ces pudeurs, parfois…)

 

Il faut que je descende sur terre pour me rendre compte si c'est aussi grave qu'ils le disent à la télé. Nom de moi, je veux en avoir le cœur net!"

 

Abraham se dit que les ennuis commencent : quand Dieu décide de descendre de son nuage, c'est jamais bon signe…

 

Mais quoi, le grand patron, c'est lui, alors, Abraham, qu'est-ce que vous voulez qu'il dise ?

 

"OK, fais comme tu veux. Mais passe prendre l'apéro chez moi avant, j'ai un pastis bien frais comme tu les aimes."

 

Dieu, qui aime bien le pastis, surtout avec quelques petits toasts à la tapenade

 

(ça ouvre bien l'appétit pour les côtelettes d'agneau que Sarah apprête ma foi très bien), vient donc chez Abraham.

 

Pendant qu'ils sirotaient leur pastis, tout en grignotant quelques toasts, et aussi de la fougasse de Sarah

 

(ah, la fougasse de Sarah, Dieu adorait ça, il s'en serait relevé la nuit pour en goûter encore !),

 

Abraham dit à Dieu : "C'est pas sérieux, ton idée, de détruire Sodome et Gomorrhe, quand même ?"

 

"Si, répond Dieu, tout ce qu'il y a de plus sérieux.

 

D'autant plus qu'il y a longtemps que je n'ai plus rien détruit. Je ne vais pas dire que ça remonte au Déluge, mais pas loin. Et ça me manque un peu…"

 

"Oui mais, bon, dit Abraham, tu ne vas tout de même pas faire mourir le juste avec le coupable ?"

 

Il disait ça, parce qu'il avait un peu la pétoche, des fois que Dieu aurait l'idée de détruire à nouveau l'humanité entière, comme pour le Déluge.

 

Il avait peut-être des vieux os, Abraham, mais il y tenait.

 

"Peut-être, reprend Abraham, qu'il y 50 justes à Sodome… Tu les sacrifierais à cause des coupables ? Tu détruirais cette ville sans avoir pitié de ces 50 justes ?

 

Ce serait abominable que tu agisses ainsi ! C'est toi le juge du monde, et tu agirais avec injustice ? J'ose pas y croire !"

 

Dieu réfléchit : il a la réputation d'être un Dieu sévère, mais miséricordieux… Et ce que dit Abraham l'énerve un peu : il sent que sa réputation risque d'en prendre un coup.

 

"OK, dit Dieu, si je trouve 50 justes dans la ville, je ne la détruirai pas, promis."

 

Abraham, qui sait bien que trouver 50 justes à Sodome, c'est mission impossible, reprend :

 

"Oui, mais admettons que tu n'en trouves pas 50, mais seulement 45. Tu la détruirais quand même ?"

 

"Bon, va pour 45, dit Dieu. Si j'en trouve 45, je ne la détruirai pas."

 

Abraham continue à pousser le bouchon un peu plus loin (tout en resservant un pastis à son pote Dieu) :

 

"Peut-être que 45, ça va être un peu dur à trouver. Mais peut-être que 40, c'est faisable…"

 

"Bon, vendu à 40, dit Dieu. Fameux, ce pastis, entre parenthèses."

 

"Je t'en donnerai une bouteille pour quand tu remonteras sur ton nuage, promet Abraham, si tu me dis que pour 30 justes que tu trouves, tu ne détruiras pas la ville."

 

Dieu se dit qu'une bouteille de pastis, sur son nuage, les soirs d'été, ça serait sympa. Alors il est d'accord pour 30.

 

Abraham ajoute : "Et si en plus, je te donne de la fougasse de Sarah et de la tapenade, pour 20 justes, tu es d'accord de l'épargner ?"

 

Ça tombe bien, Dieu se disait justement que le pastis tout seul, ça faisait un peu alcoolo.

 

"Bon, OK, 20 justes, et je remonte sans rien détruire (en essayant seulement de ne pas me casser le g**** avec tout ce que j'ai déjà sifflé comme pastis)."

 

"Ecoute, tant qu'à faire, 20, comme chiffre, c'est pas terrible, dit Abraham : disons plutôt 10, c'est symbolique, comme les 10 commandements, quoi."

 

"Ah, si c'est symbol'hic, dit Dieu OK pour 10." De toute façon, à ce moment, il voyait déjà double, alors, ça faisait quand même 20 dans sa tête.

 

Ensuite, un peu vacillant, Dieu remonte sur son nuage, non sans avoir emporté un doggy-bag contenant 2 litres de pastis, un gros pot de tapenade, une belle fougasse, et en prime, une côtelette d'agneau bien tendre.

