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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 20:58

C'est un gars, il s'appelle Philippe. C'est un copain de Jésus (même si Jésus est mort, voire ressuscité, ça reste son copain).

 

Et comme Jésus, il a plein de pouvoirs magiques.

 

Un jour, Philippe se rend en Samarie, un territoire autrefois appartenant à Israël, mais qui n'en faisait déjà plus partie à l'époque des faits.

 

Donc, les Israélites, pour des raisons essentiellement religieuses, ne considéraient pas les samaritains comme de vrais juifs…

 

Et de même, les Samaritains, pour les mêmes raisons religieuses, pensaient que les Israélites avaient tout faux, et que la vraie religion, c'était la leur.

 

Bref, ils se haïssaient gentiment.

 

Philippe, qui est persuadé que Jésus est capable de réconcilier tout ce petit monde, s'en va donc en Samarie, en sorte d'ambassadeur d'un Vatican qui n'en était même pas à ses balbutiements.

 

Arrivé en Samarie, il commence à parler de son pote Jésus, et sur la lancée, fait des tas de guérisons.

 

Les gens de Samarie sont babas : ce mec, il est fort : ils voyaient que beaucoup de démoniaques sortaient du corps des hommes, et étaient guéris grâce à Philippe.

 

Les possédés poussaient de grands cris, puis le démon sortait d'eux, les paralysés remarchaient, et les infirmes retrouvaient la forme.

 

Le succès, quoi.

 

Tout le monde était content en Samarie… Sauf Simon.

 

Parce que Simon était un magicien, qui émerveillait toute la Samarie par ses tours de passe-passe. Tout le monde le tenait en grand respect, du plus petit jusqu'au plus grand.

 

On disait : "Cet homme a la puissance de Dieu, la grande…"

 

Il disait, Simon, lui, qu'il était quelqu'un d'important.

 

Mais quand les Samaritains ont vu arriver Philippe, qui parlait de son pote Jésus, du père de Jésus (=Dieu, en tout cas dans l'esprit de Philippe), et du royaume dont ces deux-là étaient rois, ils ont été séduits.

 

Et Simon, zou, aux oubliettes!

 

Et donc, tout le monde se faisait baptiser, et croyait dur comme fer à Jésus, et au royaume qui allait arriver (un royaume samaritain, à coup sûr, et ces cons d'Israélites n'y auraient pas accès, bien fait pour eux!)

 

Quand Simon voir ça, il se dit qu'il a affaire à une magie plus forte que la sienne.

 

Le voilà séduit, et il demande à Philippe de le baptiser.

 

Dont acte.

 

Il ne quittait plus Philippe d'une semelle : à voir les miracles de ce dernier, il en restait sur le cul.

 

Jamais il n'en avait fait lui-même de si époustouflants!

 

Arrivent, en tournée d'inspection, délégués de Jérusalem, les apôtres Pierre et Jean, pour voir comment se débrouillait ce néophyte de Philippe.

 

Pierre et Jean constatent que Philippe a fait du bon boulot, mais il y a juste un hic :

 

Tout ce brave monde n'a pas reçu le Saint-Esprit.

 

Or, si t'as pas reçu le Saint-Esprit, t'es pas vraiment un vrai chrétien digne de ce nom…

 

Pierre et Jean entreprennent donc d'imposer les mains aux Samaritains (avec des gants, on ne sait jamais), et leur envoient l'Esprit-Saint par le fluide de leurs mains.

 

Et paf, l'Esprit-Saint déboule sur les Samaritains!

 

A quoi ça se remarque ? On n'en sait rien, la Bible est très discrète à ce propos : des fois, les gens se mettent à parler dans des langues bizarres, des fois ils ont des visions…

 

Bref, l'Esprit-Saint, c'était le LSD de l'époque…

 

N'empêche que, voyant ça, Simon demande à Pierre et Jean :

 

"Eh, dites donc, c'est génial, votre truc, là! Vous ne m'en vendriez pas quelques sachets, que je puisse les écouler plus loin?"

 

Alors Pierre, qui est d'un naturel plutôt emporté, lui répond : "Crève, toi et ton argent! Qu'est-ce que tu crois? Le Saint-Esprit, c'est un don gratuit de Dieu, c'est pas de la bête came qu'on deale au coin d'une rue!

 

T'as intérêt à demander pardon : peut-être que Dieu aura pitié de toi!"

 

Simon répond : "Bah, Dieu, je le connais pas trop, mais demandez-lui à ma place, peut-être qu'il sera sympa avec moi, pour cette fois".

 

On ne sait pas ce qu'ont répondu Pierre et Jean : peut-être rien. Toujours est-il qu'ils sont retournés à Jérusalem pour faire leur rapport des activités de Philippe en Samarie.

 

Quant à Simon, on ne sait pas dans la Bible ce qu'il est devenu, mais dans les écrits appelés apocryphes (qui n'ont pas été retenus comme étant des livres bibliques), il a connu une gloire certaine.

 

Mais ça, ça sort un peu de notre champ littéraire, et donc, c'est tout pour cette fois.

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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 20:57

Donc, Abraham et Sarah sont toujours sans enfant légitime, malgré la ferme promesse de Dieu.

 

Abraham avait bien eu un fils, mais d'Hagar, l'esclave de Sarah, et on ne peut pas dire que l'expérience de la mère-porteuse se soir révélée des plus concluantes…

 

Un jour, Abraham, qui est devenu un gros (et vieux) nabab, s'en va rendre une visite de courtoisie à un voisin nommé Abimélek.

 

Le gars en question était un roitelet régnant sur un royaume si insignifiant que l'histoire en a oublié le nom.

 

Mais bon, c'était quand même un royaume, et il était le roi, donc, il avait quelques droits et prérogatives.

 

Abraham arrive auprès d'Abimélek, et lui présente Sarah : "Voici ma f… euh non, en fait, c'est ma sœur"

 

Voilà qu'il refait à Abimélek le coup qu'il avait fait à Pharaon : faire passer sa femme pour sa sœur (une manie, chez lui, apparemment)

 

Sarah plaît à Abimélek (vieux pervers, une vieille de 90 ans…), et il la fait donc enlever et enfermer dans son harem.

 

Mais une nuit, Dieu lui apparaît en songe et lui dit : "Abimélek, tu vas t'attirer un tas d'ennuis, à cause de cette Sarah : en réalité, ce n'est pas la sœur, mais la femme d'Abraham".

