Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 16:09

Nous en étions restés dans l'article précédent avec le couple primordial, qui après avoir fait une grosse bêtise, se trouve expulsé du paradis, et se voit contraint de copuler pour se donner chaud.

 

Dieu-Adam-Eve.gif

 

C'est qu'à l'Est d'Eden, il fait plutôt frisquet. Surtout que la feuille de vigne dont ils se vêtaient jusque-là commençait à se faner.

 

Donc, bon, voilà Eve enceinte, un peu étonnée malgré tout : "c'est quoi, ce gros bide qui me pousse ? J'ai avalé la pomme avec les pépins : si ça se trouve, j'ai un Macintosh qui me pousse dans le ventre".

 

Ben non, c'était juste Caïn, qui ne s'appelait pas encore Caïn, les parents n'étant pas trop d'accord sur le prénom : Adam aimait bien "Jésus", mais Eve trouvait ça trop commun.

 

Elle préférait quelque chose de plus moderne, genre "Kevin". Mais Adam s'obstinait.

 

Alors, un jour, excédée, Eve lui lâcha : "t'es vraiment un cas, hein !"

 

Là-dessus, ils se mirent d'accord : si c'était en garçon, ils l'appelleraient Caïn…

 

Sauf que c'étaient des jumeaux (la Bible n'est pas catégorique à ce sujet, mais les rabbins oui).

 

Quand Caïn vint au monde, tout se passa bien, les parents étaient très heureux, sauf qu'à qui donc envoyer les faire-part?

 

Quand le second vint au monde, une petite demi-heure plus tard, Eve, ravie, pensant que c'était une fille, s'exclama : "Oh, la belle!"

 

Manque de bol, c'était aussi un garçon. Ils décidèrent alors de l'appeler Abel (pas de raison de ne pas le faire : le nom du premier étant issu d'un cri de sa mère, le second subirait le même sort…).

 

Devenus grands, fallait bien qu'ils se trouvent du boulot. Abel devint berger, Caïn agriculteur.

 

Mais bon, il fallait rendre des comptes chaque année, non seulement aux parents, mais aussi au type responsable de tout ça, à savoir Dieu, et le caresser dans le sens du poil, des fois qu'il aurait à nouveau l'idée de se fâcher (sale caractère, ce Dieu).

 

Donc, au début du printemps, Caïn apporte un panier plein de fruits et de légumes à Dieu, et Abel, un belle entrecôte d'agneau et un pot de graisse d'oie.

 

Dieu voit le cadeau de Caïn, il fait la grimace… mais il voit celui d'Abel, et il est tout content (Dieu n'était pas végétarien…, et il adorait l'entrecôte d'agneau rissolée dans la graisse d'oie; comme il n'avait pas encore inventé le cholestérol, il s'en foutait un peu, de bouffer tout ce gras).

 

Evidemment, ça ne plaît pas trop à Caïn, qui se met à bouder. Dieu lui dit : "Pourquoi tu fais la gueule ? Tu sais bien que je déteste les légumes. T'avais qu'à faire berger, aussi, ou alors pisciculteur : j'aime assez le saumon fumé, et je ne crache pas sur un peu de caviar"

 

Oui, facile à dire : la première mer à l'Est d'Eden se trouve à au moins 300km, et Caïn ne se voyait pas trop de faire l'aller-retour à pied chaque jour (Dieu n'avait pas encore inventé la délocalisation, ni le tgv, ni le mobil-home, dommage pour lui, dans le fond…)

 

De retour de chez Dieu, Caïn se met à engueuler Abel, puis les choses s'enveniment : il empoigne son frère, et le tue (la Bible ne dit pas comment, mais il n'est pas impossible qu'il l'ait assommé à l'aide d'une grosse courge)

 

Dieu vient se mêler de tout ça, un peu plus tard : "il est où, ton frère ? J'ai encore envie d'une petite côtelette…"

 

Caïn fait un gros semblant de rien : "Qu'est-ce que je sais, moi ? Je ne suis pas le gardien de mon frère!"

 

Dieu se met tout doucement à soupçonner quelque chose de louche : "Qu'est-ce que tu as fait comme connerie ? Je vois des traces de sang, là, mais c'est pas du sang d'agneau, ça ressemble étrangement à du sang humain! Tu l'as tué, hein, petit con?"

