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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 20:45

À Pâques, donc, le vendredi, Jésus est mort crucifié. Et ressuscité, par la même occasion, le dimanche.

 

Personne n'y croyait vraiment. Sauf quelques-uns qui prétendaient l'avoir vu vivant, sur une route entre Jérusalem et Emmaüs.

 

En route pour aller serrer la main de l'abbé Pierre.

 

(pour plus d'infos, vous rapporter au récit: "Mais où est donc passé Jésus?")

 

N'empêche qu'un beau jour, alors que tous les copains de Jésus sont réunis, voilà t'y pas que, pof, soudain, le voilà qui se pointe!

 

Il leur dit: "Salut, les gens!"

 

Les disciples ont quand même un peu la trouille;

 

ils se disent: "on rêve, c'est un esprit, qu'on est en train de voir là, ou au mieux son corps astral, mais c'est pas lui, impossible!

 

il est entré comment, d'abord? Toutes les portes et les fenêtres sont fermées!"

 

Jésus leur dit: "Quoi, vous avez l'air étonnés de me voir? Limite même pas contents. Pourquoi vous trouvez bizarre que je sois là?"

 

"Ben, parce que t'es censé être mort… et puis, on sait pas, c'est une impression étrange: on dirait que c'est toi, et en même temps pas toi. Un peu comme si t'étais ton frère!"

 

Là, ils ont quand même raison sur un point: puisque Jésus se disait le frère de tout le monde, pourquoi il n'aurait pas pu être son propre frère, hein?

 

Déjà qu'il est le fils de Dieu, et celui de Joseph (au moins; pour plus de détails sur les pères putatifs de Jésus, voir les récits sur sa naissance, merci.)

 

Il leur dit: "Regardez mes pieds et mes mains, bande de sceptiques!"

 

Ils regardent: effectivement, on voit nettement les trous des clous. Donc, c'est lui (sauf s'il a un frère vraiment atteint psychologiquement, et qui aime s'auto-mutiler).

 

"En plus, touchez-moi."

 

Ils touchent, mais prudemment.

 

"Ben vous sentez bien, c'est bien de la chair et des os, je ne suis pas un fantôme, quand même!"

 

Ils sont tout contents, mais quand même encore passablement incrédules

 

(surtout un certain Thomas, dont Luc ne parle pas, sans doute qu'il ne voulait pas faire de peine à son pote Thomas…)

 

Jésus continue, histoire de bien enfoncer le clou

 

(euh, ce n'est, en la circonstance, peut-être pas vraiment l'expression adéquate, mais comme dirait Ponce Pilate: ce que j'ai écrit, j'ai écrit).

 

"Vous auriez pas un petit quelque chose à grignoter? continue Jésus. C'est que j'ai rien mangé depuis Vendredi Saint, moi!"

 

Or, on n'a jamais vu un esprit ou un fantôme réclamer à manger.

 

Là-dessus, les copains de Jésus, ils commencent à se dire qu'ils ne sont pas victimes d'une hallucination collective.

 

Ou alors, s'ils le sont, c'est qu'ils sont tous atteints grave…

 

"Bah, dit un, on a bien un peu de poisson grillé. Désolés, hein, on ne savait pas que t'allais débarquer, on n'a pas fait les courses, c'est tout ce qu'il reste."

 

Du poisson grillé… Jésus aurait préféré une belle entrecôte d'agneau.

 

Mais bon, quand t'as plus bouffé depuis 40 jours, tu fais pas le difficile.

 

Il prend donc le poisson grillé, et se met à le manger devant eux.

 

Non sans y aller de son petit commentaire: "Ouais, pas mauvais, mais pas aussi bon que celui de ma maman: ça manque un peu d'épices, que je trouve, perso."

 

Un peu gonflé, Jésus: il débarque à l'improviste, et il chipote sur ce qu'on lui sert à manger!

 

Quand on pense que des générations de mamans ont seriné à leurs enfants: "Mange ce qu'on te donne, sans quoi le petit Jésus ne va pas être content."

 

On se demande si les mamans ont vraiment su comme il pouvait être difficile sur la nourriture, le petit Jésus en question…

 

Après avoir mangé, il dit à ses copains: "Vous vous souvenez, de ce que je vous disais avant les événements?"

 

"Euh, tu nous as dit passablement de choses, répondent les disciples, tu pourrais pas préciser un peu?"

 

"Eh bien, que tout ce qui était marqué dans la Bible, ça allait m'arriver."

 

"Ah oui, un peu comme l'horoscope!", s'exclame un des disciples.

 

"Moi, je ne crois pas à l'horoscope, dit Thomas, le Schtroumpf grognon et sceptique de l'époque."

 

Jésus, qui est patient quand il le veut bien, et qui connaît bien sa Bible, se met à leur expliquer tous les passages où ça parle de lui, et de ce qui devait lui arriver.

 

"C'est bien marqué, dans la Bible, que le Christ souffrirait, et ressusciterait le troisième jour, non? Et qu'on irait prêcher son nom dans le monde entier?"

 

"Euh, répondent les disciples, on est moins calés en Bible que toi, mais admettons. Et alors, le rapport?"

 

"Ben, le Christ, c'est moi…"

 

Première nouvelle, se disent les disciples. Surtout, ne pas contrarier un vivant revenu d'entre les morts, d'autant plus que le vivant en question est leur pote Jésus…

 

et qu'ils savent très bien que leur pote Jésus n'aime pas du tout qu'on le contrarie.

 

"Moi, continue Jésus, je vais vous envoyer bientôt un cadeau de la part de mon père numéro un (=Dieu), et vous allez être capables des faire des trucs extraordinaires.

 

Seulement, il faut que vous restiez ici, à Jérusalem, en attendant le cadeau, sans quoi il va atterrir poste restante,

 

et ça serait dommage pour vous, c'est du périssable, à consommer avant la date de péremption.

 

Allez, sur ce, sortons, j'ai envie de faire une petite promenade digestive."

 

Et il les emmène dans un petit bled pas loin, à Béthanie.

 

Arrivé là, il les regarde, et dit: "Tchô, les gars, cette fois je m'en vais pour de bon.

 

Enfin, disons que je m'en vais physiquement pour de bon, mais je vous tiens à l'œil:

 

pas de conneries pour les deux mille ans qui viennent, hein, sans quoi je sévirai!"

 

Et c'est sur cette rassurante bénédiction que tout à coup, pof, il disparaît comme il était apparu:

 

évaporé, le mec, comme aspiré par un nuage qui l'aurait catapulté au ciel!

 

Un brin éberlués, les copains de Jésus mettent un moment avant de réaliser que, primo, Jésus n'est plus là;

 

deuxio, qu'ils se trouvent dans un bled perdu;

 

tertio, qu'ils feraient bien de se magner pour retourner à Jérusalem et attendre le cadeau promis.

 

Mais la poste céleste d'alors n'était pas beaucoup plus rapide que la poste terrestre de nos jours, si bien qu'ils ont quand même dû patienter 10 jours, pour savoir c'était quoi, ce cadeau en question.

 

Et ils ne seront pas déçus, cette fois…

 

Quel cadeau ? Vous le saurez une prochaine fois…


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commentaires

P
<br /> Encore une fois, une histoire intéressante mais aussi drôle, j'ai vraiment bien aimé !<br /> <br /> Je sens que je vais aller lire la suite moi ^^<br /> <br /> Merci Betty, c'est super agréable à lire !<br /> <br /> Pallanas<br /> <br /> <br />
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