 

Abimélek est tout retourné : dans sa culture, ça ne se fait pas, de piquer la femme d'un autre.

 

Alors, il fait venir Abraham, et lui fait un sermon :

 

"Pourquoi tu as dit que c'était ta sœur? Heureusement que je n'y ai pas encore touché (menteur, il la faisait amener dans sa chambre tous les lundis)"

 

"Ben dit Abraham, c'est pas tout à fait un mensonge : c'est ma sœur sans être ma sœur : c'est la fille de mon père sans être la fille de ma mère"
 

Pas très claire, son explication…

 

Donc, c'est ma sœur, mais ça ne compte pas si je veux aussi la considérer comme ma femme. C'est comme ça m'arrange, quoi…"

 

Alors, Abimélek prend du gros et du petit bétail, des serviteurs et des servantes, et donne le tout à Abraham, en lui disant :

 

"Fous le camp où tu veux dans mon pays (mais pas trop loin, que je ne doive pas me taper des kilomètres au cas où j'aurais encore envie de me taper ta femme-sœur)"

 

Et à Sarah, il donne 10.000 € de la monnaie de l'époque : "Parce que tu les vaux bien."

 

Et puis, si jamais t'as besoin d'une ivg, tu pourras aller dans une bonne clinique genevoise…"

 

Et voilà notre couple de choc qui rentre chez lui.

 

Quelque temps plus tard, Sarah se met à se demander si elle chope enfin la ménopause (à 90 ans, il serait temps!), et si c'est tout à fait normal que son ventre commence à ressembler à une montgolfière.

 

Si bien qu'elle met au monde un fils, qu'Abraham pense mordicus être le sien (ils avaient pas mal marivaudé, en revenant de chez Abimélek), auquel il donne le nom d'Isaac

 

Ça ne veut rien dire, Isaac, comme nom, mais comme le premier s'appelait Ismaël, il trouve que ça fait bien, deux fils dont le nom commence par la même lettre.

 

Les deux mêmes premières lettres, d'ailleurs.

 

Et comme il l'avait fait avec le premier, il circoncit aussi Isaac (mais quand il a 8 jours, ça fait moins mal et ça laisse moins de traumatisme qu'à 13 ans).

 

Bon entraînement pour le petit Isaac, qui n'est pas au bout de ses peurs et de ses expériences avec un couteau…

 

Mais ça, c'est pour la prochaine fois.

 

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 20:27

Nous avions laissé notre pote Abraham jeune papa (malgré ses 86 ans) d'un petit Ismaël, fruit de ses reins et d'une jeune esclave que lui avait filé sa femme Sarah en guise de mère porteuse, car Sarah était stérile.

 

Mais ça le tracasse quand même un peu, Abraham, de n'avoir pas de fils légitime… Il en cause parfois avec son copain, Dieu, qui lui répond invariablement :

 

"tkt, je t'ai dit que je ferais de toi un peuple nombreux et fécond. Laisse-moi juste le temps de mettre ma tactique au point"

 

Le temps, le temps : ouais, mais c'est que le temps joue contre lui, Abraham : voilà qu'il galope sur ses 99 ans…

 

Et même si on vivait vieux à cette époque, ben les choses du sexe, ça commençait à devenir de plus en plus accessoire pour lui (surtout avec sa vieille femme de Sarah).

 

Et comme Dieu n'avait pas encore créé les sex-toys, accessoire est plutôt déplacé, comme terme…

 

Mais Dieu lui dit : "Je t'aime bien, dans le fond (ah, oui ? pas évident, se dit Abraham), je vais te faire proliférer à l'extrême."

 

Dieu venait d'inventer le principe de l'insémination artificielle : une seule dose de sperme d'étalon, paf, 15 femelles enceintes!

 

Dieu continue : "Mais pour ça, on va faire un pacte, une alliance, quoi. Voilà en quoi ça consiste : tout mâle parmi les tiens devra être circoncis. Discute pas, cherche pas à comprendre, et signe là en bas du contrat."

 

Sauf que c'était écrit, en bas et en tout petit que le premier à passer à la casserole de la circoncision serait Abraham lui-même.

 

S'il avait lu, il aurait peut-être réfléchi deux fois avant de signer. Mais que voulez-vous, à 99 ans, la vue, c'est comme le reste, ça baisse…

 

Et puis Dieu est son ami, après tout.

 

Et Dieu lui dit : "En prime, je te donnerai un fils, par ta femme Sarah ; je la bénirai, et des rois et des peuples sortiront d'elle."

 

"Eh, doucement, répond Abraham, pas la peine non plus que la moitié du pays se la tape!"

 

"Mais non, c'était une image", répond Dieu (il se demande en lui-même qui aurait envie, à part un pervers, de se payer la vieille Sarah).

 

"Et puis, dit Abraham, j'ai presque 100 ans, comment tu veux que je lui fasse encore son affaire, à Sarah? T'as même pas encore inventé le Viagra! Et Sarah, je te le rappelle en passant, a tout de même déjà 90 ans".

 

C'est vieux, pour une jeune maman, non?"

 

"Bon, tu me fais confiance, oui ou non ?", répond Dieu, qui commence à trouver qu'Abraham lui gâche son plaisir, avec ses objections à la con.

 

"Oui, on va dire que oui", dit Abraham, qui sait qu'il n'est pas bon de froisser la susceptibilité de Dieu.

 

"Bon, alors, voici mon plan : ta femme aura un garçon, que tu appelleras Isaac" (pourquoi Isaac? Dieu ne le dit pas à Abraham, mais le gamin a eu de la chance : Dieu aurait pu avoir envie de l'appeler Kevin…)

 

"Quant à toi, n'oublie pas de faire ce que je t'ai dit : circoncire tous les mâles de ta maisonnée, esclaves inclus."

 

"Bon, salut, je reviens un de ces jours, je pars inventer l'anesthésie locale, et tant pis pour tes futurs opérés, ils apprendront ce que veut dire souffrir pour le nom de Dieu".

 

Le jour même, sans attendre, Abraham réunit tous les mâles de sa maisonnée, et les fait circoncire.

 

Lui-même se soumit à l'opération, même si Dieu lui avait laissé entendre que son équipement allait servir sous peu… Mais bon, quand t'es le chef, faut bien montrer l'exemple, hein?

