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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 20:34


Après ses démêlés avec le diable, Jésus aura affaire, durant sa carrière, à nombre de ses avatars.

La plupart se cachaient sous des pseudos divers : démoniaques, possédés, Satan, esprits impurs, etc.

Et ils essaient tous de piéger Jésus, d'une façon ou d'une autre.

Mais Jésus était plus malin qu'eux…

Tiens, une fois, il était dans une région montagneuse reculée (le pays de Gadaréniens), quand deux types bizarres viennent à sa rencontre.

Ces deux mecs vivaient dans un cimetière, et ils étaient si dangereux que personne n'osait les approcher, ni passer trop près du cimetière, une fois la nuit tombée.

C'était ennuyeux, parce que c'était un raccourci pour revenir des champs au village, de passer par le chemin du cimetière.

Sauf que ça arrangeait les tenanciers de l'auberge sur la route principale, qui voyaient bizarrement leur chiffre d'affaire augmenter les soirs d'orage ou en hiver…

Evidemment, tout le monde préférait prendre la route plutôt que le raccourci, et, bien sûr, on était tenté de s'arrêter un moment au bistrot avant de rentrer chez soi retrouver bobonne.

Rien qu'à leur look, à ces deux mecs du cimetière, t'avais envie de détaler le plus loin possible : les skins d'aujourd'hui ont l'air gentil, à côté de ces deux-là…

Mais Jésus, lui, il n'a peur de rien (il est le Fils de Dieu après tout, hein), et il longe le cimetière.

Les deux gars l'accostent, plutôt mauvais : "Qu'est-ce que tu veux, Fils de Dieu ? T'es venu pour nous chercher des poux dans la tête, ou quoi ? Fais gaffe à toi, mec, on n'a pas peur de toi, et on est armés!"

Jésus dit aux deux types : "Foutez-moi le camp, j'ai pas peur de vous, espèce de petites frappes."

Il se fait qu'un peu plus loin, il y avait un grand troupeau de cochons en train de se vautrer dans la boue et de fouiner dans le sol à la recherche de choses bonnes à manger pour des cochons.

Alors, les deux démoniaques (parce que c'étaient des avatars de Satan, vous l'aviez compris, j'espère), deviennent beaucoup moins sûrs d'eux, et disent à Jésus :

"Si tu nous chasses, au moins, envoie nos esprits dans le troupeau de cochons, pour que nos âmes ne traînent pas pour l'éternité dans ce cimetière de m*****"

"OK, leur dit Jésus, allez-y."

Les âmes démoniaques des deux mecs sortent, et s'en vont dans les cochons.

Et là, comme un seul homme (enfin, comme deux hommes), tout le troupeau se précipite du haut de la falaise, se jette dans la mer, et meurent tous noyés.

Quand les gardiens des cochons (des pig-boys, ça s'appelait) voient ça, ils sont terrorisés : que des moutons fassent des conneries pareilles, ça, ils savaient

(même s'ils ne connaissaient pas encore l'histoire des moutons de Panurge de Rabelais), mais des cochons, se comporter comme ça, non, ils n'avaient jamais vu!

Les pig-boys prennent donc courageusement la fuite, rentrent au village, et racontent toute l'histoire à qui veut l'entendre.

Alors, tout le village sort à la rencontre de Jésus, et dès qu'ils le voient, ils se mettent tous à la supplier :

"S'il te plaît, fous le camp d'ici! Tu nous fait courir à la faillite, avec tes conneries d'envoyer des démoniaques dans des cochons (en effet, ils étaient tous plus ou moins pig-boys) ;

les démoniaques du cimetière, OK, on n'aimait pas trop, mais bon, on fait quoi, si tu incites tous nos cochons à se faire hara-kiri, hein? Et tu mangeras quoi, si on n'a plus de cochons pour faire du rôti, du lard et du jambon?"

Mais ça, Jésus s'en fout un peu : il est juif, il mange pas de porc…

Mais bon, il est plutôt sympa avec les fermiers, lui, et il s'en va… pour retrouver le diable un peu plus tard, déguisé sous un autre avatar…

Un jour qu'il se baladait sur les routes de la verdoyante (et surtout poussiéreuse) campagne de Galilée, Jésus discutait avec sa bande de potes.

