Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 20:48

Résumé des épisodes précédents : 1. Satan est entré dans la tête de Judas, qui décide d'aller se faire un peu de pognon en jouant à la balance ;

 

2. Pierre jure ses grands dieux qu'il n'abandonnera jamais son copain Jésus : mon œil!

 

3. Jésus se fait choper par les soldats du Temple, et se fait arrêter.

 

4. Pierre, assis dans la cour du Temple, près d'un feu, fait l'amère expérience de renier son meilleur pote.

 

Et voilà Jésus, le lendemain matin, transféré devant le Sanhédrin (le Vatican de l'époque, pour rappel).

 

Les prêtres lui disent : "Il y a des rumeurs qui courent selon lesquelles tu serais le Messie. Si c'est vrai, dis-le nous".

 

Jésus leur répond : "Si je vous le disais, de toute façon, vous ne me croiriez pas ! Vous êtes bien trop accros à vos privilèges pour voir arriver un Messie qui va bouleverser vos vies et vos habitudes!

 

N'empêche que, bientôt, le Fils de l'homme (le pseudo de Jésus) sera assis à la droite de Dieu, mon Père-qui-est-aux-cieux".

 

Les membres du Sanhédrin s'écrient "Ah quoi, alors, tu es le fils de Dieu ?"

 

Jésus leur répond : "C'est vous qui le dites, bande de vieux croûtons".

 

Les membres du Sanhédrin, en entendant ça, se mettent à hurler : "Il se prend pour qui, ce mec? Il nous insulte, et en plus, il dit qu'il est le fils de Dieu! Ce type est fou, mégalo, parano, bref, dangereux!"

 

Mais comme finalement, ce ne sont que des autorités religieuses, ils ne peuvent pas faire grand-chose, et ils décident donc de l'amener chez Pilate, le gouverneur. Après tout, le chef des affaires politiques, c'est lui.

 

Ils disent à Pilate : "On a chopé ce mec qui fout le boxon partout : d'abord, il interdit aux gens de payer leurs impôts à César…

 

(rien que pour ça, tu aimes Jésus, non?)

 

… mais en plus, il se dit Messie et roi"

 

(même pas vrai, Jésus ne l'a jamais dit. Mais les sanhédrites, c'est pas l'honnêteté qui les étouffe, à ce moment-là de l'histoire).

 

Pilate demande à Jésus : "Alors, comme ça, tu es le roi des juifs?"

 

Jésus répond : "C'est toi qui le dit".

 

Traduisez : "Tu l'as dit, bouffi".

 

Pilate dit aux sanhédrites : "Ce mec est peut-être un hurluberlu, mais il n'y a pas de quoi le condamner : si on devait zigouiller tous les mystiques et tous les illuminés qui rôdent par ici, il n'y aurait plus grand-monde en Palestine.

 

Tiens, au fond, qu'il se dit, Pilate, ce serait peut-être une bonne solution : après, j'aurais enfin la paix avec ces juifs qui n'arrêtent pas de rouspéter pour un oui et pour un non".

 

Mais les sanhédrites insistent : "Ce type soulève toute l'opinion publique, avec ses messages subversifs. Et pas seulement à Jérusalem, mais aussi en Judée et en Galilée!"

 

Quand il entend le mot Galilée, Pilate sursaute : "T'es galiléen, toi? Ah ben, dans ce cas, l'affaire n'est pas de mon ressort, mais de celle d'Hérode. Rien à voir avec la Galilée, moi!"

 

Et Pilate s'en lave les mains (il a peur des virus, il est très maniaque sur la propreté, des mains essentiellement, le reste du corps, il s'en fout un peu).

 

Et paf, voilà Jésus transféré de chez Pilate jusqu'au palais d'Hérode, le roi.

 

Hérode est tout content : depuis le temps qu'il entend parler de Jésus, il va enfin pouvoir lui tirer les vers du nez!

 

Surtout qu'il a entendu dire que Jésus fait des miracles, et il espère bien qu'il en fera un pour lui :

 

En effet, Hérode a plusieurs problèmes de santé, dont un ballonnement permanent du ventre (il est un peu con, il n'a pas compris qu'il devrait s'abstenir de bière et de choucroute),

 

Plus quelques petits soucis de manifestation de virilité, depuis que sa belle-fille lui a apporté la tête de Jean-Baptiste sur un plat :

 

Dès que sa libido le titille, il revoit cette tête, et il perd ses moyens…

 

Il interroge donc assidûment Jésus, qui ne répond pas : pensez-vous, le mec à cause de qui son cousin Jean-Baptiste est mort, il n'allait quand même pas lui faire le plaisir de le guérir.

 

Jésus a beau aimer tous les hommes, il y a des limites : pas touche à la famille, c'est sacré!

 

Hérode râle, et quand il est en colère, il aime imaginer des petits jeux un peu pervers.

 

Alors, il déguise Jésus en roi, en lui mettant une tunique rouge (la couleur royale, à l'époque), et le remballe auprès de Pilate : que ce con de Romain se débrouille avec ce con de galiléen!

 

N'empêche que du coup, à se renvoyer Jésus comme une vulgaire balle de squash, Hérode et Pilate sont devenus copains.

 

Bon, rebelote, Pilate convoque les autorités juives, et il leur dit :

 

"Vous m'avez amené ce type soi-disant qu'il échauffe les esprits de la population. Mais moi, je ne vois vraiment pas en quoi il est dangereux. C'est un doux dingue, pas plus.

 

D'ailleurs Hérode non plus n'a rien vu d'inquiétant dans ce mec, puisqu'il m'a renvoyé la patate chaude. Alors?

 

Bon, si c'est juste pour vous faire plaisir, je vais le torturer juste un petit peu, histoire que tout le monde s'amuse, et puis je lui fous la paix. J'ai pas que ça à faire, moi!"

 

Mais les autres disent : "Relâche-nous Barabbas, et supprime ce mec-ci!".

 

Barabbas, voilà un vrai bandit : il s'était fait coffrer pour meurtre et c'était vraiment un sale type.

 

Pilate n'est pas trop chaud pour libérer ce serial-killer, et il insiste pour laisser partir Jésus.

 

Rien à faire, les sanhédrites ont une dent contre lui, et préfèrent encore voir un assassin se balader impunément à Jérusalem :

 

"Crucifie, crucifie", qu'ils hurlent à Pilate.

 

Pilate, pas si mauvais dans le fond, leur dit :

 

"Mais b******, qu'est-ce qu'il vous a fait, cet homme ? je ne vois pas ce qu'il a fait de mal. Je vais le faire fouetter, puisque je vois que vous êtes des sados, puis je le relâche".

 

Mais non, ils continuent à crier : "Crucifie ce type!"

 

De guerre lasse, Pilate accepte : il ne va quand même pas prendre la défense d'un mec qu'il ne connaît même pas, au risque de se mettre toute la population à dos, hein?

 

La suite de l'histoire, c'est pour demain…

           

Partager cet article
Repost0
31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 20:59

Après avoir mangé et bu avec ses copains, Jésus décide qu'une petite promenade digestive s'impose.

 

Direction : le Mont des Oliviers, comme d'habitude (il est un peu comme ces mamys qui aiment à se balader sans fin sur la Promenade des Anglais, le long des quais de la Seine, ou sur les rives du lac Léman à Ouchy).

 

Arrivé sur place, il dit à ses disciples : "Les gars, c'est le moment de prier, pour pas que vous tombiez dans la tentation".

 

Pierre, toujours à côté de la plaque, se dit : "tomber dans la tentation? C'est un nouveau mot qu'il a trouvé pour dire “des trous”, et enrichir notre vocabulaire?"

 

Mais comme il a déjà dit passablement de conneries au cours du repas, il se la coince…

 

Jésus les plante là, au bas du Mont des Oliviers, et s'en va tout seul (non, pas pour assouvir un besoin urgent : pour causer avec son Père-qui-est-au-cieux)

 

Il dit : "Père (oui, il est poli avec son papa, il l'appelle "père"), écarte de moi cette coupe (c'est du vin bouchonné, de toute façon).