 

Mais comme, une fois dégrisé, il n'a pas trouvé 10 justes dans Sodome, il l'a quand même détruite (il est taquin, ce Dieu, quand il s'y met…).

 

Et en prime, il a changé la femme de Loth en statue de sel.

 

Du coup, il a laissé tomber le pastis, pour se tourner vers la tequila…

 

Voilà, c'est tout pour cette fois.

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 20:31

 Loth, le neveu d'Abraham, habitait la ville de Sodome, notablement illustre pour ses mœurs incertaines.

 

Un soir que Loth prenait le frais à la porte de la ville, il voit arriver deux anges. Mais comme souvent dans la Bible, les anges aiment bien passer incognito, et Loth ne les reconnaît pas.

 

Mais il est curieux : c'est qui ces deux types qui arrivent comme ça le soir, presqu'à la nuit, dans ce haut-lieu de perversion ?

 

Il va donc à leur rencontre ; comme il a un sens aigu de l'hospitalité, et aussi sûrement envie de faire la causette avec d'autres personnes que ses habituels copains de bistrot,

 

il les salue en disant : "Je vous prie, messieurs, passez donc chez moi, entrez dans ma maison, faites un brin de toilette

 

(ils étaient plutôt crados, les anges, et ils puaient le bouc à trois mètres)

 

Et, tant qu'à faire, restez loger chez moi : vous continuerez votre route demain matin."

 

Mais les deux anges refusent : "Non, non, merci, on préfère passer la nuit à la belle étoile à l'extérieur de la ville."

 

Pas fous, les mecs : ils avaient entendu plein de choses pas très jolies sur les sodomites, et ils tenaient à assurer leurs arrières.

 

Mais Loth insiste tellement qu'ils finissent par accepter : "Bon, si ça peut te faire plaisir. Mais attention, hein, nous, on est des anges! Donc, question sexualité, pas de choses que la morale réprouve!"

 

Je dirais même pas de choses du tout : les anges, c'est bien connu, n'ont pas de sexe.

 

Quoique… Mais bref, passons.

 

La trio arrive à la maison de Loth, qui leur prépare un bon repas, que, ma foi, les anges mangent de bon appétit.

 

Ça n'a peut-être pas de sexe, un ange, mais un estomac, ça, sans aucun doute, à les voir bâfrer comme des affamés!

 

Un peu fatigués et bien repus, ils vont se coucher dans la chambre d'amis.

 

Ils sont à peine au lit qu'ils entendent un raffût de tous les diables en provenance de l'extérieur.

 

Tous les habitants de Sodome, tous sans exception, du plus jeune au plus vieux, cernaient la maison de Loth.

 

Ils appellent Loth, et lui demandent : "Où sont les deux types qui sont entrés chez toi ce soir? Fais-les sortir, pour que nous leur fassions leur fête.

 

Ils sont mignons comme tout, avec leur gueule d'ange, ça nous changera des brutes d'ici."

 

Loth sort de sa maison, referme soigneusement la porte derrière lui, et répond aux sodomites : "Ah ça, pas question, les gars!

 

Ces deux hommes sont mes invités, vous ne ferez pas de cochonneries avec eux!

 

Par contre, j'ai deux filles vierges, je veux bien les faire sortir, et vous en ferez ce que vous voudrez. Mais ne touchez pas à ces hommes, ce sont mes invités, et les invités, c'est sacré!"

 

(plus sacré que ses deux filles vierges, apparemment)

 

Mais les sodomites lui disent d'un air dégoûté : "Berk, des filles, et quoi encore? Tire-toi de là!

 

Il se prend pour qui, Môsieur l'étranger, qui a débarqué il n'y a pas si longtemps et qui veut jouer les redresseurs de torts?"

 

Et ils poussent violemment Loth sur le côté, et essaient d'enfoncer la porte.

 

Heureusement, les anges attrapent Loth par la chemise de nuit, et le hissent par la fenêtre de la cuisine.

 

Et comme c'est des anges, et qu'ils ont quand même quelques petits pouvoirs surnaturels, ils jettent un sort sur les sodomites, qui se retrouvent tous aveugles.

 

Héhé, plus moyen de trouver la porte de la maison! Ouf, sauvés, Loth, les deux anges et même les deux filles vierges.

 

Les anges disent alors à Loth : "Qui y a-t-il d'autre de ta famille, dans cette maison ?

 

Ta femme, tes filles, tes beaux-fils? Fais immédiatement sortir tout ce petit monde de la ville, parce que Dieu nous a envoyés pour la détruire.