 

Dieu est malpoli, parfois, quand il perd ses nerfs…

 

"Si c'est comme ça, je te maudis, poursuit Dieu (un sport qu'il avait déjà inauguré avec les parents et qui lui plaît assez). Désormais, tu vas devoir bosser, pour récolter tes fruits et tes légumes, tu vas apprendre ce que c'est, de gagner ta croûte!

 

En plus, ouste, hors d'ici, à partir de maintenant, je te déclare sdf!"

 

Caïn essaie bien d'atténuer la peine dont il est frappé : "Tu ne trouves pas que c'est un peu disproportionné, comme sanction ? Si tu me chasses, on ne se verra plus, et je serai obligé de vivre comme un clochard.

 

En plus, tu choperas le scorbut, si tu n'as pas mes fruits et leurs vitamines C"

 

Le scorbut, ça fait quand même réfléchir Dieu : il se voit mal sans dents (pour manger une entrecôte d'agneau, même tendre, c'est embêtant, surtout qu'il adore casser les os et sucer la moëlle)

 

Alors Dieu dit : "Bon, si quelqu'un te tue, je te vengerai sept fois". Oui, mais ça lui fait une belle jambe, à Caïn, qu'on le venge, même sept fois, une fois mort.

 

"T'as pas une meilleure idée ? qu'il demande à Dieu. Genre, un truc pour que je ne me fasse pas tuer ?"

 

Dieu, qui pense à ses canines, lui dit : "Ok, alors, je mets sur toi un signe, pour que personne ne te frappe quand il te rencontrera". Et il lui colla sur le front une petite étiquette bleue, avec un dessin stylisé d'une personne dans un fauteuil roulant, en espérant que ça suffirait.

 

Alors, Caïn partit s'installer au nord de l'est d'Eden (vous voyez à peu près où, vers Saint-Denis…).

 

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 15:37

Bonjour,
Voici près de deux ans que je poste des histoires bibliques revisitées à ma façon sur Kongregate, et à la demande de plusieurs de ses membres, jeunes ou moins, j'ai décidé de les déposer ici.
Sur KGG, les posts ne peuvent dépasser 250 signes. J'ai donc essayé d'adapter mes histoires format "twitter", les écrivant en phrases pas trop  longues. Le style en est donc volontairement haché.
Je suis théologienne de formation, et mon intention n'est autre que de raconter des histoires bibliques, dont la trame m'est véritablement inspirée par la Bible, pour essayer de montrer que la Bible, ça peut devenir passionnant.

Je vous livre donc mes histoires bibliques sauce Betty, vous en souhaite bonne lecture, et espère que vous ne ne direz plus : "La Bible, c'est casse-pieds". Non, la Bible, ça peut être passionnant, si on la lit avec un peu de recul.

Betty

 

Aujourd'hui

 

Le cadeau de Marie (Nouveau Testament, Évangile selon Luc, ch. 1)

 

C'est une fille, elle s'appelle Marie. Elle a dans les 14 ans, par là autour, et elle est un peu naïve pour son âge.

 

Un jour qu'elle était tranquillement dans sa chambre à colorier des images de pokémon, voilà quelqu'un qui déboule sans crier gare.

 

Elle sursaute un fameux coup, et du coup, elle dépasse la ligne de son dessin de Pikachu. Elle en aurait pleuré, elle voulait l'offrir à son fiancé Joseph comme cadeau de Noël…

 

(Ah ben non, impossible, Noël n'existait pas encore à cette époque).

 

Le mec lui dit (enfin, le mec, habillé comme il l'était, c'était pas trop certain) : « Salut, beauté! »

 

Marie se dit : « Qu'est-ce qu'il me veut, celui-là? Il ne voit pas que j'étais en pleine concentration? »

 

Le gars (il s'appelle Gabriel) lui dit : « Le Seigneur est avec toi ».

 

« Gné? », se dit Marie « c'est une question ou une affirmation ? »

 

« Euh, je ne vois pas de qui vous voulez parler », répond-elle prudemment.