 

Surtout que son gamin Ismaël, qui avait 13 ans (comme le temps passe!), ne voyait pas d'un très bon œil qu'on lui rabote un bout de zizi…

 

On va laisser nos braves courageux se remettre de leur choc post-opératoire sans anesthésie, et on les retrouve prochainement pour voir si Abraham arrive encore, malgré ça, à honorer sa femme Sarah…

 

    

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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 20:21

Nous avions, dans un épisode précédent, laissé notre vieux copain Abraham et sa femme Sarah avec un gros problème de stérilité

 

En effet, Dieu avait promis à Abraham qu'il lui donnerait une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel ou le sable de la plage, mais c'était sans compter sur deux obstacles majeurs :

 

Primo, Sarah était stérile (en plus, elle avait amplement dépassé la date de péremption) ; secundo, Abraham ne rajeunissait pas, lui non plus : il frôlait dangereusement les 85 ans…

 

Et, bon, on dira ce qu'on voudra, mais il y a un âge, pour un homme, où les prouesses sexuelles ressemblent de plus en plus au tableau « les montres molles » de Dali,

 

et de moins en moins au décollage de la fusée dans Tintin : Objectif Lune.

 

Mais Sarah, qui était pleine d'imagination (comme toutes les femmes), eut une idée de génie (selon elle), pour obliger Dieu à tenir sa promesse de descendance.

 

Sarah avait une servante égyptienne (une esclave, même, disons les choses comme elles sont) du nom d'Hagar.

 

Alors, un jour, Sarah dit à Abraham : "Puisque je suis stérile (et vieille, ajouta en lui-même Abraham), va donc coucher avec Hagar : peut-être que, grâce à ça, je pourrai, par elle, avoir un enfant".

 

Idée lumineuse : Sarah venait d'inventer le principe de la mère-porteuse!

 

Sauf qu'elle n'avait pas pensé aux dégâts collatéraux, comme on va le voir par la suite…

 

"Idée lumineuse", se dit aussi Abraham, surtout qu'il trouvait la jeune Hagar plutôt mignonne…

 

Quant à Hagar, personne ne lui demanda son avis, ni même si ça ne la dégoûtait pas de coucher avec un type qui aurait pu être son grand-père.

 

Après plusieurs tentatives qui laissèrent à Hagar une impression très mitigée quant aux joies du sexe, elle devint enceinte.

 

Evidemment, une fois enceinte, elle se met à parader devant Sarah : elle, elle a réussi là où sa maîtresse avait échoué. En plus, Abraham était aux petits soins pour elle : vous pensez, la génitrice de sa descendance!

 

Là-dessus, Sarah pique sa crise de jalousie, et n'arrête plus d'engueuler son mari : "Tout ça, c'est de ta faute! Tu la traites comme une princesse, cette bécasse, et voilà le résultat : elle me snobe, cette conne!

 

C'est tout juste si elle ne me demande pas de faire son boulot à sa place, sous prétexte qu'elle porte ton enfant. C'est moi qui te l'ai proposée, et maintenant, non seulement elle me regarde de haut, mais c'est à peine si je compte encore pour toi, maintenant!"

 

Abraham est plutôt interloqué : après tout, cette idée de mère-porteuse, c'est bien Sarah qui l'a eue, non? Et maintenant, c'est sa faute à lui? Décidément, ces bonnes femmes, c'est pas la bonne foi qui les étouffera un jour.

 

(dommage, d'ailleurs, se dit Abraham, qui se serait bien vu convoler en deuxièmes noces avec un morceau nettement plus frais que sa vieille bique de Sarah)

 

Laquelle Sarah y va de sa larmichette, de ses bouderies, et de ses tracasseries incessantes envers Hagar.

 

Elle la houspillait tellement que la malheureuse, un jour, en eut marre et prit la fuite. Direction le désert.

 

Heureusement, au désert, Hagar trouve une source, boit quelques bonnes gorgées d'eau, puis décide de faire une petite pause avant de s'enfuir plus loin, le plus loin possible de cette punaise de Sarah.

 

C'est près de cette source que l'ange du Seigneur la trouve, et lui demande : "Qu'est ce que tu fais ici, en plein désert, avec un ventre comme une montgolfière? D'où viens-tu, et où vas-tu?"

 

Hagar lui répond : "Je fuis ma maîtresse Sarah, qui n'est qu'une vieille rosse de bique, et où je vais, ça, je n'en ai pas la moindre idée. J'ai oublié mon guide du routard dans ma tente avant de me tailler."

 

L'ange lui dit : "Allons, sois raisonnable : qu'est-ce qu'il peut t'arriver de bon en plein désert alors que tu es sur le point d'accoucher? Retourne chez Sarah, et fais un gros semblant de rien.

 

De toute façon, tkt, je multiplierai tellement ta descendance qu'on ne pourra pas la compter."

 

Encore! Il a de la suite dans les idées, Dieu (et ses anges) : il avait déjà plein de fois fait cette promesse à Abraham, voilà qu'il remet ça avec Hagar!

 

Après ça, on s'étonne qu'il y a bientôt 3 milliards d'humains sur terre…

 

Hagar réfléchit: c'est vrai que, en plein désert, comment elle va faire, pour accoucher, et pour élever son bébé, après?

 

Pas le moindre biberon, pas la moindre couche-culotte en vue, pas une seule pharmacie de garde si le petit se chope de l'urticaire un samedi soir…

 

Bon, elle prend son courage à deux mains, et retourne chez Sarah et Abraham.

 

La Bible ne dit rien de l'accueil que ses maîtres lui réservent, mais on peut raisonnablement imaginer qu'il fut des plus frais de la part de Sarah, et plutôt chaleureux du côté du futur papa.

 

Au bout du temps imparti pour une grossesse, voilà Hagar qui enfante un fils à Abraham, qui, fou de joie, l'appelle Ismaël, ce qui en hébreu signifie "Dieu a entendu",

 

mais qui en chaldéen (la langue maternelle d'Abraham, faut quand même pas l'oublier), veut dire : "Yes, I can!"

 

Parce qu'à 86 ans, quand même, il est assez fier de lui, Abraham, d'avoir réussi à coller un moutard à une jeune nana de 20 ans…

 

Et voilà, c'est tout pour Hagar…



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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 20:43


Ça se passe pendant le siège de la ville de Samarie par les troupes du roi Ben-Hadad, roi d'Aram.