 

Il n'en peut plus, Dieu, tu comprends, de cette perversion."

 

"Ça y est, se dit Loth, voilà Dieu qui va refaire le même coup que pour le déluge et la tour de Babel : table rase, kärcher et compagnie!"

 

Loth rassemble donc sa famille, et leur dit : "C'est le moment de plier bagages, mes amis : Dieu va détruire cette ville."

 

Mais comme Loth sent un peu le vin après son souper avec les anges, tout le monde croit qu'il est pompette, et qu'il plaisante.

 

Au lever du jour, les anges insistent auprès de Loth : "Allez, grouille, prends ta famille et file vite loin d'ici, sans quoi tu vas mourir aussi, espèce d'andouille!"

 

"Bon, bon, OK, dit Loth. Mais il s'empresse plutôt mollement, prend son temps. Sa femme aussi, elle prend son temps :

 

déjà, rien que pour empaqueter ses robes, ses bijoux et ses affaires de maquillage, ça prend un temps pas possible.

 

Comme ils voient que les choses lambinent, les deux anges chopent Loth et sa famille par la main, et les traînent littéralement hors de la ville.

 

Arrivés à l'extérieur de la ville, les anges disent à Loth : "Nous, on doit rester ici, vu qu'on est les anges exterminateurs.

 

"Mais toi, sauve-toi en vitesse, ta vie en dépend.

 

Et surtout, surtout, défense ABSOLUE de te retourner et de regarder en arrière : c'est pas joli-joli, ce qu'on va faire.

 

Ne t'arrête nulle part dans toute la province, et va le plus vite possible de mettre à l'abri dans les montagnes. Et on ne rigole pas : tu es en danger de mort!"

 

Loth regarde devant lui : pfff, elle est vachement loin, cette montagne! Et puis, c'est un coin perdu, pas même un bistrot en vue.

 

Alors il dit aux anges : "les gars, je vois que vous êtes sympas, et que vous m'avez à la bonne.

 

Alors, vous ne pourriez pas plutôt me laisser aller dans cette ville, là-bas, pas trop loin, mais pas trop près quand même?"

 

Les deux anges lui disent :"Bon OK, tu peux aller te réfugier là-bas. On ne fera rien à cette ville-là. Mais de grâce, maintenant, dépêche-toi!

 

On n'a pas que ça à foutre non plus, nous, faut qu'on soit de retour ce soir chez Dieu."

 

Donc, voilà Loth en route pour la ville-refuge, et il y arrive le lendemain matin.

 

Bizarrement, toutefois, cette ville s'appelle Çoar (prononcez "Soir"), allez savoir pourquoi…

 

Quant à Dieu, avec l'aide de ses anges, il fait tomber sur Sodome (et aussi sur Gomorrhe, mais ça, c'est juste une erreur de précision dans le tir) une pluie de soufre et de feu.

 

Ça venait du ciel, mais on aurait dit que ça venait de partout (donc de Dieu, puisque Dieu est partout).

 

Tout fut détruit : les deux villes, les habitants, et même la végétation.

 

Malgré les strictes consignes que les anges avaient données à Loth, et malgré que celui-ci les avaient répétées avec tout autant de vigueur :

 

"Interdiction formelle à quiconque de se retourner",

 

Il arriva ce qu'il devait arriver :

 

voilà que la femme de Loth, quand même fort intriguée par le bruit de cette destruction, résiste de plus en plus mal à la tentation de jeter rien qu'un petit coup d'œil par-dessus son épaule.

 

Elle essaie bien de se retenir, mais, au bout d'un moment, elle n'en peut plus de curiosité : elle se retourne et regarde en arrière.

 

Aussitôt, paf!, la voilà changée en statue de sel!

 

"C'est malin, se dit Loth : j'ai peut-être de quoi saler mes frites pour le restant de mes jours, mais j'ai plus de femme.

 

Il va falloir que je trouve une solution de remplacement, parce que, même si j'aime bien du sel sur mes frites, j'ai quand même aussi besoin d'une femme."

 

Nous verrons prochainement comment ce malin de Loth va se débrouiller face à cette pénurie de femme…

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 20:59

Donc, Jésus est mort crucifié vendredi, sur le coup des 3 heures de l'après-midi. Joseph d'Arimathée, un type sympa, a été déposer le corps dans un tombeau taillé dans le roc.


Comme c'est sabbat, les femmes doivent attendre dimanche matin avant de pouvoir aller faire la toilette du mort.

Donc, voilà nos bonnes femmes qui vont au tombeau dimanche à l'aube (Luc dit que c'est Marie de Magdala, Marie mère de Jacques et Jeanne) ;

mais Marc dit que c'est Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques, et Salomé ; Matthieu ne parle que des deux Marie, et Jean de la seule Marie de Magdala.