"Tiens, au fond, dit-il, ça m'intéressait de savoir : qu'est-ce que les gens disent de moi ? Qui disent-ils que je suis ?"

Les disciples sont un peu embêtés : ce qu'ils entendent dire sur Jésus, c'est pas toujours vraiment des compliments.

Il y a pas mal de gens qui le prennent pour un fou, ou un illuminé, ou un doux rêveux, ou un dangereux agitateur…

Mais bon, Jésus c'est quand même leur copain, alors, ils se risquent, prudemment :

"Ben, certains disent que tu es Jean-Baptiste ressuscité. D'autres, que tu es Elie revenu du ciel. Ou le prophète Jérémie, ou l'un ou l'autre prophète de l'ancien temps."

(ils se gardent bien de dire que ces opinions sont très minoritaires, et qu'eux, ils n'y croient pas trop).

Mais Pierre prend la parole, et lui dit : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant!"

"Twelve points, Pierre!, lui dit Jésus. Tiens, je ne te croyais pas si malin. À mon avis, ça, tu ne l'as pas découvert tout seul : c'est mon Père qui est aux cieux qui t'a soufflé la réponse. Bref, t'as un peu triché.

Bon, allez, c'est bien quand même, alors voilà ton cadeau : je te dis que tu es Pierre (là, Pierre commence à se demander si Jésus ne se fout pas de lui : il sait bien qu'il est Pierre, ça fait trente ans qu'il est Pierre!)

Et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise."

Bâtir quoi? Se demande Pierre. Quelle Eglise? Ça n'existe pas encore, ce truc. C'est sûr, Jésus se fout de lui…

Mais Jésus a un tellement grand sourire, et lui passe tellement gentiment le bras autour de l'épaule qu'il est rassuré : c'est encore un de ces jeux de mots que Jésus affectionne et auxquels Pierre le simplet ne comprend rien.

Mais Jésus ajoute à l'intention de tous ses potes : "Pierre a dit juste (pour une fois), mais vous, par pitié, ne dites jamais à personne qu'il a donné la bonne réponse en disant que je suis le Christ :

du coup, personne ne croira que c'est la vérité!"

Ils continuent à discuter de choses et d'autres, quand tout à coup, Jésus s'arrête net, et leur dit d'un air grave :

"Vous savez quoi, les gars? Il faut que j'aille à Jérusalem, que je souffre beaucoup à cause des autorités politiques (on aurait dit José Bové annonçant à ses potes fermiers qu'il va aller discuter avec Sarko au sujet du maïs transgénique).

Ils vont me mettre à mort, mais, trois jours après, je ressusciterai."

Mais Pierre, qui est du genre Gaston Lagaffe, et qui ne loupe pas une occasion de se faire remarquer, se met à engueuler Jésus :

"Jamais de la vie, Jésus! Ça n'arrivera pas! C'est des conneries, ce que tu racontes!"

Alors, Jésus se tourne vers Pierre, et hurle :"Dégage, Satan! Tu ne réfléchis pas comme Dieu, mais comme un pauvre type de mec de débris humain! Bien sûr qu'il faut que tout ça arrive, espèce de crétin!"

Comme quoi, Jésus, si tu le contraries, il peut aussi être violent, au moins en paroles.

Alors, Pierre, qui s'est fait traiter de Satan, la boucle pour un bon moment, en tout cas jusqu'à la prochaine occasion de sortir une ânerie qui va fâcher Jésus (c'est juste un peu plus tard, à la Transfiguration, mais ça c'est pour une autre fois).

Faut bien laisser Pierre reprendre le peu d'esprit qu'il lui reste, non?

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commentaires

K
LoL j'ais bien aimé ta facon de raconter la bible, jaime ca!!! je vais tout lire ton site, félicitation!!!
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J
<br /> Bonjour, Betty !<br /> <br /> James Cameron était déjà là pour la préparation de son film ? Tu parles d'Avatar, au début !<br /> <br /> Je te souhaite un bon weekend, et à bientôt.<br /> Bisous.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> bonjour<br /> <br /> Drole de vocabulaire, mais c'est vraiment ce qu'il s'est passé.<br /> <br /> Bonne Continuité<br /> <br /> bon courage<br /> <br /> Solange<br /> <br /> <br />
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