 

Le gars continue, imperturbable : « J'ai une bonne nouvelle pour toi : tu vas avoir un enfant! »

 

Une bonne nouvelle ? Marie trouve que, bof, pas tant que ça : à son âge, c'est un peu tôt. Elle n'a pas encore rangé ses poupées au fond de son placard à jouets qu'il faudrait déjà s'occuper d'un vrai bébé, un vrai qui chiale et tout, et qui a tout le temps les crocs

(merci Renaud, malgré tout, tu restes un grand bonhomme!)

 

Et puis, elle a beau être un peu naïve, Marie, elle sait que les bébés ça ne vient pas tout seul comme ça, par l'action du Saint-Esprit (c'est là qu'elle va avoir une surprise de taille, la Marie).

 

Là-dessus, voilà l'ange qui commence à lui raconter tout un roman, où il raconte combien l'enfant qu'elle va avoir sera super-génial, qu'il aura un avenir radieux, qu'il présidera aux destinées du monde entier…

 

Marie se dit : « Ce mec doit s'être trompé de porte, il croit qu'il parle à la future mère du nain de l'Elysée, c'est sûr ».

 

« Ah précise l'ange, et tu l'appelleras Jésus, c'est joli, ça sonne bien dans toutes les langues… sauf en espagnol, où ça fait un peu singe de laboratoire, mais bon, c'est un détail ».

 

Un détail, un détail… quitte à avoir un môme, elle aurait préféré l'appeler Kevin, ou Régis, ou Barack (quoique, en français, ça fait un peu vieille bicoque). Même Nicolas, tiens, au pire.

 

Mais Jésus, elle trouve que ça fait un peu pédant quand même…

 

Marie se dit que pour le nom, elle verrait bien en temps voulu. Elle émet cependant une objection de taille :

 

« Oui, c'est bien joli tout ça, mais il va me venir comment, ce bébé, puisque je ne suis ni mariée, ni fiancée, et que le seul mâle à dormir avec moi est le nounours en peluche que j'ai reçu pour mon baptême ? »

 

Elle est bête, Marie : le baptême ça n'existait pas encore. Enfin, si, mais pas tout à fait pareil : tu allais te faire baptiser chaque fois que tu avais fait une connerie, histoire de montrer de l'extérieur que tu étais de nouveau propre de l'intérieur.

 

Alors, Marie, elle connaît certaines de ses copines qui seraient à la tête d'un impressionnant cheptel de nounours, si elles en recevaient un à chaque baptême.

 

Mais l'ange l'interrompt dans ses cogitations sur la moralité de ses copines, et lui dit :

 

« L'esprit de Dieu viendra te couvrir d'ombre, et tu auras un bébé ».

 

Là, du tac au tac, Marie lui répond : « Ah, parce que vous vous appelez Gabriel Dieu ? ».

 

Gabriel lui lance un regard gourmand, puis soupire : « Non, j'aimerais bien, mais je préfère rester un ange déçu que devenir un ange déchu ».

 

« Et arrête de poser des questions. Tu auras un fils, et il sera fils de Dieu. Comme je te le dis. Dieu, c'est un super-modo plein de pouvoirs, tu serais étonnée de ce qu'il arrive à faire »

 

« D'ailleurs, c'est pas compliqué : c'est grâce à lui que ta cousine Elisabeth est enceinte »

 

« C'est pas ma cousine, c'est ma tantine », rectifie Marie, avant de réaliser l'énormité du scoop :

 

« Quoi, Elisabeth, enceinte ? Je ne te crois pas (d'émotion, elle se met à le tutoyer). Elle est plus stérile qu'un bloc opératoire et elle a au moins 40 ans. Et son mari au moins 50. »

 

Evidemment que pour une ado comme Marie, 40 ans, ça paraît hyper-vieux.

 

« Si si, je te je que c'est vrai, dit l'ange. Est-ce que je t'ai raconté des bobards, jusqu'à présent ? »

 

Marie, polie tout de même, s'abstient de répondre…

 

« Même qu'elle est enceinte de 6 mois. À ta place, j'irais lui rendre une petite visite », continue l'ange.

 

« Bon d'accord, tu m'intrigues, là, faut que j'aille voir ça de plus près. »

 

La Bible ne nous dit pas combien de temps l'ange est encore resté avec Marie, encore moins ce qu'ils ont fait (mais une tradition apocryphe rapporte que Gabriel a aidé Marie à gommer son coloriage raté de pokémon et à en faire un nouveau).