 

Mais bon, si tu ne veux pas, hein, j'obéirai, comme j'ai toujours fait… donc, que ta volonté se fasse, et pas la mienne".

 

Mais c'est dur, de faire la volonté de quelqu'un d'autre. Alors, pour l'aider, Dieu (son papa, donc, vous suivez toujours?) lui envoie un ange, qui le soutient pendant que Jésus prie.

 

Faut dire qu'il avait pas mal picolé, Jésus, avec ses potes, et il se sent un peu vacillant…

 

Il n'en mène pas large, Jésus, et prie de plus en plus fort.

 

Si fort que des gouttes de sueur se mettent à perler sur son front.

 

On dirait même des gouttes de sang, tellement il transpire…

 

Ça tombe par terre comme des caillots de sang.

 

Jésus termine sa conversation avec son Père-qui-est-aux-cieux (de toute façon, son crédit est presque épuisé), puis redescend vers ses copains.

 

Et il les trouve tous endormis!

 

Il leur dit : "Quoi, vous dormiez? Je vous avais pourtant dit de prier, pour ne pas tomber en tentation!"

 

Ouais, facile à dire, après un repas bien arrosé!

 

Il est encore en train de les engueuler quand arrive une troupe de soldats.

 

A la tête des soldats : Judas, un des copains (bon, faut le dire vite) de Jésus.

 

Judas s'approche, et veut venir embrasser Jésus ; il était un tout petit peu gay, Judas : d'ailleurs, ses copains l'appelaient Judas-nana (merci, Bruno Coppens!).

 

Jésus, lui, pas du tout porté sur les hommes (enfin, si, il aime tous les hommes, mais d'un amour éthéré), lui dit :

 

"Judas, c'est par un baiser que tu livres le fils de l'homme! T'as pas honte, mec?"

 

Les copains de Jésus lui disent : "Tu veux qu'on se batte? On a deux épées, après tout"

 

Deux épées, contre une escouade de soldats! Sont un peu naïfs, les disciples : Mac contre pc, quoi…

 

Un des plus fougueux des copains chope son épée, et, vlan, il tranche l'oreille d'un des soldats (Luc ne dit pas son nom, mais Jean précise qu'il s'appelait Malchus).

 

Jésus dit : "C'est pas bien, ça". Alors, il touche l'oreille du gars, et zou, la voilà remise en place!

 

Mais bon, ça n'empêche que les soldats lui mettent le grappin dessus, à lui et à ses copains, et l'emmènent dans la maison du grand prêtre (l'évêque de l'époque, au risque de me répéter).

 

Pierre suit, mais de loin : il est plutôt froussard, mais aussi curieux.

 

Dans la cour de la maison, on avait allumé un grand feu : on a beau être en avril, les soirées sont encore frisquettes.

 

Pierre s'installe donc auprès du feu. Une servante le voit, et dit : "Ce mec, je le reconnais, il était avec cette bande et ce mec qui est leur chef!"

 

Pierre répond : "Tais toi, bonne femme, tu dis n'importe quoi! Je ne le connais pas, ce type, moi!"

 

Un petit peu plus tard, un homme voit Pierre, et dit : "Ah mais si, je te connais : tu étais avec ce mec qu'on vient d'arrêter! Tu es de sa bande, j'en suis sûr."

 

Pierre répond : "Non, tu te trompes, je ne connais pas ce gars."

 

Une heure plus tard, un autre insiste : "Si, si, je te reconnais bien, tu étais avec lui. D'ailleurs, tu as l'accent galiléen (l'accent suisse, ou belge, de l'époque)."

 

Pierre répond : "Je ne sais pas ce que tu veux dire. Je ne comprends rien à tes racontars."

 

Sauf qu'aussitôt, un coq se met à cocoricoter…

 

Jésus, qui passait par là, regarde Pierre, l'air de lui dire : "Tu vois, je te l'avais bien dit… le coq a chanté, et tu as dit trois fois que tu ne me connaissais pas."

 

Pierre n'en peut plus : il se lève, quitte le feu, et sort de la cour en pleurant tout ce qu'il peut.

 

Pendant ce temps, les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui, et le tapaient.

 

Les lâches : toute une troupe contre un homme seul même si c'est le fils de Dieu!

 

En plus, ils lui avaient mis une vieille serpillière sur la tête, et lui disaient : "Eh bien, maintenant, fais le prophète! Devine qui vient de te frapper?"

 

Bref, ils s'amusaient beaucoup, à faire les forts devant un être affaibli et pacifiste.

 

Leur cinéma a duré jusqu'au matin, au moment où ils ont amené Jésus devant le Sanhédrin (le Vatican de l'époque).

 

On verra la prochaine fois comment Jésus se débrouille face à ses accusations (lesquelles, d'ailleurs? Il ne sait pas au juste. Nous non plus, d'ailleurs…)

Partager cet article
Repost0
28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 20:58

Jésus a de plus en plus de succès, avec ses histoires, ses miracles et sa critique du politique (tiens, lui aussi, déjà?), si bien que ça suscite pas mal de jalousie, surtout dans les rangs des autorités religieuses.

 

Qui décident que ce type-là, il faudrait le faire taire. Définitivement.

 

Alors, le diable, qui est toujours du côté de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir, décide de leur donner un petit coup de main.

 

Et il entre dans la tête de Judas, qui est un des 12 copains attitrés de Jésus.

 

Judas, plein de Satan, s'en va trouver les grands prêtres des juifs (les évêques de l'époque), et discute avec eux sur le meilleur moyen de choper Jésus.

 

Les grands prêtres sont tout contents, et "Tope-là, mon gars, trente deniers si tu nous dis quand et comment mettre le grappin sur cet agitateur."

 

Trente deniers, c'est pas rien : presque 2 ans de salaire d'un ouvrier en Palestine au premier siècle.

 

(José Bové peut se faire du souci pour ses "amis" : pour 30.000 €, il y en a bien l'un ou l'autre qui sera prêt à faire pareil…).

 

Voilà que c'est justement la Pâque (au singulier, celle des juifs, celle qui commémore la sortie d'Égypte. Celle des chrétiens, ce sera pour plus tard, et ne me demandez pourquoi elle est au pluriel, je n'en sais rien).

 

Jésus dit à deux de ses meilleurs potes, Pierre et Jean : "Il faut qu'on se trouve un endroit pour fêter la Pâque".

 

"Oui, mais où ?, disent les deux. Depuis qu'on te connaît, on est un peu sdf…"

 

Jésus leur répond : "Allez en ville, et dès que vous y serez, un mec viendra à votre rencontre. Vous ne pourrez pas le louper : il portera une cruche d'eau sur l'épaule."

 

Ça peut paraître idiot, comme signe de reconnaissance, mais à cette époque, la corvée eau, c'était pour les femmes…

 

"Suivez-le, et quand il entrera dans une maison, vous direz au proprio : “Le Maître te fait dire qu'il veut fêter la Pâque chez toi”.

 

Alors, le proprio vous montrera un belle salle à l'étage. C'est là que vous ferez les préparatifs.

 

Et n'oubliez pas l'agneau : vous savez que je suis comme mon Père-qui-est-aux-cieux, j'adore la côtelette d'agneau juste cuite à point"

 

Bon, Pierre et Jean obéissent, font tout bien comme il faut, si bien que le soir, voilà les 13 amis réunis à table.

 

Jésus est un peu tristounet. Il sait que c'est la dernière fois qu'il fait la fête avec ses copains.

 

Alors, pendant le repas, il prend un bout de pain, remercie Dieu, comme tout bon juif, le montre à ses copains, et leur dit :

 

"Vous voyez ce pain ? Et bien, c'est comme si c'était mon corps…"

 

Et crac, il le coupe en petits bouts : "mon corps qui va être mis en morceaux pour vous. Partagez-le vous entre vous."

 

Puis, il prend un verre de vin, remercie à nouveau Dieu (et Noé au passage, qui a quand même inventé le vin, et la cuite qui va avec…), et dit :

 

"Vous voyez ce vin ? Et bien c'est comme mon sang : il va gicler et arroser tout le monde. Buvez tous, partagez-le vous aussi, et pas de dispute, il y en aura pour tout le monde!