Bref, beaucoup de Marie, et quelques imprécisions historiques qui s'expliquent par le fait que les femmes, à l'époque, elles ne comptaient pas pour grand-chose.

De nos jours, pas beaucoup plus, pour certains, d'ailleurs…

Elles apportent tout ce qu'il faut pour embaumer le corps de Jésus (à cette époque, on tartinait le cadavre avec du parfum et des aromates, essentiellement de la myrrhe et de l'aloès).

Bon, il y a un tout petit hic : elles arrivent, et trouvent le tombeau grand ouvert!

Or, on avait placé une énorme dalle devant l'entrée du tombeau, pour éviter que les chiens et les corbeaux viennent se faire un MacDo à l'œil.

Elles entrent : personne! Plus de Jésus! Elles n'en reviennent pas :

elles avaient pourtant bien vu que Joseph avait déposé le corps là, et qu'aidé de 4 forts gaillards, il avait mis cette dalle…

(elles s'étaient d'ailleurs demandé comment faire, pauvres femmes sans force, pour retirer cette dalle…).

Tout à coup, dans le tombeau, alors qu'elles étaient encore toutes perplexes, voilà que deux mecs, en habits éblouissants, se pointent devant elles.

C'est sûrement ces gaillards qui ont déplacé le corps de Jésus, qu'elles se disent.

Pourquoi, va-t-en savoir : peut-être que Joseph a changé d'avis, et qu'il ne veut plus que Jésus soit dans son tombeau à lui…

N'empêche, rencontrer deux types habillés comme Johnny un soir de gala, dans un cimetière un dimanche à l'aube, ça fout la trouille…

Mais les deux mecs leur disent : "Et, les nanas, pourquoi vous cherchez parmi les morts celui qui est vivant?"

Du coup, les femmes sont certaines d'un truc : ces deux mecs viennent de passer une nuit fort arrosée, et probablement enfumée par des substances pas trop licites, et ils déraillent!

Elles le savent bien, elles, que Jésus est mort : elles ont assisté à son agonie, et ont vu Joseph descendre le cadavre de la croix et le déposer dans ce tombeau!

"Mais non, les filles, on ne déconne pas : il n'est pas ici, il est ressuscité. Souvenez-vous, d'ailleurs, il vous l'avait bien dit :

“Je vais être livré, mis en croix, mais le troisième jour, je ressusciterai”. Si vous l'avez cru à ce moment-là, pourquoi vous avez l'air dubitatives maintenant, hein?"

"Ah oui, en effet, qu'elles disent, c'est vrai qu'il nous avait raconté un truc du genre, à l'époque où il se baladait en Galilée. On n'avait d'ailleurs pas trop compris ce qu'il voulait dire."

Elles retournent au village, pour raconter tout ça aux potes de Jésus (il n'étaient plus que onze, Judas ayant fini de triste façon, mais ça, c'est une autre histoire…) et à tous ses amis.

Evidemment, quand elles disent que non seulement elles n'ont pas trouvé le corps de Jésus,

mais qu'en plus deux types louches leur ont dit qu'il était ressuscité, tout le monde les prend pour des folles :

"C'est le chagrin qui les fait délirer", disent les hommes. "On aurait mieux fait d'y aller nous-mêmes et les laisser pleurnicher ici."

Pierre, qui, rappelez-vous, est un grand naïf (mais qui voit juste, parfois), se décide de courir jusqu'au tombeau pour en avoir le cœur net.

En plus, ça lui fait son jogging matinal, c'est très bien, il a quelques kilos à perdre après la Pâque et tout ce pain et tout ce vin…

Il arrive au tombeau, se penche, regarde, et effectivement : plus de Jésus, juste le drap qui avait servi à le recouvrir!

Pierre s'en va, très étonné de ce qu'il vient de voir : il ne comprend plus rien du tout (déjà qu'il ne comprenait pas grand-chose avant…).

Le même jour, deux des copains de Jésus (l'un des deux s'appelait Cléopas, l'autre, on ne sait pas), marchaient sur le chemin qui va de Jérusalem à Emmaüs, un village à environ 30 km de là,

pour se faire consoler par un vieux copain du nom d'"Abbé Pierre".

Faut croire qu'ils marchaient vite, les deux gars, parce Luc dit que c'était à deux heures de marche de Jérusalem.