 

À Samarie, la famine devient terrible. À tel point que les gens mangeaient n'importe quoi, et étaient prêts à payer des fortunes pour manger des trucs insensés…

 

Genre, une tête d'âne, ça coûtait environ 200 € (sans les yeux ; avec, c'était plus cher…).

 

200 grammes de crottes de pigeon, 50 € (mélangées à de l'eau et avec un peu de sel, ça faisait comme une sorte de galette, qu'on mangeait avec les yeux frits de l'âne…)

 

Un jour, le roi fait sa tournée d'inspection sur les murailles de la ville, quand une femme vient l'accoster : "Au secours, Majesté, aide-moi!"

 

À cette époque, on tutoyait encore les rois…

 

Le roi, qui pensait que la femme demandait à manger, lui répond : "Et avec quoi tu voudrais que je t'aide? Moi non plus, j'ai rien à me mettre sous la dent… Dégage!" (pas poli, le roi…)

 

Mais la femme insiste : "C'est pas ça, mais j'ai un problème avec ma voisine"

 

Bon, si le roi ne doit rien donner d'autre qu'un avis, il veut bien écouter…

 

"Voilà, dit la femme, ma voisine et moi, on avait toutes les deux un bébé. Comme on crève de faim, on a décidé qu'on tuerait et mangerait un des bébés un jour, l'autre le lendemain"

 

Le roi ne fait même pas "beeerk", au point où ils en sont, hein une tête d'âne, des crottes de pigeon ou un bébé, quelle différence ?

 

"Alors, on a pris mon fils, on l'a tué, on l'a fait rôtir, et on l'a mangé", dit la femme.

 

Le roi se dit qu'elle aurait bien pu l'inviter, ou lui apporter une petite côtelette de bébé rôti, ça doit quand même être meilleur que de la tête d'âne, et surtout plus tendre…

 

"Mais le lendemain, dit la femme, ma voisine n'a pas voulu qu'on tue son bébé à elle ! Elle l'avait caché, cette grosse vache, sûrement pour le manger elle toute seule !"

 

Quand le roi entend ça, il se met dans tous ses états. Enfin, plus exactement, il se met en deuil : il s'habille de vieux sacs de pommes-de-terre, et se met de la cendre dans les cheveux et sur le visage.

 

À l'époque, comme l'imprimerie n'existait pas, c'est ce qui servait de faire-part de deuil…

 

Et comme il se baladait sur les remparts de la ville, tout le monde a pu voir qu'il était en deuil. Ce qui n'enleva rien à la morosité ambiante…

 

Et le roi dit : "Tout ça, c'est de la faute de cet Elisée, ce prophète de malheur ! Sur ma vie (euh, non, sur celle de ma femme, plutôt), ce soir, Elisée n'aura plus la tête sur les épaules!"

 

Alors, il envoie un de ses serviteurs chez Elisée, qui était là, peinard, tranquille, gentiment assis chez lui.

 

Elisée, avant même que le serviteur arrive, dit à ses copains qui faisaient la fête avec lui : "Ce fils d'assassin envoie quelqu'un pour me couper la tête!"

 

C'était un super-prophète, hein, Elisée?

 

"Dès qu'il arrivera, dit-il, fermez-lui la porte au nez et interdisez-lui d'entrer"

 

Super-prophète, peut-être, mais pas super-courageux, le gars…

 

Le serviteur arrive, comme prédit par Elisée. Comme la porte est fermée à double tour, Elisée et lui se parlent par la fenêtre.

 

"T'es un salaud, dit le serviteur, la famine est arrivée à cause de toi et de tes plans foireux avec Dieu!"

 

"Mais non, dit Elisée, demain, promis-juré, 50k de farine coûteront 2 euros, et 100k de seigle, à peine 1€"

 

Le serviteur du roi n'en croit pas un mot : "pfff, même si t'avais des relations haut placées, je ne vois pas comment tu pourrais faire ça. À moins d'un miracle…"

 

Elisée lui répond : "Eh bien, tu verras ça de tes propres yeux. Sauf que tu n'en mangeras pas, pour ta punition de ne pas y croire"

 

Il n'aime pas qu'on ne le croie pas, Elisée…

 

Le soir même, Elisée demande à son copain Dieu de faire quelque chose.

 

Dieu déploie donc toute une batterie d'effets sonores spéciaux dans le camp des ennemis qui assiégeaient Samarie : bruits de chars, de chevaux, de soldats, et d'armes.

 

Si bien que les ennemis croient que les Israélites ont appelé les Égyptiens à la rescousse. Ils attrapent la pétoche, et dégagent vite fait du camp, en laissant tout là.

 

Et du coup, les Samaritains investissent le camp, trouvent des tas de sacs de farine et de seigle, qu'ils revendent effectivement à prix cassé.

 

Sauf que le serviteur incrédule du roi, lui, n'y a pas eu droit :

 

Comme la population de Samarie s'était précipitée en masse vers le camp des ennemis, elle avait ratatiné le serviteur en poussant la porte de l'entrée de la ville, un peu comme un vigile de Marks et Spencer un matin d'ouverture des soldes à l'entrée du magasin.

 

Le peuple avait donc écrasé le serviteur contre le porte : et il était mort.

 

Comme quoi, faut pas rigoler avec les prophéties… Tu peux bouffer ton enfant rôti, mais pas te moquer d'un prophète…

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 11:58

Jésus, qui venait de faire un miracle, celui de nourrir 5000 personnes avec 2 poissons et 5 pains (il aurait dû donner sa recette aux Restos du cœur, mais il a oublié), se sent un peu fatigué.

 

Et surtout, il en a marre de toute cette foule. Il remballe donc tout le monde, y compris ses disciples.

 

Il leur dit : "Allez donc faire un tour en barque sur le lac, pendant ce temps, moi, je me barre à la montagne"

 

(Exactement le conseil que je donne à mes parents quand ils sont là depuis plus d'une semaine…)

 

Les disciples ne discutent pas, grimpent dans la barque, et se mettent à ramer en chantant des chants de Noël…

 

Ou des chansons à boire, la Bible n'est pas catégorique sur ce détail.

 

Jésus, lui, s'en va dans la montagne, comme il l'avait dit.

 

Il n'a qu'une parole…

 

Il y reste jusqu'au soir, tout seul, dans l'immensité caillouteuse de la montagne.