 

Faites ça pour moi, en en ma mémoire. Chaque fois que vous mangerez du pain et boirez du vin, hein, pas seulement aux grandes occasions".

 

(Là-dessus, il n'a pas été très écouté, Jésus).

 

Jésus, qui a visiblement envie de causer, ce soir-là (ou qui veut vider son sac), poursuit :

 

"Mais je vous préviens : il y a ici, autour de cette table, un gars qui s'apprête à me livrer. Malheur à lui : il aurait mieux valu qu'il ne naisse pas, ce gars!"

 

Tout le monde commence à se regarder d'un air suspicieux : de qui il parle?

 

Sauf Judas, qui fait semblant de récupérer une mouche en train de se noyer dans son verre de pinard…

 

Jésus dit à Pierre : "Toi, comme t'es pas très malin, j'ai beaucoup prié pour toi, pour que tu aies la foi.

 

Pour l'instant, ça ne sert pas à grand-chose, mais quand je ne serai plus là, c'est toi qui devras affermir la foi des autres."

 

Pierre, indigné, répond : "Dis donc, Jésus, tu le sais bien : avec toi, pour toi, je suis prêt à aller en prison, et même à mourir!"

 

Jésus rigole doucement : "Pierrot le fou, avant que le coq ait chanté, tu auras trois fois nié me connaître, c'est moi qui te le dis, tu peux en être certain."

 

Mais Pierre jure ses grands dieux que non (ça commence bien, tiens!).

 

Jésus continue (le vin lui délie la langue, on dirait) : "Vous vous souvenez, au début ? Je vous avais interdit de prendre quoi que ce soit pour la route : ni sac, ni sandale, ni bourse (celle-là, il l'a donnée à Judas, c'était pas malin de sa part, je trouve. M'enfin, passons), ni manteau, ni épée?"

 

"Ouais, qu'ils répondent, même qu'on s'est passablement gelés, sans manteau et sans sandales, surtout l'hiver…"

 

"Eh bien maintenant, je vous dis d'acheter une épée, c'est le moment!"

 

"Ben tiens, on en a juste deux, là, disent les disciples".

 

"OK, ça suffit, dit Jésus. Et maintenant, allons-y, les choses sérieuses ne font que commencer".

 

Et les choses sérieuses, c'est pour la prochaine fois.

Partager cet article
Repost0
23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 09:13

Un jour, un copain de Jésus va se marier. Il décide d'organiser une grande fête, où il inviterait tous ses amis, et dont chacun garderait un souvenir mémorable.

 

Et ce fut mémorable en effet. Tellement que la Bible a gardé la trace de cette fête.

 

Le futur marié envoie donc un carton d'invitation à son pote Jésus, que des fouilles archéologiques ont récemment mis au jour. Il y est écrit :

 

"Betty (la future Madame) et moi-même (là, une malencontreuse tache de vin empêche les épigraphistes de déchiffrer le nom de l'heureux élu)

 

serions honorés de vous compter parmi nos invités à la bénédiction de leur union et au repas qui suivra. N'hésitez pas à y convier vos conjoints, partenaires, ou famille".

 

Le gars, il ne savait pas ce qu'il risquait, à envoyer cette invitation à Jésus :

 

Parce que le voilà qui débarque, le jour de la noce, avec non seulement sa maman, mais aussi sa bande de copains (douze copains).

 

Le futur marié, il avait compté sur Jésus, voire sa maman (qui ne le quittait guère, en bonne mère juive, des fois qu'à 30 ans, il fasse encore des conneries), mais pas sur sa bande de 12 soiffards!

 

Tout ce petit monde, au sortir de la cérémonie de mariage qui n'a pas dû tellement marqué les esprits puisque la Bible n'en parle pas

 

(le message du rabbin avait apparemment été des plus ternes), se retrouve autour d'une table pour un bon repas.

 

Tout ce qu'il y a de plus kasher. Avec des hectolitres de vin (parce que le vin, c'est kasher, depuis Noé).

 

Mais les 12 potes de Jésus (et Jésus lui-même), ils ont une bonne descente.

 

Si bien qu'avant même le fromage, catastrophe : plus de vin!

 

Marie, la mère de Jésus, qui voit que son fils lève son verre à l'adresse d'un serveur, pour qu'il le lui remplisse (et qui trouve qu'il a déjà assez picolé comme ça), lui dit :

 

"Arrête, mon chéri, ils n'ont plus de vin ; en plus, tu commences à être un peu pompette, tu vas finir par dire ou faire des conneries"

 

"Ça va, hein, Maman, qu'il lui répond Jésus : mon heure n'est pas encore venue où je roulerai sous la table : je tiens bien l'alcool, c'est pas pour rien que mon arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père, c'était Noé."

 

(Noé, c'est l'inventeur du vin. Je ne sais pas pourquoi les viticulteurs c'est Saint-Vincent, et pas Saint-Noé, leur saint patron ; encore une des ces énigmes que la science résoudra un jour, peut-être).

 

Sa mère interpelle alors les serviteurs, et leur dit : "Faut pas le contrarier, mon fils, il a le vin plutôt teigneux, alors, quoiqu'il dise, faites-le sans discuter."

 

Au fond de la cour où se tenait le repas, il y avait 6 cruches dans lesquelles il restait un peu de l'eau qui avait servi à se laver les mains avant le repas.

 

C'étaient des grosses cruches, les jerrycans de l'époque.

 

Jésus les voit, interpelle un des serveurs : "Eh, toi, mon frère! Remets donc de l'eau dans ces cruches!"

 

L'homme se demande bien pourquoi : tout le monde s'est bien lavé les mains avant de manger, et comme la plupart des convives est déjà bien éméchée, peu d'entre eux songeront à se laver les mains après le repas.

 

Mais bon, comme la maman de Jésus l'avait prévenu, il ne discute pas, et il remplit les cruches d'eau à ras bord.

 

Puis, Jésus dit au serviteur : "Prends-en un verre, et va le faire goûter au maître de cérémonie. C'est lui qui a offert le vin, c'est à lui de le goûter."

 

Dont acte. Le maître de cérémonie prend le verre de vin, le fait tourner gentiment pour en examiner la robe et en exhaler le parfum, le hume, le porte à ses lèvres :

 

Divin! S'il n'avait pas été juif, il aurait dit que c'était du nectar digne des dieux de l'Olympe.

 

S'il avait été Suisse, il aurait dit qu'il valait les meilleurs fendants du Valais.

 

S'il avait été français, il aurait pensé qu'aucun Bourgogne ne lui arrivait à la cheville.

 

Mais il est juif, et il le trouve tout simplement sublime, digne de celui de son ancêtre Noé.

 

Puis, il se tourne vers le marié, le regarde d'un œil à la fois curieux et désapprobateur :

 

"Dis donc, d'habitude, on sert les meilleurs vins d'abord, quand tout le monde est encore capable de reconnaître un Châteauneuf-du-Pape d'un gros rouge d'Algérie, mais toi, tu as fait le contraire!

 

Ce qu'on a bu jusqu'ici, sans vouloir te vexer, c'était plutôt de l'ordinaire, mais celui-ci, ça, c'est de l'extraordinaire!"

 

Il ne croyait pas si bien dire : c'est pas tous les jours que tu goûtes du vin que Jésus te sert de sa cuvée réservée!

 

Paf, Jésus venait de réaliser le premier signe qui indiquait ses origines et ses pouvoirs : en digne descendant de Noé, il savait y faire avec le vin, et en digne fils de son père qui est aux cieux, il savait y faire en miracles!

 

La noce se termina joyeusement, et Jésus, sa mère et les disciples rentrèrent chez eux à pas d'heure, les disciples tout contents d'avoir trouvé un maître aussi expert en vin,

 

la maman un peu moins ravie à l'idée que son fils et ses copains s'engageaient dangereusement sur la pente savonneuse de l'éthylisme.

 

Mais Jésus s'est repris : sur la croix, quand il dit "J'ai soif", et qu'un soldat lui présente une éponge imbibée de vin (c'était pas du Mouton-Rotschild, ok), il répond : "non, merci, j'ai signé chez les AA".