Bon, ça descendait, d'accord, mais quand même, même s'ils étaient de foutus bons marcheurs, ils ont dû cavaler…

Ils parlaient entre eux de tout ce qui s'était passé (comment ils font pour faire 30k en deux heures tout en causant? Mystère… ou alors, ils s'entraînaient pour le marathon de New York).

Pendant qu'ils marchaient (très très vite), voilà un mec qui les rattrape (et qui marchait donc encore plus vite), et qui se met à faire la route avec eux.

C'était Jésus, mais ça, les deux gars, ils ne le savaient pas, ils ne l'avaient pas reconnu.

Jésus leur demande : "Vous parlez de quoi, comme ça?"

Les deux s'arrêtent, l'air sombre (et aussi parce qu'ils commençaient à avoir un point de côté).

"Quoi, t'es pas au courant? Ben mon vieux, tu ne lis pas les journaux, tu n'écoutes pas la radio, tu ne regardes pas la télé et tu n'as pas internet, ou quoi?

"T'es bien le seul dans tout Jérusalem à ne pas savoir ce qui s'est passé ces jours-ci!"

"Ben non, qu'il dit Jésus, j'étais absent depuis 3 jours. Il s'est passé quoi de si terrible?"

"On parlait d'un certain Jésus de Nazareth, un mec fort en gueule et en action ; les prêtres et les autorités politiques l'ont fait condamné à mort et l'ont crucifié, vendredi.

"Sauf que nous, on espérait qu'il allait nous délivrer des Romains, comme dans Astérix.

Ça fait maintenant trois jours qu'il est mort, mais quelques femmes, qui étaient allées à son tombeau, nous racontent des histoires à dormir debout :

Elles disent qu'elles n'ont pas trouvé son corps, mais qu'elles ont vu des anges qui leur ont dit qu'il était vivant! N'importe quoi, mais ça nous tombe sur le moral, ces histoires…

"D'autant plus que quelques-uns de nos amis, des hommes bien dans leur tête, sont aussi allés au tombeau :

plus de Jésus! Pfff, évaporé, pas là, parti, volé, envolé! On sait pas, quoi, mais ça fait de la peine!"

Alors, Jésus leur dit : "Vous ne seriez pas un tout petit peu cons, les gars? C'est pourtant bien écrit dans la Bible, que le Christ devrait souffrir comme ça, et puis ressusciter!"

Et il leur explique bien tout, en citant tous les passages de la Bible qui prouvent que ce qu'il dit, c'est la vérité.

Bon, papoti, papota, les voilà qui arrivent au village. Là, Jésus fait semblant de les laisser.

Mais les deux gars, qui trouvent cet étranger étrange mais sympa, lui disent :

"Bah, tu ne vas pas t'en aller comme ça, pas maintenant : regarde, il fait presque nuit!

Tu vas dormir où? Viens chez nous, on loge chez un mec sympa, qui a toujours un place pour accueillir un mec dans le besoin."

"Si vous insistez, répond Jésus." Et ils entrent tous les trois dans la maison de l'Abbé Pierre…

Là, évidemment, ils ont tous les trois un petit creux : vous pensez, après 30k de route, c'est un peu normal.

Donc, ils se mettent à table. Jésus, en bon juif, prend le pain, prononce une prière, coupe le pain, et le leur donne.

C'est à ce moment-là que nos deux zigotos comprennent enfin : l'étranger avec lequel ils ont voyagé, c'est Jésus!

Et c'est aussi à ce moment-là que, pouf!, Jésus leur devient invisible : tout à coup, à sa place, plus personne!

Ils se disent : "P****, qu'est-ce qu'on a été cons! On aurait dû piger, quand il nous racontait toutes ces histoires de la Bible, pendant qu'on marchait!"

Du coup, en pleine soirée, ils retournent en courant à Jérusalem (60k en une journée, champions, les gars!)

Ils retrouvent les onze amis de Jésus, plus tous les autres copains, et ils disent :

"Et, les mecs, c'est vraiment vrai : le Seigneur Jésus est ressuscité! On l'a vu, on l'a vu! On a même parlé et mangé avec lui!"

(et aussi un peu bu, mais ça, ils ne préfèrent pas trop le dire, des fois qu'on mettrait leurs propos sur le compte de l'éthylisme…).

Et ils racontent tout bien ce qui s'est passé, sur la route, et dans la maison de l'Abbé Pierre, et comment ils l'avaient reconnu à sa façon bien à lui de couper le pain…

Fini pour l'instant. Rendez-vous à l'Ascension…

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 08:35

Jésus est innocent, mais les autorités religieuses veulent à tout prix sa peau.

 

Pilate, le gouverneur romain, chipote bien un petit peu, mais finit par accepter de faire crucifier Jésus.