 

N'empêche que Marie se dépêche de se mettre en route pour aller rendre visite à Tata Babeth, qui habitait dans un bled perdu dont l'histoire a oublié jusqu'au nom, mais qui se trouvait à près de 100km de là. 




 

 

 

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 15:30


Je suis redevable pour cette histoire à facile.ch, qui m'a inspiré la relation entre le péché d'Eve et l'ordinateur notamment

 

Un jour, Dieu qui s'ennuyait, après avoir créé toutes sortes de jolies choses, comme le ciel, les étoiles, la terre, la mer, les animaux (dont les araignées, mais là, il n'a pas été très inspiré, merci Dieu!), se dit qu'il allait créer quelque chose de bien mieux : l'être humain!

 

Alors, il a créé Adam, depuis la poussière de la terre, et à son image (et on s'étonne que les hommes sont moches : un magma de vieille poussière et d'image de Dieu, faudra encore un moment avant que la femme invente le Chippendale…)

 

Dans la foulée, il a créé Eve, parce qu'il lui semblait, au final, qu'Adam n'était pas aussi parfait qu'il l'avait rêvé. Il fallait créer quelque chose de mieux, donc il a fait la femme.

 

Il profita d'une inattention d'Adam, qui inspectait son domaine baptisé "jardin d'Eden", ou "paradis" pour lui subtiliser une côte (sous péridurale, rassurez-vous, messieurs les hommes douillets)

 

Ainsi naquit Eve, la première femme issue de cellules-souche.

 

Mais bon, le problème, c'est que Dieu n'avait pas pensé aux vêtements, et qu'Adam et Eve, dans leur paradis, n'avaient trop chaud certains jours. Et puis, se balader tout nu, Ça va bien de la chambre à la salle de bains, mais pour biner ses salades et traire les chèvres, c'est pas très pratique :

 

 

pas de poche pour ranger ses outils de jardin, ou pour cacher un trognon de chou pour faire venir la chèvre.

 

Alors, Adam et Eve on eu une idée géniale à leur avis : se vêtir de feuilles de vigne! OK, les vignes, et leurs feuilles étaient nettement plus grandes qu'aujourd'hui, mais bon, ça ne tenait pas trop chaud quand même

 

Ainsi passait le temps… mais il passait lentement. Adam et Eve commençaient à s'emm*** fermement, dans leur paradis où tout leur tombait dans le bec, en plus, sans télé, sans internet et sans home cinéma.

 

Heureusement, ils avaient, si pas du pétrole, en tout cas des idées… et une folle envie de relooker leur intérieur paradisiaque.

 

Au fond du jardin, il y avait un arbre, un pommier très exactement (la Bible ne le dit pas, mais la tradition est formelle, depuis les rabbins jusqu'à l'inventeur du Mac, que ce soit Steve Jobs ou Jeff Raskin) : c'était une jolie pomme dont le pédoncule jaillissait joyeusement entre les deux fesses rebondies du fruit

 

Eve s'approcha de l'arbre, le trouva séduisant (un peu cher à l'achat, mais rentable sur la durée), et se mit à convoiter la pomme.

 

Un individu louche, aux mœurs incertaines, à la démarche qui ressemblait plus à une reptation qu'un une danse de Michael Jackson, l'apostropha soudain pour lui vanter les mérites de la pomme

 

Eve, encore peu habituée aux campagnes publicitaires et au bourrage de crâne médiatique, craqua assez vite… et croqua la pomme. Le mal était fait, le ver était dans le fruit : voilà que notre couple primordial avait tâté, pour son malheur, de l'ordinateur au logo pommé!

 

Dans sa colère, Dieu (alias Bill Gates), expulsa nos deux larrons hors d'un paradis sans virus, sans trojan horses, sans spams.


 

 

Depuis ce jour, à l'Est d'Eden, Eve regrette son geste et Adam lui en veut toujours (cette histoire de pomme lui restera toujours en travers de la gorge). Mais bon, pour se calmer les nerfs, il fait trois marmots à Eve : Abel, Caïn et Seth.

 

Mais c'est pour un prochain épisode! Et voilà, c'est fini pour cette histoire

Partager cet article
Repost0