 

C'est tout pour l'instant pour les expériences œnologiques de Jésus. Mais cette idée d'eau qui est changée en vin lui trotte dans la tête : et pourquoi pas transformer, plus tard, le vin en sang? Il y songe, il y songe… pour Pâques, peut-être…  

Partager cet article
Repost0
16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 11:38

Un jour, Dieu qui s'ennuyait un peu dans son paradis où il n'y avait pas trop d'animation (les gens les plus drôles et les plus sympas étaient tous passés à la concurrence, à savoir en enfer chez Satan),

 

Dieu, donc, décide de descendre sur terre voir comment se porte sa collection de nains de jardin.

 

Il arrive à Ninive, et là, horreur et damnation : c'est le b**** complet, le foutoir intégral, pas un mec pour racheter l'autre!

 

"Faut que ça change", se dit Dieu.

 

Mais comme il est un peu paresseux, et n'aime pas trop faire lui-même les sales corvées, il décide de réquisitionner un de ses potes.

 

Son choix s'arrête, allez savoir pourquoi, sur un mec nommé Jonas.

 

Jonas vivait peinard dans la campagne de Galilée, et il ne demandait rien à personne, surtout pas à Dieu.

 

Mais bon, quand Dieu a une idée dans la tête, il ne la lâche pas si facilement que ça.

 

Alors que Jonas se reposait peinard après son déjeuner, Dieu l'appelle et lui dit :

 

"Debout, Jonas, sale paresseux (Jésus n'avait pas encore inventé l'histoire de la paille et de la poutre, donc Dieu s'en fout un peut, de la poutre dans son œil)

 

Lève-toi, et va jusqu'à Ninive la grande ville, et tu leur diras des choses terribles de ma part, parce que j'ai vu la méchanceté de ses habitants!"

 

"Ninive ?, dit Jonas. Pas question! Déjà que ça me fait ch*** d'aller une fois par an en pèlerinage à Jérusalem, il est exclu que j'aille jusqu'à Ninive! Puis d'abord, j'sais même pas où c'est."

 

Mais Dieu insiste, insiste, si bien que Jonas, pas de très bonne humeur, finit par se lever,

 

mais pour foutre le camp à Tarsis, loin de Dieu.

 

Là, il a fait une grosse bêtise, Jonas, parce que Dieu, il est partout, il voit partout, et il finira bien par repérer Jonas. Pire que le FBI, Dieu…

 

Il arrive à Jaffa (un port au nord d'Israël), et dégotte un bateau qui part pour Tarsis. Il embarque donc, persuadé que là, Dieu ne le trouvera pas.

 

Mais, à peine le bateau parti, voilà qu'une violente tempête se lève sur la mer, qui se déchaîne tellement que le bateau risque bientôt de ressembler au Titanic…

 

Les marins, morts de trouille, se mettent chacun à prier leur dieu pour faire arrêter cette saleté de tempête.

 

Et comme ils croient en leurs dieux, mais quand même pas tant que ça, ils se mettent aussi à balancer toute la cargaison par-dessus bord, histoire d'alléger le navire.

 

Tout à coup, un marin qui était descendu dans la soute pour jeter quelques tonneaux de poissons séchés, voit Jonas, qui dort comme un bienheureux, la tête sur un sac de blé!

 

Le marin le secoue violemment : "Eh là, toi, tu dors? Ça va pas la tête? On est en train de sombrer, et Môsieur fait sa petite sieste! Non mais, gonflé, mec!"

 

Jonas, qui commence à en avoir marre d'être réveillé à tout bout de champ (surtout que c'est toujours pour apprendre une mauvaise nouvelle), émet un grognement, se retourne sur l'autre côté, et se remet à pioncer.

 

Le marin lui fout un coup de pied dans les côtes : "Debout, espèce d'ahuri! Et prie ton dieu pour que ça s'arrête : nous on a tous prié le nôtre, mais c'est pas le bon. Peut-être que le tien pourra faire quelque chose."

 

Le marin remonte sur le pont, et décide avec ses coéquipiers de consulter les sorts pour savoir de qui vient l'erreur

 

(de nos jours, ça s'appelle une séance de débriefing…).

 

Ils se rendent vite à l'évidence : le coupable, c'est Jonas…

 

Ils le convoquent donc, et lui demandent : "C'était, quoi, ta mission ? Tu viens d'où? Tu es de quel pays ? de quelle nationalité?

 

Un peu éberlué, pas tout à fait bien réveillé, Jonas bredouille : "Euh, je suis hébreu, et mon dieu, c'est le Seigneur du ciel, celui qui a fait la mer et les continents".

 

Patatras, juste ce qu'il ne fallait pas dire : le Dieu du ciel et de la mer! C'est donc ce dieu-là qui a envoyé cette tempête, pour punir quelqu'un à tous les coups!

 

Jonas leur raconte ensuite pourquoi il se trouve sur ce bateau pour Tarsis : justement, pour fuir son Dieu qui lui demande des choses impossibles.

 

"Malheureux, mais qu'est-ce que tu as fait là!, s'exclament les marins. Qu'est ce qu'on va faire de toi, maintenant, pour faire cesser cette p***** de tempête?"

 

En effet, la mer était de plus en plus démontée…

 

Jonas leur répond : "J'en sais rien : balancez-moi par-dessus bord, par exemple".

 

Il avait un sens de l'humour au deuxième degré, mais malheureusement pas les marins. Dommage pour lui…

 

Mais les marins se disent quand même que c'est pas chrétien de jeter un type dans une mer aussi déchaînée, alors ils décident de ramer pour essayer de gagner le rivage.

 

Peine perdue : au plus ils ramaient, au plus ils s'éloignaient de la côte, et au plus la tempête était forte.

 

Au bout d'un moment, ils se mettent tous à appeler le Dieu de Jonas, et lui disent : "Ecoute, Seigneur, nous, on est innocents : tu ne vas quand même pas nous faire crever tous à cause de ce crétin de Jonas!"

 

Et ils finissent par faire ce que Jonas leur avait dit sous forme de blague : ils le balancent par-dessus bord!

 

Aussitôt, la tempête se calme, comme s'il n'y en avait jamais eue!

 

Les marins se disent : "B****, c'était bien son Dieu qui a fait venir la tempête pour le punir! Bon, puisque son Dieu a arrêté le massacre, on va lui offrir un sacrifice".

 

Bon prétexte pour zigouiller un des moutons qui n'avait pas été jeté à la mer avec le reste de la cargaison, et de se faire un petit méchoui réparateur…

 

Quant à Jonas, il barbotait dans la flotte, quand tout à coup, Dieu envoie un énorme poisson, qui avale Jonas.

 

Voilà notre bonhomme dans le ventre du poisson, pas trop rassuré quand même, et encore moins content.

 

Il se met à prier (et à engueuler) Dieu :

 

"Dis donc, Dieu, qu'est-ce que je fous là, dans le ventre de la Mort? C'est tout ce que tu as trouvé comme bateau de secours? C'est à cause de toi que j'ai été jeté à la mer, où les vagues me sautaient à la figure et l'eau me rentrait dans les narines.

 

Et c'est pas mieux ici : c'est plein de flotte dans le ventre de ce poisson, j'en ai jusqu'à la gorge"

 

À ce moment précis, le gros poisson ingurgita une grosse touffe d'algues, qui atterrirent au milieu du crâne de Jonas. Ça lui faisait comme un chapeau vert foncé, légèrement flasque et hyper-puant.

 

"Et en prime, je me ramasse des algues sur la tête! C'est pas une vie, merde, quoi, fais quelque chose, Dieu! Je ne recommencerai plus, promis".

 

Alors Dieu donne un ordre au poisson, qui vient vomir Jonas sur la plage.

 

Jonas, légèrement sonné, reste un long moment étendu sur la plage, les bras écartés, et crachotant de temps en temps un peu d'eau de mer contenant quelques moules et crevettes.

 

Au bout d'un moment, Dieu dit à Jonas : "Assez fainéanté, Jonas, debout!"

 

"Encore?, se dit Jonas, mais bon Dieu, quand est-ce que je vais pouvoir me reposer en paix, dans cette vie de merde?"