 

Les soldats emmènent Jésus, plus deux autres types qui allaient subir le même sort, sur une colline à l'extérieur de la ville, qu'on appelait Golgotha

 

(ce qui veut dire "crâne" en araméen, parce que c'est là que les Romains crucifiaient les condamnés, et qu'on y trouvait pas mal d'ossements, donc de crânes).

 

À l'époque, les condamnés se la pilaient : non seulement ils étaient fouettés avant d'être emmenés au lieu du supplice, mais en plus, ils devaient porter eux-mêmes leur croix.

 

Plus précisément, la barre horizontale de la croix, les poteaux horizontaux restant sur place (ils servaient donc plusieurs fois, et le coup de la "vraie croix de Jésus", j'ai des doutes…).

 

Le Golgotha n'est pas très loin de Jérusalem (environ 500 mètres), mais quand tu es déjà passablement affaibli par une séance de flagellation, ça paraît interminable…

 

En cours de route, le cortège rencontre un type, Simon, originaire de Cyrène (dans ce qui est l'actuelle Libye).

 

Comme Jésus traîne un peu la patte, et que ça énerve les soldats de voir ce fainéant même pas capable de porter une demi-croix sans se casser la g***** tous les 10 pas, ils réquisitionnent Simon pour porter la croix.

 

Un cortège de crucifixion, vous direz ce que vous voulez, ça a de l'allure : des tas de gens, des curieux, viennent voir ce qui se passe, et se mettent à suivre les soldats et les condamnés.

 

Parmi la foule, il y avait des femmes, ces âmes sensibles, qui avaient quand même un peu pitié de Jésus (peut-être des deux autres aussi, mais ça, la Bible ne le dit pas).

 

Elles se lamentaient : "Pauvre type, si c'est pas malheureux de voir ça! Un beau mec, en plus, et encore jeune!".

 

Jésus, qui est peut-être affaibli, n'est cependant par dur d'oreille, et il entend donc ce que disent les femmes.

 

Il leur répond : "Femmes, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants. Parce que l'Apocalypse est en route, avec leur idée de vouloir me tuer!"

 

Bref, on arrive enfin au Golgotha. Là, les soldats crucifient Jésus et les deux autres mecs.

 

Juste pour info : la crucifixion, c'était la pire des mises à mort, tellement horrible que seuls les criminels et les esclaves avaient le privilège de mourir de cette mort-là.

 

Déjà, te faire enfoncer des clous de 30 centimètres de long dans les pieds et les poignets c'est pas très jouissif

 

(et pas dans les mains, comme nous ont fait croire les peintres : ça n'aurait pas tenu, et le crucifié serait tombé la tête en avant, et serait resté pendu par les pieds, ce qui n'est pas très élégant, faut avouer).

 

Mais en plus, tu meurs à petit feu, et tu finis en fait par étouffer, parce que tes poumons sont comprimés du fait de la position, et qu'au bout d'un moment, tu n'as plus la force de redresser la tête pour respirer.

 

Pendant que les soldats le clouaient, Jésus, qui continue à aimer tous les hommes malgré tout, dit à son Père-qui-est-aux-cieux : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font".

 

Là, j'ai quand même un doute : bien sûr qu'ils savaient ce qu'ils faisaient, les soldats, c'étaient des pros de la crucifixion!

 

Comme ils avaient déshabillé Jésus (en lui laissant quand même son slip, faut rester humain, quoi), ils tirent au sort entre eux pour voir qui hériterait de ses vêtements.

 

La Bible ne dit pas qui fut l'heureux vainqueur, mais il n'est pas impossible que le gars s'appelait Jean-Paul Gaultier, et que c'est pour ça que Yvette Horner, Madonna et Mylène Farmer sont habillées comme des sacs…

 

La foule restait là, à regarder : les plus prévoyants avaient pris leur pique-nique et leurs canettes de bière (c'est qu'il fait déjà chaud, le 7 avril de cette année-là).

 

Quant aux chefs religieux, ils ricanaient : "Il en a sauvé d'autres. Ben qu'il se sauve lui-même, maintenant, puisqu'il se dit le Messie!"

 

Facile à dire : je voudrais bien les y voir, eux, quand Jésus est cloué pieds et mains!

 

Les soldats, eux, pour se moquer, s'approchent de lui en lui présentant du vinaigre (parce que Jésus se plaignait d'avoir soif), et ils disaient : "C'est vrai, quoi, si tu es le roi des juifs, sauve-toi toi-même!"

 

Faut dire qu'au-dessus de la tête de Jésus, il y avait une inscription qui donnait le motif de la condamnation : "c'est le roi des juifs".

