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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 20:21

Nous avions, dans un épisode précédent, laissé notre vieux copain Abraham et sa femme Sarah avec un gros problème de stérilité

 

En effet, Dieu avait promis à Abraham qu'il lui donnerait une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel ou le sable de la plage, mais c'était sans compter sur deux obstacles majeurs :

 

Primo, Sarah était stérile (en plus, elle avait amplement dépassé la date de péremption) ; secundo, Abraham ne rajeunissait pas, lui non plus : il frôlait dangereusement les 85 ans…

 

Et, bon, on dira ce qu'on voudra, mais il y a un âge, pour un homme, où les prouesses sexuelles ressemblent de plus en plus au tableau « les montres molles » de Dali,

 

et de moins en moins au décollage de la fusée dans Tintin : Objectif Lune.

 

Mais Sarah, qui était pleine d'imagination (comme toutes les femmes), eut une idée de génie (selon elle), pour obliger Dieu à tenir sa promesse de descendance.

 

Sarah avait une servante égyptienne (une esclave, même, disons les choses comme elles sont) du nom d'Hagar.

 

Alors, un jour, Sarah dit à Abraham : "Puisque je suis stérile (et vieille, ajouta en lui-même Abraham), va donc coucher avec Hagar : peut-être que, grâce à ça, je pourrai, par elle, avoir un enfant".

 

Idée lumineuse : Sarah venait d'inventer le principe de la mère-porteuse!

 

Sauf qu'elle n'avait pas pensé aux dégâts collatéraux, comme on va le voir par la suite…

 

"Idée lumineuse", se dit aussi Abraham, surtout qu'il trouvait la jeune Hagar plutôt mignonne…

 

Quant à Hagar, personne ne lui demanda son avis, ni même si ça ne la dégoûtait pas de coucher avec un type qui aurait pu être son grand-père.

 

Après plusieurs tentatives qui laissèrent à Hagar une impression très mitigée quant aux joies du sexe, elle devint enceinte.

 

Evidemment, une fois enceinte, elle se met à parader devant Sarah : elle, elle a réussi là où sa maîtresse avait échoué. En plus, Abraham était aux petits soins pour elle : vous pensez, la génitrice de sa descendance!

 

Là-dessus, Sarah pique sa crise de jalousie, et n'arrête plus d'engueuler son mari : "Tout ça, c'est de ta faute! Tu la traites comme une princesse, cette bécasse, et voilà le résultat : elle me snobe, cette conne!

 

C'est tout juste si elle ne me demande pas de faire son boulot à sa place, sous prétexte qu'elle porte ton enfant. C'est moi qui te l'ai proposée, et maintenant, non seulement elle me regarde de haut, mais c'est à peine si je compte encore pour toi, maintenant!"

 

Abraham est plutôt interloqué : après tout, cette idée de mère-porteuse, c'est bien Sarah qui l'a eue, non? Et maintenant, c'est sa faute à lui? Décidément, ces bonnes femmes, c'est pas la bonne foi qui les étouffera un jour.

 

(dommage, d'ailleurs, se dit Abraham, qui se serait bien vu convoler en deuxièmes noces avec un morceau nettement plus frais que sa vieille bique de Sarah)

 

Laquelle Sarah y va de sa larmichette, de ses bouderies, et de ses tracasseries incessantes envers Hagar.

 

Elle la houspillait tellement que la malheureuse, un jour, en eut marre et prit la fuite. Direction le désert.

 

Heureusement, au désert, Hagar trouve une source, boit quelques bonnes gorgées d'eau, puis décide de faire une petite pause avant de s'enfuir plus loin, le plus loin possible de cette punaise de Sarah.

 

C'est près de cette source que l'ange du Seigneur la trouve, et lui demande : "Qu'est ce que tu fais ici, en plein désert, avec un ventre comme une montgolfière? D'où viens-tu, et où vas-tu?"

 

Hagar lui répond : "Je fuis ma maîtresse Sarah, qui n'est qu'une vieille rosse de bique, et où je vais, ça, je n'en ai pas la moindre idée. J'ai oublié mon guide du routard dans ma tente avant de me tailler."

 

L'ange lui dit : "Allons, sois raisonnable : qu'est-ce qu'il peut t'arriver de bon en plein désert alors que tu es sur le point d'accoucher? Retourne chez Sarah, et fais un gros semblant de rien.

 

De toute façon, tkt, je multiplierai tellement ta descendance qu'on ne pourra pas la compter."

 

Encore! Il a de la suite dans les idées, Dieu (et ses anges) : il avait déjà plein de fois fait cette promesse à Abraham, voilà qu'il remet ça avec Hagar!

 

Après ça, on s'étonne qu'il y a bientôt 3 milliards d'humains sur terre…

 

Hagar réfléchit: c'est vrai que, en plein désert, comment elle va faire, pour accoucher, et pour élever son bébé, après?

 

Pas le moindre biberon, pas la moindre couche-culotte en vue, pas une seule pharmacie de garde si le petit se chope de l'urticaire un samedi soir…

 

Bon, elle prend son courage à deux mains, et retourne chez Sarah et Abraham.

 

La Bible ne dit rien de l'accueil que ses maîtres lui réservent, mais on peut raisonnablement imaginer qu'il fut des plus frais de la part de Sarah, et plutôt chaleureux du côté du futur papa.

 

Au bout du temps imparti pour une grossesse, voilà Hagar qui enfante un fils à Abraham, qui, fou de joie, l'appelle Ismaël, ce qui en hébreu signifie "Dieu a entendu",

 

mais qui en chaldéen (la langue maternelle d'Abraham, faut quand même pas l'oublier), veut dire : "Yes, I can!"

 

Parce qu'à 86 ans, quand même, il est assez fier de lui, Abraham, d'avoir réussi à coller un moutard à une jeune nana de 20 ans…

 

Et voilà, c'est tout pour Hagar…



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