 

Dieu continue : "Lève-toi, et va à Ninive la grande ville, et tu diras ce que je te dirai de dire".

 

"Tu ne pourrais pas me dire maintenant ce que je devrai dire, pour que je puisse préparer mon discours?, dit Jonas, C'est pas très clair, tes explications, sauf ton respect, Dieu".

 

"Top secret pour l'instant, dit Dieu, mais tkt, je te le dirai au moment voulu".

 

Alors Jonas se lève, mais cette fois pas pour s'enfuir (il a eu son compte de mésaventures comme ça), mais pour obéir à Dieu et aller à Ninive.

 

Ninive était une ville immense : il fallait trois jours pour la traverser à pied (c'était une ville plus grande que Paris, New York, même plus grande que Tokyo).

 

La première journée, Jonas arpente les rues de la ville en hurlant : "Dans 40 jours, Ninive sera détruite, elle sera mise sens dessus dessous!"

 

Au soir de la première journée, entendant cela, une partie de la population de Ninive devient croyante…

 

On proclame un jeûne, et tout le monde, du plus grand au plus petit, s'habille de vieux sacs à patates (l'habit de deuil de l'époque).

 

La nouvelle parvient au roi de Ninive. Quand il entend ça, le roi se lève de son trône (tire la chasse d'eau), se met tout nu, et s'habille lui aussi d'un vieux sac à patates (brodé de petites couronnes dorées, quand même, le roi, c'est lui…)

 

Il s'assied sur la cendre (ça, c'est quand on est super en deuil), et proclame l'état d'urgence :

 

Il fait passer un communiqué de presse : "Moi, le roi de Ninive, et mon gouvernement (mon œil, il a tout décidé tout seul!),

 

décrétons qu'à partir de désormais, interdiction est faite aux hommes comme aux bêtes, au gros et petit bétail comme aux souris et aux araignées, aux lions et aux poissons,

 

de goûter à quoi que ce soit : interdiction de manger, et interdiction de boire de l'eau!

 

(du coup, certains petit malins, se disant que le vin ne tombait pas sous le coup de l'interdiction, se payèrent une cuite mémorable…)

 

"Tout le monde, hommes et bêtes, se couvriront de vieux sacs à patates, et prieront Dieu avec force. Chacun se détournera de son mauvais chemin et de la violence qui habite en lui.

 

Qui sait? Peut-être Dieu changera-t-il d'avis et ne détruira pas notre ville".

 

Fin du communiqué de presse.

 

Tout le monde, bêtes et hommes, obéit. Dieu, voyant que ses nains de jardin reviennent dans le droit chemin, décide de ne pas détruire Ninive.

 

Il revient donc sur sa décision de leur faire du mal, et il ne le fait pas.

 

Jonas le prit mal

 

Très mal…

 

Il se fâche : "Ah, Dieu, ben voilà, c'est exactement ce que je me disais, quand j'étais peinard dans mon village : ils n'ont pas besoin de moi pour se repentir, t'es bien assez grand et fort tout seul!

 

Pourquoi bon Dieu (euh, non, pas bon Dieu, au fait) fallait-il que tu m'envoies à Ninive?

 

Je savais bien que tu es un Dieu bon, lent à la colère, et qui pardonne facilement (du moment qu'on demande pardon…)

 

Et qui revient sur sa décision de faire du mal.

 

Alors, maintenant, ça suffit, je n'en peux plus : je préfère encore mourir que de recommencer ce cirque!

 

"Mais pourquoi tu te fâches?, dit Dieu"

 

Dieu se dit que le séjour dans le ventre du poisson a dû un peu ramollir les neurones de Jonas…

 

"Oh, pour rien…, il y a vraiment pas de quoi, t'as raison, laisse tomber, mec-Dieu".

 

Et, de rage, Jonas s'en va s'installer hors de Ninive, à l'est.

 

À l'est de Ninive, dans la campagne, Jonas se construit une hutte, pour y rester en attendant de voir ce qu'il se passerait avec Ninive.

 

Pendant la nuit, Dieu envoie une grande plante au pied de la hutte de Jonas, pour lui faire de l'ombre.

 

Jonas est tout content, en se levant le matin : un arbre pour lui faire de l'ombre ; avec ce soleil qui tape, c'est une bénédiction du ciel!

 

Quoique le ciel, hein, il commence à s'en méfier vachement…

 

Il avait bien raison, parce que, au matin, Dieu envoie un ver dans la plante, qui la bouffe et la fait crever.

 

Vers midi, le soleil commence à taper fort, et Jonas a chaud.

 

Mais Dieu, ce petit farceur, envoie un fort vent du nord, une bise glaciale.

 

Si bien que Jonas a à la fois chaud, à cause du soleil qui lui tape sur la tête, et à la fois froid à cause de cette p**** de bise qui lui gèle les os…

 

Prêt à s'évanouir, Jonas supplie Dieu : "Je t'en prie, laisse-moi mourir : je préfère crever que de rester là, comme un con, à me geler tout en chopant une insolation!"

 

Dieu lui dit : "Tu as eu raison de te fâcher pour cette plante, qui a vécu un jour, puis qui a crevé?"

 

"Ben oui, que j'ai eu raison!, dit Jonas, elle me servait bien à faire de l'ombre au-dessus de ma hutte.

 

J'ai même raison de me fâcher à mort!"

 

Dieu lui dit : "Alors, toi, tu as pitié d'une seule plante qui n'a vécu qu'un seul jour, et moi, je n'aurais pas pitié de millions de ninivites qui ont beaucoup plus qu'un jour?"

 

"C'est pas la même chose, répond Jonas"

 

"Si, dit Dieu". Et il plante là Jonas, et démerde-toi pour retourner chez toi.

 

Moralité : mieux vaut être un homme et habiter dans une grande ville qu'une plante et pousser au milieu de la campagne.

 

Et voilà, c'est tout pour Jonas.

Partager cet article
Repost0
6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 20:58

C'est un gars, il s'appelle Philippe. C'est un copain de Jésus (même si Jésus est mort, voire ressuscité, ça reste son copain).

 

Et comme Jésus, il a plein de pouvoirs magiques.

 

Un jour, Philippe se rend en Samarie, un territoire autrefois appartenant à Israël, mais qui n'en faisait déjà plus partie à l'époque des faits.

 

Donc, les Israélites, pour des raisons essentiellement religieuses, ne considéraient pas les samaritains comme de vrais juifs…

 

Et de même, les Samaritains, pour les mêmes raisons religieuses, pensaient que les Israélites avaient tout faux, et que la vraie religion, c'était la leur.

 

Bref, ils se haïssaient gentiment.

 

Philippe, qui est persuadé que Jésus est capable de réconcilier tout ce petit monde, s'en va donc en Samarie, en sorte d'ambassadeur d'un Vatican qui n'en était même pas à ses balbutiements.

 

Arrivé en Samarie, il commence à parler de son pote Jésus, et sur la lancée, fait des tas de guérisons.

 

Les gens de Samarie sont babas : ce mec, il est fort : ils voyaient que beaucoup de démoniaques sortaient du corps des hommes, et étaient guéris grâce à Philippe.

 

Les possédés poussaient de grands cris, puis le démon sortait d'eux, les paralysés remarchaient, et les infirmes retrouvaient la forme.

 

Le succès, quoi.

 

Tout le monde était content en Samarie… Sauf Simon.

 

Parce que Simon était un magicien, qui émerveillait toute la Samarie par ses tours de passe-passe. Tout le monde le tenait en grand respect, du plus petit jusqu'au plus grand.

 

On disait : "Cet homme a la puissance de Dieu, la grande…"

 

Il disait, Simon, lui, qu'il était quelqu'un d'important.

 

Mais quand les Samaritains ont vu arriver Philippe, qui parlait de son pote Jésus, du père de Jésus (=Dieu, en tout cas dans l'esprit de Philippe), et du royaume dont ces deux-là étaient rois, ils ont été séduits.

 

Et Simon, zou, aux oubliettes!

 

Et donc, tout le monde se faisait baptiser, et croyait dur comme fer à Jésus, et au royaume qui allait arriver (un royaume samaritain, à coup sûr, et ces cons d'Israélites n'y auraient pas accès, bien fait pour eux!)