 

Comme si Jésus n'était pas assez insulté par les chefs religieux et les soldats, voilà qu'un de ses deux co-crucifié qui s'y met aussi :

 

"Ben alors, Monsieur le Messie, tu fais moins le fier, maintenant, hein? Et si t'es vraiment le Messie, c'est vrai, sauve-toi, et sauve-nous par la même occasion!"

 

Mais l'autre co-crucifié répond du tac au tac : "Ben mon vieux, t'es vraiment une crapule qui n'a même pas peur de Dieu, pour te moquer d'un gars qui subit la même peine que nous!

 

Pour nous deux, après tout, ce n'est que justice : on l'a bien cherché, et on a ce qu'on mérite. Mais lui, là, le Jésus, il n'a rien fait de mal, que je sache".

 

Et il dit à Jésus "stp, souviens-toi de moi, quand tu viendras comme roi" (il commençait un peu à délirer sous l'effet de la douleur, vraisemblablement…)

 

Alors, Jésus lui répond : "Ecoute, promis : aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis". (Jésus aussi commençait à dire des trucs bizarres…)

 

Avec tout ça, c'était déjà presque midi. Mais, étrangement, tout est devenu noir comme si on était en pleine nuit, de midi jusqu'à 3 heures… le soleil avait disparu.

 

En à Jérusalem, dans le Temple, le voile qui ferme le Saint des saints (le lieu le plus sacré du Temple, où seul le grand prêtre pénètre une seule fois par an)

 

Ben ce voile, il se déchire en deux, en plein milieu, du haut en bas. Paf, comme ça, alors qu'il n'avait pas un seul faux-pli avant ça!

 

À ce moment, Jésus pousse un grand cri, et dit : "Père, entre tes mains, je remets mon esprit". Et il meurt…

 

En voyant et en entendant ça, un des soldats dit : "Purée, ce mec, finalement, c'était un juste".

 

(donc, c'est injuste…)

 

Tout le monde s'en va, les un après les autres, puisque le spectacle est terminé.

 

Seuls ses copains et sa famille (et quelques-unes de son femmes-club, qui l'avaient suivi depuis la Galilée) restent encore un peu, mais de loin.

 

Sur ces entrefaites, se pointe un homme du nom de Joseph d'Arimathie. Il faisait partie du Sanhédrin, mais lui, c'était un mec bien : il n'avait jamais été d'accord avec les autres pour faire condamner Jésus.

 

Il a pitié de Jésus, et va trouver Pilate en lui demandant la permission de prendre le corps.

 

Pilate est un peu étonné, mais bon, pourquoi pas, après tout?

 

Et voilà Joseph qui décroche Jésus de sa croix, qui l'enveloppe dans un drap propre, et qui va déposer le cadavre dans un tombeau taillé dans le roc, que Joseph avait fait faire pour lui-même.

 

Mais bon, il est riche, il s'en fera construire un autre.

 

Les femmes, qui avaient suivi les choses de loin, regardent bien où Joseph avait déposé le corps de Jésus.

 

Comme on est vendredi, la veille du sabbat, les juifs n'ont le droit de rien faire jusqu'à la nuit tombée du samedi.

 

Elles ne peuvent donc pas avant dimanche matin suivre la coutume qui consiste à faire la toilette du mort.

 

Elles rentrent chez elles, et préparent tout le matériel, pour pouvoir y aller dimanche dès l'aube.

 

Mais la surprise qui attend les femmes le dimanche matin, c'est pour le prochain épisode…

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 20:58

Jésus a de plus en plus de succès, avec ses histoires, ses miracles et sa critique du politique (tiens, lui aussi, déjà?), si bien que ça suscite pas mal de jalousie, surtout dans les rangs des autorités religieuses.

 

Qui décident que ce type-là, il faudrait le faire taire. Définitivement.

 

Alors, le diable, qui est toujours du côté de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir, décide de leur donner un petit coup de main.

 

Et il entre dans la tête de Judas, qui est un des 12 copains attitrés de Jésus.

 

Judas, plein de Satan, s'en va trouver les grands prêtres des juifs (les évêques de l'époque), et discute avec eux sur le meilleur moyen de choper Jésus.

 

Les grands prêtres sont tout contents, et "Tope-là, mon gars, trente deniers si tu nous dis quand et comment mettre le grappin sur cet agitateur."

 

Trente deniers, c'est pas rien : presque 2 ans de salaire d'un ouvrier en Palestine au premier siècle.

 

(José Bové peut se faire du souci pour ses "amis" : pour 30.000 €, il y en a bien l'un ou l'autre qui sera prêt à faire pareil…).