 

Après avoir pris un bon bol d'air, après avoir un peu causé bizness avec son Père-qui-est-aux-cieux, il se dit qu'il est temps d'aller rejoindre ses équipiers de choc.

 

Oui, sauf qu'entre temps, une tempête s'était levée sur le lac.

 

Nos douze zozos, qui ramaient comme des galériens, se retrouvent pris dans la tempête, au beau milieu du lac.

 

Et pas de bouée de sauvetage, pas de fusée d'alerte, pas de balise argos. Bref, dans le pétrin!

 

Ils rament une bonne partie de la nuit, pour essayer de regagner la côte, mais comme le vent était contraire, chaque coup de rame les ramenait encore un peu plus vers le milieu du lac.

 

Quand tout à coup, au milieu de la nuit, Jésus vient vers eux.

 

Comme ça, tout seul, sans barque et sans effort apparent, juste en marchant sur le lac!
Marche-eaux.jpg    

 

En le voyant marcher sur la mer, les disciples, déjà passablement éprouvés par la lutte contre les vagues, attrapent une trouille monstre

 

"Mon Dieu, on rêve, on cauchemarde : c'est un fantôme!" Et ils se mettent à pousser des cris aussi affolés que Betty quand elle voit une araignée.

 

Pourtant, ils auraient dû être habitués, les disciples, aux tours de leur David Copperfield!

 

Il avait non seulement nourri 5000 personnes avec deux poissons et  cinq pains, mais aussi guéri pas mal de malades mentaux, d'aveugles, de boiteux, de tétraplégiques, ressuscité deux ou trois morts.

 

Sans compter l'eau changée en vin…

 

Mais là, de le voir marcher tranquillement sur la mer déchaînée, c'est trop pour eux : soit il y a un truc, soit ils sont tous fous, soit ils sont le jouet d'une hallucination collective. Ou les trois à la fois…

 

Mais Jésus leur dit : "Pas de panique, c'est moi"

 

Il venait d'inventer la réponse la plus stupide pour répondre au téléphone : "Allo, c'est moi"…

 

Pierre décroche, et répond : "Moi aussi, c'est moi. Et si toi, c'est toi, dis-moi de devenir te rejoindre en marchant moi aussi sur le lac"

 

"Ben viens, lui dit Jésus, qu'est-ce que t'attends ? C'est sympa, comme sport"

 

Jésus venait d'inventer le principe du bare-foot… (deux inventions coup sur coup, après avoir nourri 5000 personnes, il est fort Jésus, moi je trouve)

 

Tenté, Pierre enjambe le rebord de la barque, et se met en route vers Jésus.

 

Miracle : ça marche!

 

Enfin, Pierre marche, sur la flotte!

 

Mais tout à tout, il y a une bourrasque, et Pierre, en voyant la force du vent, se met à paniquer, et il commence à perdre pied.

166-jesus-marche-eau.gif    

 

"Au secours, Jésus!, qu'il crie, je ne sais pas nager!"

 

C'est malin aussi, quand t'es pêcheur de métier, et qu'en plus, tu veux fanfaronner devant tes copains en faisant du bare-foot avec Jésus…

 

Alors, Jésus l'attrape par la main, le sort de l'eau et l'engueule :

 

"Pauvre andouille, de quoi tu as eu peur? D'un peu de vent? Je t'avais pourtant dit de bien fléchir les genoux, c'est pas compliqué, le bare-foot, quand même!"

 

Pas compliqué, pas compliqué : un sport qu'il venait juste d'inventer…

 

Bon, Jésus remonte dans la barque, en remorquant Pierre qui crachait et suffoquait (il avait bu la tasse).

 

À peine ils sont dans la barque que le vent se calme. "C'est bête, dit Jésus, il n'y a plus de vent, tu ne vas pas pouvoir faire un deuxième essai"

 

Là-dessus, Pierre se met à louer Dieu d'avoir fait tomber le vent : pas question d'essayer à nouveau ce sport à la c**!

 

Et les autres disciples, qui avaient assisté de loin à la tentative sportive de Pierre, se mettent aussi à louer Dieu :

 

avec Jésus, on se sait jamais, des fois qu'il lui prendrait de les initier tous au bare-foot!

 

N'empêche qu'ils regardent Jésus avec admiration, et lui disent : "Vraiment, t'es un mec fort, toi!"

 

Quand ils reviennent sur la côte, les gens du pays, qui ont vu tout ça, sont assez babas : pour sûr, ce mec, il a des pouvoirs!

 

Alors, ils viennent, et les malades touchent un bout du vêtement de Jésus, et, pouf, guéris!

 

Les Pharisiens (le Vatican de l'époque), viennent dire à Jésus : "Tes disciples sont des sales cochons : ils ne se lavent pas les mains avant de manger"

 

Alors Jésus leur répond : "Foutez-leur la paix, de la flotte, ils en ont eu leur content, cette nuit. Lavés, ils sont lavés, et pour un moment!"

 

Et voilà, c'est tout pour Pierre et ses tentatives de sports nautiques.

 

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 20:51

Si vous avez un jour mis les pieds dans un musée, vous avez sûrement du rencontrer un tableau où on voit la tête d'un mec hirsute posée sur un plateau portée soit par un soldat à l'air sadique, soit par une nana à la mine réjouie.

 

Ben, la tête, c'est celle de Jean-Baptiste.

 

Comment en est-il (ou elle, si on parle de la tête) arrivé là ? Ben, on va le demander à Matthieu, notre paparazzi de choc.

 

Tout commence dans le désert de Judée. Un espèce d'escogriffe sillonnait le désert en s'époumonant : "Convertissez-vous, le Règne de Dieu s'est approché!"

 

Attention, c'était le désert, mais il y avait du monde quand même, qui venait écouter cet hurluberlu, habillé d'une tunique en poils de chameau (il ne devait pas transpirer, tiens, là-dedans en plein désert)

 

Et qui se nourrissait de sauterelles grillées qui croustillaient sous la dent et de miel sauvage qui lui collait dans la barbe et attiraient les guêpes.

 

Alors, tout le monde (enfin, Matthieu exagère un peu, sans doute) venait, de Jérusalem et de toute la Judée, pour se faire baptiser par lui dans le fleuve Jourdain (oui, c'était un désert spécial, avec même un fleuve).

 

Car Jean disait que si tu te faisais plonger dans l'eau d'une rivière, tu es lavé de tes péchés, exactement comme quand on fait une lessive de tee-shirts sales avec Omo, Ariel, ou le Chat-Machine.