 

Quand Simon voir ça, il se dit qu'il a affaire à une magie plus forte que la sienne.

 

Le voilà séduit, et il demande à Philippe de le baptiser.

 

Dont acte.

 

Il ne quittait plus Philippe d'une semelle : à voir les miracles de ce dernier, il en restait sur le cul.

 

Jamais il n'en avait fait lui-même de si époustouflants!

 

Arrivent, en tournée d'inspection, délégués de Jérusalem, les apôtres Pierre et Jean, pour voir comment se débrouillait ce néophyte de Philippe.

 

Pierre et Jean constatent que Philippe a fait du bon boulot, mais il y a juste un hic :

 

Tout ce brave monde n'a pas reçu le Saint-Esprit.

 

Or, si t'as pas reçu le Saint-Esprit, t'es pas vraiment un vrai chrétien digne de ce nom…

 

Pierre et Jean entreprennent donc d'imposer les mains aux Samaritains (avec des gants, on ne sait jamais), et leur envoient l'Esprit-Saint par le fluide de leurs mains.

 

Et paf, l'Esprit-Saint déboule sur les Samaritains!

 

A quoi ça se remarque ? On n'en sait rien, la Bible est très discrète à ce propos : des fois, les gens se mettent à parler dans des langues bizarres, des fois ils ont des visions…

 

Bref, l'Esprit-Saint, c'était le LSD de l'époque…

 

N'empêche que, voyant ça, Simon demande à Pierre et Jean :

 

"Eh, dites donc, c'est génial, votre truc, là! Vous ne m'en vendriez pas quelques sachets, que je puisse les écouler plus loin?"

 

Alors Pierre, qui est d'un naturel plutôt emporté, lui répond : "Crève, toi et ton argent! Qu'est-ce que tu crois? Le Saint-Esprit, c'est un don gratuit de Dieu, c'est pas de la bête came qu'on deale au coin d'une rue!

 

T'as intérêt à demander pardon : peut-être que Dieu aura pitié de toi!"

 

Simon répond : "Bah, Dieu, je le connais pas trop, mais demandez-lui à ma place, peut-être qu'il sera sympa avec moi, pour cette fois".

 

On ne sait pas ce qu'ont répondu Pierre et Jean : peut-être rien. Toujours est-il qu'ils sont retournés à Jérusalem pour faire leur rapport des activités de Philippe en Samarie.

 

Quant à Simon, on ne sait pas dans la Bible ce qu'il est devenu, mais dans les écrits appelés apocryphes (qui n'ont pas été retenus comme étant des livres bibliques), il a connu une gloire certaine.

 

Mais ça, ça sort un peu de notre champ littéraire, et donc, c'est tout pour cette fois.

Partager cet article
Repost0
21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 20:57

Donc, Abraham et Sarah sont toujours sans enfant légitime, malgré la ferme promesse de Dieu.

 

Abraham avait bien eu un fils, mais d'Hagar, l'esclave de Sarah, et on ne peut pas dire que l'expérience de la mère-porteuse se soir révélée des plus concluantes…

 

Un jour, Abraham, qui est devenu un gros (et vieux) nabab, s'en va rendre une visite de courtoisie à un voisin nommé Abimélek.

 

Le gars en question était un roitelet régnant sur un royaume si insignifiant que l'histoire en a oublié le nom.

 

Mais bon, c'était quand même un royaume, et il était le roi, donc, il avait quelques droits et prérogatives.

 

Abraham arrive auprès d'Abimélek, et lui présente Sarah : "Voici ma f… euh non, en fait, c'est ma sœur"

 

Voilà qu'il refait à Abimélek le coup qu'il avait fait à Pharaon : faire passer sa femme pour sa sœur (une manie, chez lui, apparemment)

 

Sarah plaît à Abimélek (vieux pervers, une vieille de 90 ans…), et il la fait donc enlever et enfermer dans son harem.

 

Mais une nuit, Dieu lui apparaît en songe et lui dit : "Abimélek, tu vas t'attirer un tas d'ennuis, à cause de cette Sarah : en réalité, ce n'est pas la sœur, mais la femme d'Abraham".

 

Abimélek est tout retourné : dans sa culture, ça ne se fait pas, de piquer la femme d'un autre.

 

Alors, il fait venir Abraham, et lui fait un sermon :

 

"Pourquoi tu as dit que c'était ta sœur? Heureusement que je n'y ai pas encore touché (menteur, il la faisait amener dans sa chambre tous les lundis)"

 

"Ben dit Abraham, c'est pas tout à fait un mensonge : c'est ma sœur sans être ma sœur : c'est la fille de mon père sans être la fille de ma mère"
 

Pas très claire, son explication…

 

Donc, c'est ma sœur, mais ça ne compte pas si je veux aussi la considérer comme ma femme. C'est comme ça m'arrange, quoi…"

 

Alors, Abimélek prend du gros et du petit bétail, des serviteurs et des servantes, et donne le tout à Abraham, en lui disant :

 

"Fous le camp où tu veux dans mon pays (mais pas trop loin, que je ne doive pas me taper des kilomètres au cas où j'aurais encore envie de me taper ta femme-sœur)"

 

Et à Sarah, il donne 10.000 € de la monnaie de l'époque : "Parce que tu les vaux bien."

 

Et puis, si jamais t'as besoin d'une ivg, tu pourras aller dans une bonne clinique genevoise…"

 

Et voilà notre couple de choc qui rentre chez lui.

 

Quelque temps plus tard, Sarah se met à se demander si elle chope enfin la ménopause (à 90 ans, il serait temps!), et si c'est tout à fait normal que son ventre commence à ressembler à une montgolfière.

 

Si bien qu'elle met au monde un fils, qu'Abraham pense mordicus être le sien (ils avaient pas mal marivaudé, en revenant de chez Abimélek), auquel il donne le nom d'Isaac

 

Ça ne veut rien dire, Isaac, comme nom, mais comme le premier s'appelait Ismaël, il trouve que ça fait bien, deux fils dont le nom commence par la même lettre.

 

Les deux mêmes premières lettres, d'ailleurs.

 

Et comme il l'avait fait avec le premier, il circoncit aussi Isaac (mais quand il a 8 jours, ça fait moins mal et ça laisse moins de traumatisme qu'à 13 ans).

 

Bon entraînement pour le petit Isaac, qui n'est pas au bout de ses peurs et de ses expériences avec un couteau…

 

Mais ça, c'est pour la prochaine fois.

 

Partager cet article
Repost0
16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 20:27

Nous avions laissé notre pote Abraham jeune papa (malgré ses 86 ans) d'un petit Ismaël, fruit de ses reins et d'une jeune esclave que lui avait filé sa femme Sarah en guise de mère porteuse, car Sarah était stérile.

 

Mais ça le tracasse quand même un peu, Abraham, de n'avoir pas de fils légitime… Il en cause parfois avec son copain, Dieu, qui lui répond invariablement :

 

"tkt, je t'ai dit que je ferais de toi un peuple nombreux et fécond. Laisse-moi juste le temps de mettre ma tactique au point"

 

Le temps, le temps : ouais, mais c'est que le temps joue contre lui, Abraham : voilà qu'il galope sur ses 99 ans…

 

Et même si on vivait vieux à cette époque, ben les choses du sexe, ça commençait à devenir de plus en plus accessoire pour lui (surtout avec sa vieille femme de Sarah).

 

Et comme Dieu n'avait pas encore créé les sex-toys, accessoire est plutôt déplacé, comme terme…

 

Mais Dieu lui dit : "Je t'aime bien, dans le fond (ah, oui ? pas évident, se dit Abraham), je vais te faire proliférer à l'extrême."

 

Dieu venait d'inventer le principe de l'insémination artificielle : une seule dose de sperme d'étalon, paf, 15 femelles enceintes!

 

Dieu continue : "Mais pour ça, on va faire un pacte, une alliance, quoi. Voilà en quoi ça consiste : tout mâle parmi les tiens devra être circoncis. Discute pas, cherche pas à comprendre, et signe là en bas du contrat."

 

Sauf que c'était écrit, en bas et en tout petit que le premier à passer à la casserole de la circoncision serait Abraham lui-même.