 

Voilà que c'est justement la Pâque (au singulier, celle des juifs, celle qui commémore la sortie d'Égypte. Celle des chrétiens, ce sera pour plus tard, et ne me demandez pourquoi elle est au pluriel, je n'en sais rien).

 

Jésus dit à deux de ses meilleurs potes, Pierre et Jean : "Il faut qu'on se trouve un endroit pour fêter la Pâque".

 

"Oui, mais où ?, disent les deux. Depuis qu'on te connaît, on est un peu sdf…"

 

Jésus leur répond : "Allez en ville, et dès que vous y serez, un mec viendra à votre rencontre. Vous ne pourrez pas le louper : il portera une cruche d'eau sur l'épaule."

 

Ça peut paraître idiot, comme signe de reconnaissance, mais à cette époque, la corvée eau, c'était pour les femmes…

 

"Suivez-le, et quand il entrera dans une maison, vous direz au proprio : “Le Maître te fait dire qu'il veut fêter la Pâque chez toi”.

 

Alors, le proprio vous montrera un belle salle à l'étage. C'est là que vous ferez les préparatifs.

 

Et n'oubliez pas l'agneau : vous savez que je suis comme mon Père-qui-est-aux-cieux, j'adore la côtelette d'agneau juste cuite à point"

 

Bon, Pierre et Jean obéissent, font tout bien comme il faut, si bien que le soir, voilà les 13 amis réunis à table.

 

Jésus est un peu tristounet. Il sait que c'est la dernière fois qu'il fait la fête avec ses copains.

 

Alors, pendant le repas, il prend un bout de pain, remercie Dieu, comme tout bon juif, le montre à ses copains, et leur dit :

 

"Vous voyez ce pain ? Et bien, c'est comme si c'était mon corps…"

 

Et crac, il le coupe en petits bouts : "mon corps qui va être mis en morceaux pour vous. Partagez-le vous entre vous."

 

Puis, il prend un verre de vin, remercie à nouveau Dieu (et Noé au passage, qui a quand même inventé le vin, et la cuite qui va avec…), et dit :

 

"Vous voyez ce vin ? Et bien c'est comme mon sang : il va gicler et arroser tout le monde. Buvez tous, partagez-le vous aussi, et pas de dispute, il y en aura pour tout le monde!

 

Faites ça pour moi, en en ma mémoire. Chaque fois que vous mangerez du pain et boirez du vin, hein, pas seulement aux grandes occasions".

 

(Là-dessus, il n'a pas été très écouté, Jésus).

 

Jésus, qui a visiblement envie de causer, ce soir-là (ou qui veut vider son sac), poursuit :

 

"Mais je vous préviens : il y a ici, autour de cette table, un gars qui s'apprête à me livrer. Malheur à lui : il aurait mieux valu qu'il ne naisse pas, ce gars!"

 

Tout le monde commence à se regarder d'un air suspicieux : de qui il parle?

 

Sauf Judas, qui fait semblant de récupérer une mouche en train de se noyer dans son verre de pinard…

 

Jésus dit à Pierre : "Toi, comme t'es pas très malin, j'ai beaucoup prié pour toi, pour que tu aies la foi.

 

Pour l'instant, ça ne sert pas à grand-chose, mais quand je ne serai plus là, c'est toi qui devras affermir la foi des autres."

 

Pierre, indigné, répond : "Dis donc, Jésus, tu le sais bien : avec toi, pour toi, je suis prêt à aller en prison, et même à mourir!"

 

Jésus rigole doucement : "Pierrot le fou, avant que le coq ait chanté, tu auras trois fois nié me connaître, c'est moi qui te le dis, tu peux en être certain."

 

Mais Pierre jure ses grands dieux que non (ça commence bien, tiens!).

 

Jésus continue (le vin lui délie la langue, on dirait) : "Vous vous souvenez, au début ? Je vous avais interdit de prendre quoi que ce soit pour la route : ni sac, ni sandale, ni bourse (celle-là, il l'a donnée à Judas, c'était pas malin de sa part, je trouve. M'enfin, passons), ni manteau, ni épée?"

 

"Ouais, qu'ils répondent, même qu'on s'est passablement gelés, sans manteau et sans sandales, surtout l'hiver…"

 

"Eh bien maintenant, je vous dis d'acheter une épée, c'est le moment!"

 

"Ben tiens, on en a juste deux, là, disent les disciples".

 

"OK, ça suffit, dit Jésus. Et maintenant, allons-y, les choses sérieuses ne font que commencer".

 

Et les choses sérieuses, c'est pour la prochaine fois.

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