 

Il y avait beaucoup de Pharisiens et de Sadducéens (les membres du Vatican de l'époque) qui venaient se faire baptiser. Mais ça ne plaisait pas trop à Jean, qui savait bien que c'étaient des faux-jetons.

 

Alors, il leur hurlait au nez : "Bande de serpents, espèce de sales vipères, vous croyez peut-être que c'est la bonne combine pour échapper à la colère de Dieu?

 

Faites donc des trucs qui montrent que vous êtes vraiment convertis, et gaffez-vous : moi, je vous baptise dans l'eau. Mais il y a un type qui ne va pas tarder à arriver, et lui, c'est dans l'esprit et le feu qu'il baptisera

 

Si vous n'êtes pas cleans dans vos têtes : zou, dans le feu!

 

Il faut croire que sa thérapie de choc n'a pas trop de succès, car, rapidement, c'est Jésus (son disciple dans un premier temps, selon toute vraisemblance) qui prend le relais avec son discours sur l'amour de Dieu et du prochain.

 

Sauf que Jean continuait à s'époumoner dans le désert, surtout contre les riches, les religieux, et les puissants.

 

Notamment contre Hérode, qui avait épousé la femme de son demi-frère Philippe (alors que Philippe n'était pas encore mort).

 

Les murs ont des oreilles, le désert aussi : Hérode apprend ça, et, furieux qu'un sale type en poil de chameau ose lui faire la morale, il le fait arrêter et mettre en prison.

 

Et Jean moisit un bon moment au cachot…

 

Les murs ont des oreilles, et les prisons aussi, comme le désert. Jean apprend que la réputation de Jésus grandit. C'est pas qu'il est jaloux, mais bon, il aimerait quand même bien savoir ce qu'il raconte, le gars, pour attirer quand même les foules.

 

Il envoie ses disciples demander à Jésus : "Es-tu celui qui vient (= le Sauveur du monde), ou est-ce qu'on doit en attendre un autre?"

 

Jésus dit aux disciples de Jean : "Allez lui dire ce que vous avez vu : les aveugles voient, les boiteux marchent droit, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, et les morts ressuscitent. Qu'est-ce qu'il lui faut de plus, à Jean, hein?"

 

Et bon, qu'est-ce que vous voulez qu'ils répondent, les disciples de Jean, devant de tels arguments?

 

Hérode, un jour, entend parler de Jésus. Soudain, ça lui fout la trouille : il fait comme Jean, il baptise au désert et rameute les foules, il a plein de succès.

 

Comme il est un peu superstitieux (il n'y a pas de chat noir dans son palais, les échelles sont interdites, les corbeaux ont interdiction de voler de gauche à droite, et les salières de se renverser sur la table), il croit un moment que c'est Jean, ressuscité

 

Oui, parce que, entre temps, il avait dû faire zigouiller Jean. Pas de sa faute, pour une fois (enfin, un peu quand même)

 

Rappelez-vous, il l'avait fait jeter en prison parce que Jean lui disait que c'était dégueulasse de se marier avec la femme de son frère, fût-il demi-frère, alors que ce dernier était bien vivant.

 

Mais bon, jusque-là, Hérode n'avait pas trop osé tuer Jean, parce que pas mal de monde pensait que c'était un vrai prophète, et qu'Hérode avait peur de la réaction de la population, si des fois il le tuait sous un prétexte aussi futile.

 

Sauf qu'un soir, c'était l'anniversaire d'Hérode, et on organise bien sûr une grande fête, avec un super-banquet, des hectolitres de vin, un orchestre réputé, et tout le tralala.

 

La fille de la femme d'Hérode (la femme, c'est Hérodiade, c'est con, Hérode et Hérodiade, ça fait Georges et Georgette, mais bon) ;

 

la fille, la Bible ne dit pas son nom (mais la tradition lui donne le nom de Salomé) se met à danser langoureusement devant Hérode.

 

Ce vieux lubrique, ça lui plaît, il est tout émoustillé (et passablement éméché).

 

Il lui dit alors : "Demande-moi tout ce que tu veux, même la moitié de mon royaume, et je te le donne, promis-juré, ta danse m'a trop plu".

 

La gamine, qui se demande bien ce qu'elle pourrait faire d'un demi-royaume (elle préférerait une PS3), va demander conseil à sa mère.

 

Laquelle n'a toujours pas avalé les engueulades de Jean.

 

Alors, Salomé revient auprès d'Hérode, et, d'une voix câline d'enfant gâtée, lui dit : "Donne-moi, ici même, et maintenant, la tête de Jean-Baptiste sur un plateau"

 

Peut-être bien qu'elle était innocente, Salomé, et qu'elle croyait que Jean-Baptiste était le nom du dindon préféré d'Hérode.

 

Bref, Hérode est emmerdé : il sent qu'il court au-devant d'une révolte populaire ; mais que voulez-vous, il a promis, et devant tout le monde, en plus.

 

Il envoie des soldats décapiter Jean dans sa prison, fait mettre sa tête sur un joli plat en argent, et le fait donner à Salomé, qui constate avec dégoût que ce n'est pas une tête de dindon, et qui s'empresse de la refiler à sa mère

 

(en échange d'une PS3 pour Noël.

 

Les disciples de Jean viennent récupérer le cadavre (enfin, ce qu'il en reste), l'enterrent, et vont raconter tout ça à Jésus.

 

Qui du coup, vouera une haine mortelle à Hérode, le baptisant Hérode the Fox : on a beau être Jésus et prêcher l'amour entre tous les hommes, quand on te tue un pote, t'es moins enclin à aimer ton prochain

 

Et voilà, c'est tout pour Jean-Baptiste.

  
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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 21:00

Ça se passe à l'époque où il n'y avait pas encore de rois en Israël (ça ne veut pas dire que c'était pire qu'avec des rois, juste que c'était plus ancien, et chacun pour soi dans sa tribu)

 

Il y avait un type, un prêtre, qui habitait dans la campagne, et qui avait pris une concubine originaire de Bethléem (à cette époque bénie, les prêtres avaient le droit de prendre des concubines)

 

Mais la concubine se dispute avec le gars, et décide de retourner chez son père

 

Elle reste là quatre mois, et le prêtre la laisse mijoter sa colère, jusqu'au moment où il se dit qu'une concubine, ça doit bien servir à quelque chose (il arrivait au bout de son stock de chaussettes propres)

 

Donc, il se met en route pour aller la récupérer à Bethléem.