 

S'il avait lu, il aurait peut-être réfléchi deux fois avant de signer. Mais que voulez-vous, à 99 ans, la vue, c'est comme le reste, ça baisse…

 

Et puis Dieu est son ami, après tout.

 

Et Dieu lui dit : "En prime, je te donnerai un fils, par ta femme Sarah ; je la bénirai, et des rois et des peuples sortiront d'elle."

 

"Eh, doucement, répond Abraham, pas la peine non plus que la moitié du pays se la tape!"

 

"Mais non, c'était une image", répond Dieu (il se demande en lui-même qui aurait envie, à part un pervers, de se payer la vieille Sarah).

 

"Et puis, dit Abraham, j'ai presque 100 ans, comment tu veux que je lui fasse encore son affaire, à Sarah? T'as même pas encore inventé le Viagra! Et Sarah, je te le rappelle en passant, a tout de même déjà 90 ans".

 

C'est vieux, pour une jeune maman, non?"

 

"Bon, tu me fais confiance, oui ou non ?", répond Dieu, qui commence à trouver qu'Abraham lui gâche son plaisir, avec ses objections à la con.

 

"Oui, on va dire que oui", dit Abraham, qui sait qu'il n'est pas bon de froisser la susceptibilité de Dieu.

 

"Bon, alors, voici mon plan : ta femme aura un garçon, que tu appelleras Isaac" (pourquoi Isaac? Dieu ne le dit pas à Abraham, mais le gamin a eu de la chance : Dieu aurait pu avoir envie de l'appeler Kevin…)

 

"Quant à toi, n'oublie pas de faire ce que je t'ai dit : circoncire tous les mâles de ta maisonnée, esclaves inclus."

 

"Bon, salut, je reviens un de ces jours, je pars inventer l'anesthésie locale, et tant pis pour tes futurs opérés, ils apprendront ce que veut dire souffrir pour le nom de Dieu".

 

Le jour même, sans attendre, Abraham réunit tous les mâles de sa maisonnée, et les fait circoncire.

 

Lui-même se soumit à l'opération, même si Dieu lui avait laissé entendre que son équipement allait servir sous peu… Mais bon, quand t'es le chef, faut bien montrer l'exemple, hein?

 

Surtout que son gamin Ismaël, qui avait 13 ans (comme le temps passe!), ne voyait pas d'un très bon œil qu'on lui rabote un bout de zizi…

 

On va laisser nos braves courageux se remettre de leur choc post-opératoire sans anesthésie, et on les retrouve prochainement pour voir si Abraham arrive encore, malgré ça, à honorer sa femme Sarah…

 

    

Partager cet article
Repost0
8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 20:21

Nous avions, dans un épisode précédent, laissé notre vieux copain Abraham et sa femme Sarah avec un gros problème de stérilité

 

En effet, Dieu avait promis à Abraham qu'il lui donnerait une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel ou le sable de la plage, mais c'était sans compter sur deux obstacles majeurs :

 

Primo, Sarah était stérile (en plus, elle avait amplement dépassé la date de péremption) ; secundo, Abraham ne rajeunissait pas, lui non plus : il frôlait dangereusement les 85 ans…

 

Et, bon, on dira ce qu'on voudra, mais il y a un âge, pour un homme, où les prouesses sexuelles ressemblent de plus en plus au tableau « les montres molles » de Dali,

 

et de moins en moins au décollage de la fusée dans Tintin : Objectif Lune.

 

Mais Sarah, qui était pleine d'imagination (comme toutes les femmes), eut une idée de génie (selon elle), pour obliger Dieu à tenir sa promesse de descendance.

 

Sarah avait une servante égyptienne (une esclave, même, disons les choses comme elles sont) du nom d'Hagar.

 

Alors, un jour, Sarah dit à Abraham : "Puisque je suis stérile (et vieille, ajouta en lui-même Abraham), va donc coucher avec Hagar : peut-être que, grâce à ça, je pourrai, par elle, avoir un enfant".

 

Idée lumineuse : Sarah venait d'inventer le principe de la mère-porteuse!

 

Sauf qu'elle n'avait pas pensé aux dégâts collatéraux, comme on va le voir par la suite…

 

"Idée lumineuse", se dit aussi Abraham, surtout qu'il trouvait la jeune Hagar plutôt mignonne…

 

Quant à Hagar, personne ne lui demanda son avis, ni même si ça ne la dégoûtait pas de coucher avec un type qui aurait pu être son grand-père.

 

Après plusieurs tentatives qui laissèrent à Hagar une impression très mitigée quant aux joies du sexe, elle devint enceinte.

 

Evidemment, une fois enceinte, elle se met à parader devant Sarah : elle, elle a réussi là où sa maîtresse avait échoué. En plus, Abraham était aux petits soins pour elle : vous pensez, la génitrice de sa descendance!

 

Là-dessus, Sarah pique sa crise de jalousie, et n'arrête plus d'engueuler son mari : "Tout ça, c'est de ta faute! Tu la traites comme une princesse, cette bécasse, et voilà le résultat : elle me snobe, cette conne!

 

C'est tout juste si elle ne me demande pas de faire son boulot à sa place, sous prétexte qu'elle porte ton enfant. C'est moi qui te l'ai proposée, et maintenant, non seulement elle me regarde de haut, mais c'est à peine si je compte encore pour toi, maintenant!"

 

Abraham est plutôt interloqué : après tout, cette idée de mère-porteuse, c'est bien Sarah qui l'a eue, non? Et maintenant, c'est sa faute à lui? Décidément, ces bonnes femmes, c'est pas la bonne foi qui les étouffera un jour.

 

(dommage, d'ailleurs, se dit Abraham, qui se serait bien vu convoler en deuxièmes noces avec un morceau nettement plus frais que sa vieille bique de Sarah)

 

Laquelle Sarah y va de sa larmichette, de ses bouderies, et de ses tracasseries incessantes envers Hagar.

 

Elle la houspillait tellement que la malheureuse, un jour, en eut marre et prit la fuite. Direction le désert.

 

Heureusement, au désert, Hagar trouve une source, boit quelques bonnes gorgées d'eau, puis décide de faire une petite pause avant de s'enfuir plus loin, le plus loin possible de cette punaise de Sarah.

 

C'est près de cette source que l'ange du Seigneur la trouve, et lui demande : "Qu'est ce que tu fais ici, en plein désert, avec un ventre comme une montgolfière? D'où viens-tu, et où vas-tu?"

 

Hagar lui répond : "Je fuis ma maîtresse Sarah, qui n'est qu'une vieille rosse de bique, et où je vais, ça, je n'en ai pas la moindre idée. J'ai oublié mon guide du routard dans ma tente avant de me tailler."

 

L'ange lui dit : "Allons, sois raisonnable : qu'est-ce qu'il peut t'arriver de bon en plein désert alors que tu es sur le point d'accoucher? Retourne chez Sarah, et fais un gros semblant de rien.

 

De toute façon, tkt, je multiplierai tellement ta descendance qu'on ne pourra pas la compter."

 

Encore! Il a de la suite dans les idées, Dieu (et ses anges) : il avait déjà plein de fois fait cette promesse à Abraham, voilà qu'il remet ça avec Hagar!

 

Après ça, on s'étonne qu'il y a bientôt 3 milliards d'humains sur terre…

 

Hagar réfléchit: c'est vrai que, en plein désert, comment elle va faire, pour accoucher, et pour élever son bébé, après?

 

Pas le moindre biberon, pas la moindre couche-culotte en vue, pas une seule pharmacie de garde si le petit se chope de l'urticaire un samedi soir…

 

Bon, elle prend son courage à deux mains, et retourne chez Sarah et Abraham.

 

La Bible ne dit rien de l'accueil que ses maîtres lui réservent, mais on peut raisonnablement imaginer qu'il fut des plus frais de la part de Sarah, et plutôt chaleureux du côté du futur papa.

 

Au bout du temps imparti pour une grossesse, voilà Hagar qui enfante un fils à Abraham, qui, fou de joie, l'appelle Ismaël, ce qui en hébreu signifie "Dieu a entendu",

 

mais qui en chaldéen (la langue maternelle d'Abraham, faut quand même pas l'oublier), veut dire : "Yes, I can!"