 

Il avait pris deux ânes, et son serviteur. Les voilà qui se pointent chez le père de la nana.

 

Le père, tout joyeux (de se débarrasser de sa fille), accueille chaleureusement le prêtre. Ils se mettent à table, bavardent, mangent et boivent pendant trois jours.

 

Le quatrième jour, le prêtre se lève de bonne heure, s'apprête à partir avec sa concubine, ses ânes et son serviteur.

 

Quand le père dit : "Reste encore un peu, on n'a pas fini la bouteille de gnôle. Et mange un bout de pain et de saucisson, vous partirez après"

 

Bon, le lévite se rassoit, mange et boit (il boit surtout), et il reste un jour de plus.

 

Idem le cinquième jour : pas moyen de partir, le beau-père était du genre pot-de-colle

 

Mais à la fin du cinquième jour, le prêtre dit : "Non, cette fois, il faut vraiment que j'y aille. C'est que j'ai du boulot, moi, et plus de chaussettes propres"

 

Il se lève, charge ses deux ânes, et se taille avec sa concubine et son serviteur, en direction de Jérusalem (qui n'était pas encore la capitale, juste une ville pas trop bien famée, remplie d'étrangers)

 

Ils arrivent en fin de journée vers Jérusalem. Le serviteur dit : "Si on s'arrêtait là pour passer la nuit? Je connais un Formule 1 pas cher"

 

"Pas question! Répond le prêtre, c'est bourré d'étrangers (un peu raciste, le gars). Allons jusqu'à Guivéa, ou à Rama (des villages sans trop d'étrangers)"

 

Ils se remettent en route, et arrivent à Guivéa au coucher du soleil

 

Le prêtre s'assied sur un banc sur la place du village, et attend. Mais personne ne vient lui proposer de l'héberger (pourtant, un prêtre, si tu l'hébergeais, tu faisais une bonne action qui te serait comptée en points-bonus au paradis…)

 

Survient enfin un papy qui rentrait de son boulot dans les champs. Il voit le prêtre et sa petite troupe, et demande : "D'où tu viens, et où vas-tu?"

 

Le prêtre lui explique, et il ajoute qu'il a de la paille et du fourrage pour ses ânes, du pain, du fromage et du vin pour lui, sa concubine et son serviteur (et même pour le vieux)

 

"Alors, pas de problème, dit le vieux, viens donc loger chez moi!" (facile, hein, d'être généreux dans ces conditions? Mais bon, passons)

 

Il amène tout le monde chez lui, parque les ânes à l'étable. Les voyageurs se lavent les pieds (la douche de l'époque) et mangent (sans se laver les mains, allez savoir pourquoi ils se lavent les pieds, dans ce cas, mais, bon, re-passons)

 

Pendant qu'ils étaient à table, voilà qu'une bande de loubards de la ville arrive, et se met à tambouriner à la porte, en disant au vieux :

 

"Fais sortir ce mec, on va lui faire sa fête!"

 

"Non, dit le vieux, c'est mal, ça, des mecs avec un mec. Je l'aurais pas connu, je m'en foutrais, mais maintenant, c'est mon pote, alors, pas touche!"

 

Ecoutez, voilà ma fille, qui est vierge. Je vous la file, faites-en ce que vous voulez, toute la nuit si ça vous chante"

 

Mais la fille du vieux n'était pas des plus présentables, elle ressemblait plus à une vieille chèvre aigrie qu'à un top-modèle, et les loubards n'en veulent pas.

 

Alors le prêtre empoigne sa concubine, l'autre fille, celle qui présente bien, la met dehors, et dit aux gars : "Voilà, c'est pour vous, et bien du plaisir!"

 

Et les loubards ont violé la concubine durant toute la nuit, avec délectation et débordement d'imagination lubrique

 

Au petit matin, la concubine, à moitié morte et écartelée de partout, vient s'affaler à la porte de la maison.

 

Le prêtre se lève tôt, pour partir de bonne heure, et trouve sa concubine inanimée devant le pas de la porte.

 

"Debout, lui dit-il, on part". Pas de réponse.

 

Alors, il la charge sur un de ses ânes, il s'en va, et rentre chez lui.

 

Arrivé à la maison, il prend un couteau bien aiguisé, prend sa concubine, et, membre après membre, la découpe en douze morceaux, qu'il envoie aux douze tribus d'Israël (véridique)

 

En apprenant ça, tout le monde crie : "Quelle horreur! On n'avait plus vu telle horreur depuis l'époque où on était en Egypte!"

 

Le prêtre répondit : "Elle s'est fait violer par toutes les tribus d'Israël, non? (là, il exagérait un brin, mais soit)

 

Eh bien, je la restitue aux tribus d'Israël, moi, elle ne me dit plus rien, et tant pis pour mes chaussettes! Réfléchissez-y, consultez-vous, et prononcez-vous: j'ai pas bien fait, peut-être?"

 

Fin de l'histoire

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 21:08

La dernière fois, je vous avais raconté l'histoire de la naissance de Jésus telle que la rapporte l'évangile de Matthieu.

Passons maintenant à la version de Luc, qui est journaliste, et est vachement moins embêté pour raconter la conception de Jésus, et il livre des détails intéressants…

D'après Luc, tout aurait commencé par l'envoi d'un ange (Gabriel) dans une petite ville de Galilée du nom de Nazareth.

Il débarque sans y avoir été invité chez une gamine d'une quatorzaine d'années, qui, malgré son jeune âge, est déjà fiancée à un vieux mec appelé Joseph. Elle, c'est Marie.

Quand elle voit débouler l'ange dans sa chambre à coucher, elle a quand même un peu la pétoche : c'est qui, cet individu qui ressemble à un homme, mais qui est habillé d'une robe et qui a des ailes dans le dos?

L'ange Gabriel lui dit : "T'as du bol, Marie, Dieu est avec toi".

Marie est étonnée, et vaguement inquiète : Dieu avec elle? Où ça? Elle regarde dans le lit, puis sous le lit : personne…

L'ange continue : "N'aie pas peur, Dieu t'a trouvée sympa, et il va te faire un beau cadeau"

Moi, je serais Marie, je me dirais : "Méfiance, méfiance…"

Annonciation.jpg

"Alors voilà, dit Gabriel : tu vas être enceinte, tu auras un fils, et tu l'appelleras Jésus

Il deviendra grand et on l'appellera Fils du Très-Haut ; Dieu lui donnera le trône de David son père, et il sera un grand roi dont le règne ne finira jamais"

Marie répondit : "Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Vous êtes certain que vous ne vous êtes pas trompé de porte? Je ne connais pas de David, encore moins de David roi.

En plus, j'ai pas de mec pour l'instant, et je suis plus vierge qu'un pull en laine du même nom…"

L'ange lui dit : "Pas grave. Le saint-Esprit viendra sur toi et la puissance de Dieu te couvrira de son ombre"

Marie se dit : "J'ai peut-être l'esprit mal tourné, mais j'ai l'impression qu'il parle d'un coq en train de couvrir une poule, ou d'un bouc qui va saillir la chèvre…"

"Et celui qui va sortir de ton ventre sera saint et sera appelé Fils de Dieu", continue l'ange, mine de rien

Faudrait savoir : Jésus ou Fils de Dieu ? Cherchez pas, c'est pareil. "Rien n'est impossible à Dieu, dit l'ange"

"Bon, qu'elle dit Marie, pour avoir la paix, on verra bien, hein? Et maintenant, si vous voulez bien me laisser : je dois partir visiter ma cousine Elisabeth, qui, elle, est vraiment en cloques"

Quelques mois se passent (quasiment neuf mois d'ailleurs), sans trop d'histoires. On ne sait pas ce que Marie a raconté à Joseph pour lui faire gober le coup de l'ange, ni comment ce pauvre cocu a réagi.

Toujours est-il qu'un jour, ils reçoivent un courrier officiel : "Prière de vous rendre dans votre ville de naissance, pour vous enregistrer en vue du paiement de vos impôts".

La tuile : Marie était sur le point d'accoucher. Mais que voulez-vous : une lettre et un ordre officiel, vaut mieux y obéir, sans quoi vous vous retrouvez un matin avec un huissier derrière votre porte.

Et Joseph qui était né à Bethléem, à pas loin de 100 kilomètres de Nazareth. Bon, ils se mettent en route tous les deux, même tous les trois : Joseph, Marie, et son ventre plein du Fils de Dieu

Evidemment, à peine arrivés à Bethléem, voilà Marie qui commence à perdre les eaux : "Joseph, grouille-toi, le bébé arrive. Fais quelque chose, Bon Dieu!"

Faire quelque chose : ce pauvre Joseph, justement, jusque-là, n'avait pas fait grand-chose pour qu'on en arrive là…

Il n'a pas le temps de retrouver ses esprits et de cherche une maternité à Bethléem que Marie lui dit : "Je sens qu'il vient, Joseph, je ne vais plus pouvoir tenir encore très longtemps"

Heureusement, ils trouvent, comme par miracle, un Formule 1 à l'entrée de la ville. Et c'est là que Marie accouche, sans péridurale, sans gynéco, sans sage-femme, comme si elle avait fait ça toute sa vie…

Elle emballe le bébé dans une serviette-éponge du Formule 1, et le dépose dans le lavabo, parce que ces cons, chez Formule 1, ils n'avaient pas prévu de lit de bébé dans les chambres

Un peu plus loin dans la campagne, il y avait des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour surveiller leurs troupeaux.

C'est bête, ils n'avaient pas encore inventé la clôture électrique, en ce temps-là. Dommage pour les bergers, qui auraient pu dormir peinards dans leur lit plutôt que se geler dehors.

Mais bon, cette nuit-là, c'était peut-être une bonne chose d'avoir été là, parce qu'ils ont eu droit à un spectacle gratuit genre Open-Air cinéma (sans les pop-corns et les eskimos, on ne peut pas tout avoir)

Tout à coup, un ange du Seigneur apparaît sur l'écran noir de leur nuit blanche, qui s'éclaire comme par magie (par miracle, pardon, pas confondre) d'une grande lumière légèrement blafarde, signe que le film va commencer…

Bergers.jpg

L'ange leur dit : Pas de panique ! Je vous annonce une bonne nouvelle, qui fera la joie de tout le monde, petits et grands"

Bref, c'était la bande-annonce du film qui raconte l'histoire de la naissance du Fils de Dieu…

"Aujourd'hui, à Bethléem, est né un sauveur : le Christ, alias le Seigneur (sans anneaux, Tolkien ne les avait pas encore inventés)

Allez-y, vous verrez bien, vous ne pouvez pas le louper : vous trouverez un bébé couché dans un lavabo du Formule 1 à l'entrée de la ville."

Alors retentit une musique assourdissante, comme sur TF1 au moment des spots publicitaires avant le film, pour que t'entendes la pub même si tu es parti faire pipi et chercher une canette de bière au frigo

On aurait dit les chœurs de l'armée du Salut avant Noël, qui beugle des chants martiaux sur les places publiques :

"Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté!"

Ah, ça, de la bonne volonté, il en faut, pour écouter les chœurs de l'armée du Salut, surtout si tu as l'oreille un peu musicale…

Les bergers se disent : "Tant qu'à faire, allons-y, à Bethléem, pour voir si tout ça c'est vrai. Et puis, ça nous dégourdira les jambes"

Bergers2.jpg

Ils y vont, et, effectivement, ils trouvent Marie, Joseph, et un bébé dans un lavabo d'une chambre de Formule 1…

Quand ils voient tout ça, les bergers sont plutôt contents : pas mal. Du coup, ils disent à tout le monde : "Ce que les anges nous ont raconté à l'Open-Air est vrai, faut aller voir ça vous mêmes"

Et tout le monde est étonné…

Quant à Marie, elle enregistrait toutes ces infos, mais n'y comprenait pas grand-chose, soyons honnêtes

Et on peut la comprendre. Parce que si on résume tout ce que nous ont raconté nos deux paparazzi de choc, Luc et Matthieu, Jésus se retrouve quand même avec au moins quatre pères putatifs : Joseph, l'ange Gabriel, l'Esprit-saint et Dieu…

Cinq même, car les rabbins (ces mauvaises langues), ont fait courir le bruit qu'en réalité, Marie se serait fait engrosser par un soldat romain du nom de Ben Penthera.

Et on s'étonne après ça que Jésus considérait tout le monde comme ses frères… Il avait peut-être un peu raison, dans le fond…

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