 

Parce qu'à 86 ans, quand même, il est assez fier de lui, Abraham, d'avoir réussi à coller un moutard à une jeune nana de 20 ans…

 

Et voilà, c'est tout pour Hagar…



Partager cet article
Repost0
2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 20:34


Après ses démêlés avec le diable, Jésus aura affaire, durant sa carrière, à nombre de ses avatars.

La plupart se cachaient sous des pseudos divers : démoniaques, possédés, Satan, esprits impurs, etc.

Et ils essaient tous de piéger Jésus, d'une façon ou d'une autre.

Mais Jésus était plus malin qu'eux…

Tiens, une fois, il était dans une région montagneuse reculée (le pays de Gadaréniens), quand deux types bizarres viennent à sa rencontre.

Ces deux mecs vivaient dans un cimetière, et ils étaient si dangereux que personne n'osait les approcher, ni passer trop près du cimetière, une fois la nuit tombée.

C'était ennuyeux, parce que c'était un raccourci pour revenir des champs au village, de passer par le chemin du cimetière.

Sauf que ça arrangeait les tenanciers de l'auberge sur la route principale, qui voyaient bizarrement leur chiffre d'affaire augmenter les soirs d'orage ou en hiver…

Evidemment, tout le monde préférait prendre la route plutôt que le raccourci, et, bien sûr, on était tenté de s'arrêter un moment au bistrot avant de rentrer chez soi retrouver bobonne.

Rien qu'à leur look, à ces deux mecs du cimetière, t'avais envie de détaler le plus loin possible : les skins d'aujourd'hui ont l'air gentil, à côté de ces deux-là…

Mais Jésus, lui, il n'a peur de rien (il est le Fils de Dieu après tout, hein), et il longe le cimetière.

Les deux gars l'accostent, plutôt mauvais : "Qu'est-ce que tu veux, Fils de Dieu ? T'es venu pour nous chercher des poux dans la tête, ou quoi ? Fais gaffe à toi, mec, on n'a pas peur de toi, et on est armés!"

Jésus dit aux deux types : "Foutez-moi le camp, j'ai pas peur de vous, espèce de petites frappes."

Il se fait qu'un peu plus loin, il y avait un grand troupeau de cochons en train de se vautrer dans la boue et de fouiner dans le sol à la recherche de choses bonnes à manger pour des cochons.

Alors, les deux démoniaques (parce que c'étaient des avatars de Satan, vous l'aviez compris, j'espère), deviennent beaucoup moins sûrs d'eux, et disent à Jésus :

"Si tu nous chasses, au moins, envoie nos esprits dans le troupeau de cochons, pour que nos âmes ne traînent pas pour l'éternité dans ce cimetière de m*****"

"OK, leur dit Jésus, allez-y."

Les âmes démoniaques des deux mecs sortent, et s'en vont dans les cochons.

Et là, comme un seul homme (enfin, comme deux hommes), tout le troupeau se précipite du haut de la falaise, se jette dans la mer, et meurent tous noyés.

Quand les gardiens des cochons (des pig-boys, ça s'appelait) voient ça, ils sont terrorisés : que des moutons fassent des conneries pareilles, ça, ils savaient

(même s'ils ne connaissaient pas encore l'histoire des moutons de Panurge de Rabelais), mais des cochons, se comporter comme ça, non, ils n'avaient jamais vu!

Les pig-boys prennent donc courageusement la fuite, rentrent au village, et racontent toute l'histoire à qui veut l'entendre.

Alors, tout le village sort à la rencontre de Jésus, et dès qu'ils le voient, ils se mettent tous à la supplier :

"S'il te plaît, fous le camp d'ici! Tu nous fait courir à la faillite, avec tes conneries d'envoyer des démoniaques dans des cochons (en effet, ils étaient tous plus ou moins pig-boys) ;

les démoniaques du cimetière, OK, on n'aimait pas trop, mais bon, on fait quoi, si tu incites tous nos cochons à se faire hara-kiri, hein? Et tu mangeras quoi, si on n'a plus de cochons pour faire du rôti, du lard et du jambon?"

Mais ça, Jésus s'en fout un peu : il est juif, il mange pas de porc…

Mais bon, il est plutôt sympa avec les fermiers, lui, et il s'en va… pour retrouver le diable un peu plus tard, déguisé sous un autre avatar…

Un jour qu'il se baladait sur les routes de la verdoyante (et surtout poussiéreuse) campagne de Galilée, Jésus discutait avec sa bande de potes.

"Tiens, au fond, dit-il, ça m'intéressait de savoir : qu'est-ce que les gens disent de moi ? Qui disent-ils que je suis ?"

Les disciples sont un peu embêtés : ce qu'ils entendent dire sur Jésus, c'est pas toujours vraiment des compliments.

Il y a pas mal de gens qui le prennent pour un fou, ou un illuminé, ou un doux rêveux, ou un dangereux agitateur…

Mais bon, Jésus c'est quand même leur copain, alors, ils se risquent, prudemment :

"Ben, certains disent que tu es Jean-Baptiste ressuscité. D'autres, que tu es Elie revenu du ciel. Ou le prophète Jérémie, ou l'un ou l'autre prophète de l'ancien temps."

(ils se gardent bien de dire que ces opinions sont très minoritaires, et qu'eux, ils n'y croient pas trop).

Mais Pierre prend la parole, et lui dit : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant!"

"Twelve points, Pierre!, lui dit Jésus. Tiens, je ne te croyais pas si malin. À mon avis, ça, tu ne l'as pas découvert tout seul : c'est mon Père qui est aux cieux qui t'a soufflé la réponse. Bref, t'as un peu triché.

Bon, allez, c'est bien quand même, alors voilà ton cadeau : je te dis que tu es Pierre (là, Pierre commence à se demander si Jésus ne se fout pas de lui : il sait bien qu'il est Pierre, ça fait trente ans qu'il est Pierre!)

Et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise."

Bâtir quoi? Se demande Pierre. Quelle Eglise? Ça n'existe pas encore, ce truc. C'est sûr, Jésus se fout de lui…

Mais Jésus a un tellement grand sourire, et lui passe tellement gentiment le bras autour de l'épaule qu'il est rassuré : c'est encore un de ces jeux de mots que Jésus affectionne et auxquels Pierre le simplet ne comprend rien.

Mais Jésus ajoute à l'intention de tous ses potes : "Pierre a dit juste (pour une fois), mais vous, par pitié, ne dites jamais à personne qu'il a donné la bonne réponse en disant que je suis le Christ :

du coup, personne ne croira que c'est la vérité!"

Ils continuent à discuter de choses et d'autres, quand tout à coup, Jésus s'arrête net, et leur dit d'un air grave :

"Vous savez quoi, les gars? Il faut que j'aille à Jérusalem, que je souffre beaucoup à cause des autorités politiques (on aurait dit José Bové annonçant à ses potes fermiers qu'il va aller discuter avec Sarko au sujet du maïs transgénique).

Ils vont me mettre à mort, mais, trois jours après, je ressusciterai."

Mais Pierre, qui est du genre Gaston Lagaffe, et qui ne loupe pas une occasion de se faire remarquer, se met à engueuler Jésus :

"Jamais de la vie, Jésus! Ça n'arrivera pas! C'est des conneries, ce que tu racontes!"

Alors, Jésus se tourne vers Pierre, et hurle :"Dégage, Satan! Tu ne réfléchis pas comme Dieu, mais comme un pauvre type de mec de débris humain! Bien sûr qu'il faut que tout ça arrive, espèce de crétin!"

Comme quoi, Jésus, si tu le contraries, il peut aussi être violent, au moins en paroles.

Alors, Pierre, qui s'est fait traiter de Satan, la boucle pour un bon moment, en tout cas jusqu'à la prochaine occasion de sortir une ânerie qui va fâcher Jésus (c'est juste un peu plus tard, à la Transfiguration, mais ça c'est pour une autre fois).

Faut bien laisser Pierre reprendre le peu d'esprit qu'il lui reste, non?

Partager cet article
Repost0